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Photo du rédacteurSamuel Massilia

Charlie Oz : "Le CV de quelqu'un, c'est sa détermination."

Elle signe un premier EP « pop et solaire. » Charlie Oz a grandi dans une famille où la musique occupait une place importante, « mon papa était batteur dans un groupe quand il était jeune et ma grand-mère maternelle jouait des percussions et chantait dans les fêtes. » La musique dans les gênes, donc, mais armée d'une motivation infaillible et d'un talent indéniable, Charlie s'est frayée un chemin sur la route de ses rêves. Le public va devoir apprendre le gimmick suivant : « C'est à toi Charlie, c'est à toi ! » Rencontre.


© Elena Zicari

« Charlie, ton premier EP Une fille comme moi est disponible sur toutes les plateformes de streaming. Pour toi, quel est le fil rouge qui relierait les six titres qui le composent ?

J’essaie de montrer qu’il y a toujours une lumière possible dans nos petites angoisses du quotidien. Je veux qu’on se trouve des prétextes pour être heureux. Cet EP est pour moi un symbole de courage et d’espoir.


Quelle a été l'étincelle de départ ?

J’avais une carrière un peu tracée dans le milieu pharmaceutique, en tant que docteur en pharmacie et ingénieur dans un laboratoire pharmaceutique. La musique, je l’ai démarrée très tôt, en même temps que la danse, le piano et le chant. La passion était là. À la suite du covid, je me suis dit que le but dans la vie était d’être heureux, de faire ce qui nous anime, donc j’ai pris la décision de tout plaquer, il y a deux ans maintenant. J’ai ouvert mon label (Corva Production) et trouvé des partenaires pour faire cette aventure.


Ce Nouveau départ est difficile à prendre ?

Oui. Pour moi, ça a été une énorme perte de repères. Le monde de l’industrie, du travail, le CDD, le CDI, la prime à la fin de l’année ; tout cela éclate en morceaux quand on se lance dans un métier artistique. La musique, ce n’est pas très rationnel et c’est ce qui fait la beauté de ce métier. On vend de l’émotion. C’est moins quantifiable, moins contrôlable. Cette transition n’était pas facile, mais j’étais tellement convaincue et animée par ça qu’au final, c’était une évidence.


© Elena Zicari

L’EP s’ouvre avec le titre Trop vite dans lequel tu chantes qu’en un claquement de doigt, c’est l’enfance qui s’en va. Charlie, je te propose de claquer de nouveau les doigts pour retourner à l’enfance. Qu’aimerais-tu y retrouver ?

La découverte. Tout ce qu’on ne vit qu’une seule fois. Je pense à la première fois que j’assiste à un cours de danse, à la première fois que je touche à un piano, je pense aussi à ma première scène à l’âge de sept ans devant 500 personnes et où j’étais tétanisée (rires).


Dans ce titre, tu invites également à prendre le temps de regarder autour de soi. Quels sont les moments que tu souhaiterais ralentir ?

Quand je suis sur scène, le moment de partage avec le public passe tellement vite ! Cette chanson a plus été thérapeutique dans la mesure où je me suis dit qu’il fallait arrêter de voir le passé de manière douloureuse, nostalgique, et d’arrêter d’angoisser pour l’avenir. Profitons du moment présent et tout va bien se passer. Je vis la scène comme ça maintenant.


Cet EP a aussi un côté introspectif, en témoigne le magnifique Une fille comme moi. Est-ce que l’écriture est venue naturellement ou bien il a fallu faire un travail sur soi pour poser les bons mots ?

Je suis une personne très pudique, qui aime cette image de femme forte, battante, guerrière. J’avais du mal à parler de mes faiblesses, à montrer mes failles, à pleurer, à m'écrouler, ce qui arrive et est normal. J’avais beaucoup de mal à l’accepter. Pour ce titre, ça a été beaucoup de discussions avec Felipe Saldivia, ma plus belle rencontre dans ce milieu. J’avais posé les accords au piano et on se demandait pourquoi on ne parlerait pas d’une fille comme moi. Je suis rentré chez moi un soir, j’ai commencé à écrire et arrivé en studio le lendemain matin, Felipe avait entièrement écrit la chanson. J’ai gardé sa version. La vérité de l’autre était plus forte que la mienne. Felipe a écrit ce qu’il a vu de moi en un an de collaboration. C’était si fort que je me mettais à craquer au deuxième couplet, c’était un tel miroir… L’émotion, ça ne trompe pas.


Pour revenir à Nouveau départ, tu parles également de ta génération « en panne d’inspiration. » De quel mal est-elle atteinte selon toi ?

Le covid a mis le monde sur pause, ça a permis une conscience collective qui, pour certains, a été libératrice et pour d’autres une vraie torture. Une question revenait : « est-ce que je suis heureux dans ce que je fais ? » Dans le clip, plusieurs personnes partagent leur témoignage, dont un ancien directeur d’Instagram France qui s’est reconverti architecte. Le but n’est pas d’avoir un CDI ou un prêt à la banque, c’est d’être bien, tout simplement. Si t’as envie d’élever des lamas au Pérou parce que ça te rend heureux, fais-le.



Le clip et la version acoustique de Nouveau départ sont disponibles sur ta chaîne Youtube. On y voit de belles chorégraphies de danse. Comment s'est fait ton apprentissage de la danse ?

J’ai commencé par le classique, à quatre ans. Puis j’ai fait du modern jazz au Conservatoire. Petite, j’allais avec ma maman chercher ma sœur à ces cours de danse. Sa prof m’a repérée en train de danser dans le couloir, en essayant de faire pareil qu’elle. Ça a commencé comme ça. Pour moi, la danse est le prolongement de mon art. Dans le clip d’Une fille comme moi, j’ai intégré vingt-cinq figurants : des serruriers, un opticien, une passionnée de danse de dix-neuf ans, une esthéticienne… Il y a tous les profils. Et je les ai tous fait danser pour montrer que dans la vie, si on est travailleur et déterminé, on peut y arriver. Il faut juste sauter le pas ! (Rires)


Au début de l’année, tu as organisé un casting de danse XXL à la nouvelle LDLC Arena de Lyon, le plus grand jamais organisé en France. Comment était venue l’idée et que recherchais-tu chez les danseurs, danseuses sélectionnés ?

Je voulais donner sa chance à tout le monde. Pour ça, il me fallait un endroit assez grand. La LDLC Arena allait ouvrir et j’avais envie de mettre ma ville de Lyon en lumière. Ça m’importait peu de savoir si tu avais fait vingt ans de danse, à l’opéra par exemple, ou un an dans ta chambre. Le CV de quelqu’un, c’est sa détermination, son envie et son talent, bien sûr. 450 danseurs étaient présents, des amateurs comme des confirmés. Ils étaient tous à la même échelle, dans les mêmes conditions et avec les mêmes épreuves. D’ailleurs, à la fin, j’ai fait une épreuve avec eux, sans leur dire, en me glissant au milieu. Sur les 450, j’en ai sélectionné six, certains venaient de Paris, de Bordeaux et même de Taïwan. De partout. Je suis partie en tournée avec ce crew et deux de mes danseurs. Nous avons notamment fait la première partie de Matt Pokora et de BigFlo & Oli. C’était une superbe aventure. Faire lever du monde dans les zéniths et faire découvrir ma musique et mes messages à ces publics, j’avais tout gagné. C’est ça mon rêve et j’ai très envie d’y retourner !


Tu parles de tes influences avec le titre Oublie pas, en mentionnant notamment Amel Bent, Whitney Houston ou encore Céline Dion. À quel point ont-elles été des références pour toi ?

Lors de ma première scène, quand j’avais sept ans, je chantais une chanson d’Amel, Ne retiens pas tes larmes. D’ailleurs, je n’ai pas réussi à les retenir tellement j’avais peur (rires). Whitney et Céline, il n’y a pas mieux vocalement, ce sont des modèles. J'affectionne beaucoup cette culture anglo-saxonne. J’aime rêver en grand. Sur scène, quand je m’apprête à chanter ce titre, je dis tout le temps me revoir gamine devant la glace, ma brosse à cheveux dans les mains et m’imaginer sur une scène devant du monde. Aujourd’hui, c’est ce qui m’arrive. À force de travail et de détermination, j’ai réalisé ce rêve d’enfant.



Parmi tes prochains projets, une release party est organisée samedi 23 novembre à Lyon...

Oui. J’organise cette soirée pour remercier toutes les personnes qui ont cru en ce projet : des followers, des radios, des partenaires, des bénévoles, des figurants dans les clips. Les stars, ce sont eux. Et puis, parmi mes prochains projets, un titre caché sera dévoilé en 2025 sur Spotify. C’est un concept totalement innovant et inédit. J’ai hâte !


Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

« Je préfère être surprise que déçue. »

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