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Johann Dionnet, aime ton destin !

Acteur investi et passionné, Johann Dionnet se démène pour coudre une filmographie de plus en plus riche en expériences. S'il apprend de ses erreurs, Johann n'oublie pas les premières personnes qui lui ont tendu la main à ses débuts. Pour cet artiste plein d'idées, son plaisir reste le même : éclater les gens. Rencontre avec Johann Dionnet, aime ton destin !



« Récemment, c’est dans Escape sur W9 que l’on a pu te retrouver dans la peau de Thomas. Pour ceux qui souhaiteraient se rattraper avec le replay, que peux-tu me dire sur cette mini-série produite par Golden Moustache ?

Ça fait longtemps que Golden Moustache voulait faire une plus longue fiction. Ils ont commencé par faire des petits programmes courts, des mini-séries et il y en avait une qui se passait dans un escape game. Ils l’ont montré à M6 et ils ont souhaité le voir en format plus long. Les auteurs Inan Cicek et Florian Spitzer - également comédiens - ont développé la version longue et ont vieilli les personnages. J’ai passé un essai pour l’un des personnages et j’ai été pris.

Thomas est le meilleur ami de Vlad (joué par Lannick Gautry) et d’Hélène (jouée par Barbara Cabrita). Ils ont fait ensemble une école de commerce. Thomas aime autant son pote qu’il le déteste. Il y a toujours eu un petit peu de compétition entre eux. Thomas a toujours aimé Vlad et je pense qu’il aurait aimé que Vlad l’admire autant. Tout ce petit monde va se rendre compte qu’ils ne sont pas là par hasard.

Avant la crise sanitaire, tu étais sur les planches avec la pièce Intra Muros... Comment s'est présenté ce projet à toi ? J'étais à un mariage et je reçois un appel que je ne connais pas. Je décide de répondre plus tard car je suis en famille et avec mes potes. J’entends le répondeur « C’est Alexis Michalik, peux-tu me rappeler ? ». Je l’ai tout de suite rappelé et ça s’est fait très naturellement. Il m’a demandé si j’avais vu Intra Muros et si ça me disait de jouer dedans, j’ai répondu oui. Je me suis retrouvé chez lui au bout de trois semaines. On a lu la pièce avec d’autres personnes présentes et à la fin de la lecture, il m’a dit qu’il me prenait. Pour un comédien, c’est comment de travailler avec Alexis Michalik dont les histoires sont universelles ? J’étais extrêmement fier. J’avais vu toutes ces pièces et la seule où je me suis dit que je pourrai m’éclater dedans, c’est Intra Muros. J’ai fantasmé le personnage de Richard. C’était mon rêve de jouer dans une pièce comme ça. Intra Muros est une pièce très technique avec beaucoup de changements de décors, de personnages. On laisse la place aux acteurs. Il y a vraiment une évolution chez le personnage et ça c’est génial.

Quand j’ai été pris pour cette pièce, j’étais tellement heureux de la faire. J’ai la sensation d’avoir passé un cap de légitimité. Ce qui est dur quand t’es acteur, c’est qu’il faut prouver constamment que tu peux faire les choses, que quelqu’un te valide. Le premier à m'avoir fait confiance c'est Jean Philippe Daguerre, il m'a pris sous son aile au tout début de ma carrière. Et avec Michalik et Intra-muros, ça a débloqué quelque chose en moi. Après, il faut rester modeste. Je n’ai pas créé le rôle, il a sans doute demandé à d’autres gens qui ne pouvaient pas. C’est le métier, tu peux faire des projets que les autres n’ont pas pu ou voulu faire. Aujourd’hui, je m’entends très bien avec Alexis, l’ambiance est top.


Actuellement, la pièce est définitivement arrêtée ou reprendra-t-elle dès que les théâtres pourront rouvrir ?

Je n’en ai aucune idée. Je vais essayer d’être positif. Intra Muros est l’une des pièces les plus réussies d’Alexis Michalik. Quand on a repris avec les conditions sanitaires, on a tout de même réussi à faire de belles salles. Le public était encore au rendez-vous. Maintenant, je pense que les salles de théâtre ainsi que les producteurs ne vont pas prendre beaucoup de risques à faire des créations parce qu’ils n’ont plus d’argent. À mon avis, ils vont d’abord mettre des pièces qui ont déjà été tournées et remboursées. Peut-être que je me trompe, mais ça m’étonnerait. Tu as une forte expérience sur les planches. J’ai pu voir sur YouTube quelques extraits que tu as partagés de la pièce Les Flics. Le théâtre c’est une autre approche pour toi par rapport au cinéma ? Pour moi, les deux sont complémentaires. L’un nourrit l’autre, et inversement. En arrivant sur Paris, je n’ai pas voulu me dire « acteur » tant que je n’avais pas appris mon art. J’ai donc commencé par le théâtre, ça demande beaucoup de discipline, de rigueur et un travail très technique sur la voix, le corps. Dans mes cours, j’ai travaillé sur des grands textes, ça te donne une forte base pour la suite. C’est plus facile d’être intermittent du spectacle quand tu fais du théâtre que du cinéma. Quand tu joues au théâtre, que tu as la chance d’être pris dans une pièce, en général c’est pour une trentaine de dates, c’est du long terme, surtout dans le théâtre privé. À l’époque, j’étais en coloc, je ne gagnais pas ma vie, je ne payais même pas d’impôts. Mon objectif était de pouvoir faire que ça, sans combler avec un autre travail, ce que j’ai fait pendant des années en étant serveur par exemple. C’est super mais ça te bouffe une énergie de dingue. Il est arrivé un moment où je me suis dit que je voulais gagner ma vie en faisant que ce métier.