Premier festival français de séries adaptées d’œuvres littéraires, Marseille Series Stories s'est implanté du 21 au 24 novembre dernier au cinéma Pathé La Joliette, avec la même ambition de donner le goût du livre, tout en mettant en lumière les histoires, les auteurs et le travail d'adaptation. Rencontre avec Franck Ollivier, membre du jury.
« Franck, vous étiez membre du jury de cette nouvelle édition de Marseille Series Stories. Qu’est-ce qui vous a attiré vers ce festival ?
J’ai aimé l’angle de rassembler littérature et création audiovisuelle. J’ai écrit pas mal de scénarios et un roman (bientôt deux, j’espère), donc ça me parle beaucoup. C’est fondamental, pour moi, de s’interroger sur le rapport entre l’écrit et l’image. L’idée majeure, créatrice de ce festival, est très intéressante. Ça m’a donné envie d’y participer. L’ambiance est à la fois sympathique et stimulante. C’est très agréable de voir des salles pleines. On sent le public présent, intéressé.
Comment l’écriture de scénario s’est présentée à vous ?
J’avais deux passions : la littérature et le cinéma. Le football aussi, mais j’ai vite compris que je n’y gagnerais pas ma vie (rires). Pour moi, l’écrit était une activité de la maturité, donc je ne me voyais pas écrire des romans très jeune. De façon naturelle, le scénario s’est présenté comme étant l’intersection de ces deux domaines. C’était un peu désinhibant. Le scénario n’est pas l’œuvre finale, il a vocation à être transformé, à ce que des acteurs jouent le texte, à ce qu’un réalisateur s’en empare.
En effet, le scénario demande à être plus direct et le roman à développer des détails… Comment abordez-vous ces deux formes d’écriture ?
On pourrait en parler longtemps (rires). Pour moi, le cinéma est plus horizontal et le roman plus vertical. Le scénario doit constamment aller de l’avant, produire des événements à travers lesquels les personnages vont se distinguer dans leur identité, leur singularité. Dans un roman, on peut vraiment descendre dans la psychologie des personnages, rentrer dans leur tête, leur subjectivité, ce qui est, par définition, impossible dans l’écriture audiovisuelle puisque c’est l’action qui dirige la réflexion. Cela rend ces deux exercices très différents et, en même temps, ils peuvent être complémentaires pour un auteur.
Pour le scénario, vous avez suivi l’école américaine…
Oui. J’ai une formation de chiropracteur et comme je savais que ce n’était pas ma vocation, j’ai commencé à étudier pendant plus d’une année à Chicago l’écriture scénaristique, d’abord tel qu’elle est enseignée et pratiquée aux US. Puis j’ai lu tous les bouquins de Siegfried…
Petit, vous tombez de passion pour le roman noir américain…
En effet ! Mon grand-père avait des caisses de livres et quand j’ai commencé à les ouvrir, ça m’a paru plus fascinant que Tintin et Astérix que je m’excuse d’avoir un peu raté (rires).
Quels sont vos prochains projets ?
Je travaille sur l’adaptation du roman La mère et l’assassin d’Alexandra Echkenazi. Je le développe avec son auteure pour en faire un 4x52 minutes pour France TV. Enfin, je travaille sur la suite de Zodiaque, vingt ans après.
Pour conclure cet entretien, auriez-vous une citation fétiche à me délivrer ?
Oui, elle me motive et ce sont des Américains qui me l’ont données : « Quand tu n’est pas en train d’écrire, quelqu’un d’autre écrit. » Il faut garder la pression (rires) et écrire, toujours, même quand on pense qu’on n’est pas en forme ou qu’on n’a pas d’idées. Il y aura toujours quelque chose à garder. »
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