Lord Betterave, come on !
Il rêve de jouer dans un film, d'écrire un livre et d'aller voir un match de Liverpool. Lord Betterave est un humoriste suisse et gratuit - c'est comme ça qu'il se définit sur Instagram - mais il est surtout un artiste aux multiples facettes. Professeur d'histoire et de français dans la vie, Julien Rossier (de son vrai nom) a le goût de la transmission, du savoir et celui de la bonne humeur, notamment quand il monte sur scène. Son spectacle est jouissif, captivant et de haut niveau, une heure de rires avec la ville de Fribourg et l'Hexagone en toile de fond. Rencontre avec Lord Betterave, come on !

« Lord, tu joues ce soir ton spectacle sur les planches du café-théâtre de La Fontaine d’Argent à Aix-en-Provence. Quelle présentation ferais-tu de ce seul-en-scène ?
Je parle de la Suisse aux Français en essayant d’avoir un faux regard naïf sur la France. Je passe en revue différents thèmes comme la politique, la cuisine, l’argent, le sport et la langue, je compare et me moque des deux sans être méchant.
Comment est né ce spectacle au titre éponyme ?
On trouvait que mon nom de scène était déjà bien chargé pour ajouter un titre (rires). Le spectacle s’est fait petit à petit, avec un patchwork en point de départ contenant toutes les blagues que j’avais en tête ces derniers temps. Depuis, des blagues sont parties et d’autres sont arrivées, mais le fil rouge reste le même : le rapport entre la France et la Suisse.
La ville de Fribourg n’est pas épargnée… Cette autodérision est aussi une façon d’exprimer ton amour pour les deux pays ?
Totalement. J’essaie de faire rire sur ce qui m’intéresse, me passionne. Je suis toujours curieux de voir les différences, parfois minimes, culturelles et historiques. J’aime prendre des sujets sérieux et les rendre légers, et prendre des sujets légers pour les rendre plus importants. J’adore la France. J’ai fait des études de littérature française et je suis très impressionné par la manière de s’exprimer des Français, des discours, des romans, des chansons… En Suisse, on a plutôt le culte de l’efficacité, de la pratique. Mais j’ai un amour infini pour Fribourg, une petite ville où on ne parle pas, avec des silences, c’est très timide et chaleureux à la fois.
Le spectacle est très bien écrit, notamment au niveau des transitions qui sont fluides. Comment s’est passé l’écriture ?
J’ai écrit seul ce spectacle. Mon défi était de rendre, en effet, fluide des blagues faites à différents moments, sur différents canaux. J’essaie de soigner ça. J’écris des blocs sur des thèmes et au fur et à mesure, je trouve les transitions les plus naturelles possibles afin que cela soit organique.
Jouer dans l’intimiste et chaleureuse salle de La Fontaine d’Argent, ça donne quelle sensation dans le jeu ?
C’est un duel différent (rires). Dans une petite salle, c’est beaucoup plus nerveux, interactif, on voit tout de suite si ça marche. Il faut aussi s’adapter au public, ce que je fais avec le début de mon spectacle qui est presque une adaptation. Il y a cinq minutes de questions, de motivations où j’ai envie de parler au public et de savoir qui est là.
Quelles sont tes prochaines dates ?
Je jouerais mon spectacle le 31 mai prochain à Genève, et je pense que ce soir, à Aix, ce sera la dernière représentation en France. Je prépare un nouveau spectacle pour fin 2024, début 2025.
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