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Photo du rédacteurSamuel Massilia

Lisa Raduszynski, le rêve américain !


C'est à l'âge de 21 ans qu'elle entre dans une école de théâtre. Timide, elle ne pensait pas un jour devenir humoriste. Mais son premier spectacle « Dans deux minutes... je suis au top ! » conquis déjà le public. Après trois apparitions dans l'émission « On ne demande qu'à en rire », elle poursuit ses sketches sur les planches françaises et américaines en anglais. Elle rêve de s'illustrer sur les magiques et brillantes planches de l'Olympia et de Broadway. Rencontre avec Lisa Raduszynski, le rêve américain !

© Delphine Royer

« À quel âge avez-vous su que vous vouliez faire de la scène ? Qui vous a motivé à faire de l'humour ?

J'ai toujours su que je voulais faire de la scène. Je me suis lancé très tard et je n'en ai jamais parlé à mes parents. C'est à l'âge de 21 ans que j'en ai parlé à mon grand-père qui m'a conseillé de faire une école pour voir ce que ça donnerais. Petite, je voulais être actrice et quand j'ai commencé le théâtre, je ne savais pas que j'allais être humoriste.


Pourquoi ne pas avoir voulu en parler à vos parents ?

Il faut savoir que je suis extrêmement timide. Pour moi, tout le monde voulait être comédien et comme c'est un métier qui marche pour tellement peu de monde, je me suis dit que ça ne servait à rien d'espérer.


Comment c'est passé votre premier pas dans l'univers du sketch ? Sur quelles petites scènes avez-vous démarré ?

J'ai fait une école de théâtre où j'aimais déjà les sketches drôles. On était deux dans l'école à être les rigolos. C'est-à-dire que mes amis n'ont pas été étonnés de me voir faire ce métier. Ma première scène, je l'ai faite au Talent Show. De base, je devais faire un sketch de Jean-Michel Ribes avec une copine comédienne. Et un mois avant le jour J, elle m'a planté et on m'a tout de même programmé. Jonathan Ganem m'a demandé d'écrire pour les gens qui avaient acheter leur places pour venir me voir. Tout s'est fait très simplement pour ma première.

© NCA

Vous avez participé à trois reprises à l'émission « On ne demande qu'à en rire » présenté par Bruno Guillon à l'époque. Comment s'est déroulé cette expérience face au public français et un jury expérimenté et exigeant ?

Quand j'ai fait cette émission, ça faisait déjà deux ans que je jouer sur scène mon premier spectacle donc j'avais une certaine expérience. Il y a une pression de dingue et surtout, on a très peu de temps pour écrire. J'ai fait trois passages car l'émission a été déprogrammée ensuite. Pendant l'émission, j'ai travaillé avec des co-auteurs, je n'ai pas écrit toutes seules. Et on commence à respirer ONDAR (On ne demande qu'à en rire), boire ONDAR, dormir ONDAR. Toute la journée, tu fais des aller-retour par mail avec ton co-auteur. Tu as quatre jours pour leur envoyer ton texte et après, c'est roulez jeunesse.

Vos prestations dans cette émission vous ont-elles offertes des projets pour la suite de votre carrière ?

J'ai eu la chance que mon expérience ONDAR ce soit très bien passée. Le jury a vraiment beaucoup aimé ce que j'ai fait. Certains membres du jury m'ont suggéré des projets sauf qu'il n'y ait eu aucune suite.


Pourquoi avoir décidé de faire un spectacle en anglais et complètement différend de « Dans deux minutes... je suis au top ! » ?

Le vrai rêve de départ, c'était de jouer en anglais. J'ai toujours eu une affinité particulière avec cette langue et les Etats-Unis. J'ai commencé à faire du stand-up en anglais à Paris au Paname Art Café. Je parle bien cette langue, j'ai toujours eu des facilités pour l'apprendre. J'ai donc écris en anglais et je me suis rendu compte que mon écriture était différente. J'écris beaucoup plus librement. Comme ce n'est pas ma langue maternelle, je n'ai aucune barrière. Nous, en France, on a été élevé avec toutes les barrières de la société comme ce qu'il ne faut pas faire et ne pas dire.

Y a-t-il des thèmes que vous allez plutôt aborder en anglais car ça passera mieux qu'en français ?

Avant oui, mais maintenant, j'arrive à parler de tout. À l'époque, les sujets piquants, je les faisais en anglais, c'est une langue bien plus directe.


Vous jouez dans plusieurs pays à savoir la France, la Suisse, Israël et les Etats-Unis. Quel public est le plus exigeant et lequel est le plus interactif ?

Les Américains sont à la fois très durs et très faciles. J'ai pas mal joué à New-York, j'y étais cinq mois cette année. Là-bas, il y a environ cinq cent spectacles par soir. C'est le pays du stand-up. Si on n'est pas drôle, ils s'en foutent et partent. À New-York, il n'y a pas le même principe que nous avec les one man, c'est beaucoup de plateau d'humoristes qui s'enchaînent. Généralement, ils ne se lèvent pas pendant l'interprétation, ils ont tout de même du respect pour l'artiste. En Suisse, ils sont vraiment sympas. J'ai toujours eu un bel accueil dans ce pays.

Vous avez créé votre propre atelier d'humoristes en anglais à Paris. Est-ce que c'est essentiel pour une humoriste bien en place comme vous de permettre à d'autres talents de se lancer, et surtout de se montrer face à un public ?

C'est essentiel oui. Je l'ai fait car j'en ai ressenti le besoin sachant qu'il n'y a pas de plateau anglophone à Paris. Ça permet la création d'un lien entre les humoristes. On a un métier où je ne sens pas de concurrence entre nous. Après, il y a toujours des polémiques de plagiat. Et je sais que l'on m'a piqué certains trucs. Mais bon, on a tous nos univers donc je n'ai pas l'impression qu'il y est une vraie concurrence. Je suis peut-être dans le monde des bisounours (rires). Par exemple, dans le monde des comédiens, vous pouvez avoir deux filles qui se ressemblent et qui peuvent, toutes les deux, correspondent pour un rôle. Dans ce cas-là, il y a une concurrence. De notre côté, il y a potentiellement de la place pour tout le monde.

© Tobiyahl

Que répondriez-vous à ceux qui pensent que l'humour féminin ne peut pas toucher le public masculin ?

Dans mon premier spectacle, certaines femmes me faisaient cette réflexion. Pour le coup, sur les réseaux sociaux, il y a plus d'hommes que de femmes qui me suivent. Il ne faut pas faire de généralité. Qu'ils viennent voir mon spectacle. Aujourd'hui, il y a clairement une différence entre les hommes et les femmes dans le milieu du travail notamment en terme de salaire. Heureusement, on a des lois pour changer ça. Si vous regardez le nombre de femmes humoristes contre le nombre d'hommes, les proportions sont ridicules. Dans le milieu des humoristes, on est dans les années 50 par rapport à l'égalité homme-femme. Il n'y a qu'à voir que dans les plateaux d'humoristes, il y a très peu de femmes. On est beaucoup moins programmé que les hommes.

Aujourd'hui, beaucoup d'humoristes basculent du côté du septième art. Est-ce une envie chez vous de faire du cinéma ?

Je n'ai pas envie de quitter la scène, j'aime trop ça. Ma première scène en tant qu'humoriste ça été une révélation et aujourd'hui, j'ai un contact avec le public qui est génial. J'aime beaucoup improviser avec eux. Mais j'ai tout de même très envie de faire du cinéma et pas que dans un registre d'humour, de comédie. J'aimerais montrer un autre visage que sur scène. Après, je sais qu'aujourd'hui, on a des étiquettes. La preuve, quand on me propose des castings pubs, c'est de l'humour.


Pouvez-vous nous présenter vos futurs projets ?

Je joue mon nouveau spectacle « Sérieusement » le 22 novembre à Paris. Je fais la première partie de l'humoriste « La Bajon » tous les dimanches. En ce moment, je suis entre Paris et New-York, mais j'ai quelques dates de prévus en Province.


Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?

Que mon spectacle continue de marcher et surtout, que l'on me souhaite de faire l'Olympia et Broadway. »

Un grand merci à Lisa Raduszynski pour sa disponibilité et sa sympathie

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