Etre respectueux, aller vers les autres et créer des liens, Mickaël Migliorini est le partenaire de jeu idéal à avoir dans son équipe. Actuellement sur Amazon Prime Video dans la série Killer Coaster, Mickaël insiste sur le sens du collectif et du travail bien fait. Rencontre avec un jeune talent prometteur.
« Mickaël, on t’a récemment retrouvé dans la série Killer Coaster sur Amazon Prime Video. Comment s’est présenté ce projet ?
Mon personnage est né par rapport à un casting que j’ai passé pour le rôle de Paco (interprété par Yvan Naubron), le frère de Carmen (Chloé Jouannet). J’ai amené un naturel qui n’est pas tombé dans l'œil d’un aveugle puisque le réalisateur Nikola Lange, le directeur de casting et le scénariste Thomas Mansuy ont eu l’idée de me faire passer un nouveau callback. Et ils ont créé un rôle pour moi, celui de Max Peroni. Pour un acteur, c’est formidable.
Tu as regardé des documentaires pour préparer ton rôle. Qu’as-tu observé sur la vie des forains ?
Qu’ils bougent pas mal en famille. J’ai cette même identité là par rapport à mes origines corse et napolitaine. J’ai voulu ressentir une certaine légitimité pour défendre ce qui me semblait être eux. Il fallait aussi rester dans l’univers, la ligne directive du réalisateur.
Quels partenaires de jeu ont été la famille Lamy ?
Adorables. C’est la première fois, avec cette série, qu’on voit les sœurs Audrey et Alexandra, et sa fille Chloé ensemble à l'écran. Dès le premier jour de tournage, tout le monde était à l’aise. C’était dans un esprit assez familial. Le réalisateur Nikola Lange est une personne authentique, comme j’aime.
Le grand public avait pu te découvrir à tes débuts dans le film Une fille facile de Rebecca Zlotowski. Mickaël, d’où te vient ce désir d’être comédien ?
La fibre artistique, elle vient de tout petit. Je suis né avec une maladie qui s’appelle le syndrome néphrotique. J’ai passé la plupart de mon enfance dans les hôpitaux et avec mon voisin de chambre, pour s’évader, on avait pris l’habitude de regarder beaucoup de films. Jim Carrey est l’acteur qui m’a le plus marqué à ce moment-là, notamment avec Ace Ventura. Je m’amusais à le refaire. A la maternelle, je voulais tout le temps y aller déguisé en Zorro. Mes parents ne sont pas de ce milieu-là, ils ne connaissent personne. J’ai appris tout seul, sans aucun code. Je tombe souvent, mais je me relève beaucoup. On ne m’a jamais aiguillé, c’est un regret et la raison pour laquelle, quand je rencontre une personne qui veut faire ce métier, je la guide au mieux.
Comment es-tu passé de « je regarde des films » à « je veux devenir acteur » ?
Mon cousin avait eu l’opportunité de faire de la figuration, ce qui était déjà incroyable pour moi. Il était d’accord pour que je l’accompagne aux Terrasses du Port, c’était pour le film Overdrive de Scott Eastwood. Sur place, j’ai menti à la directrice de casting en lui disant qu’elle m’avait bien pris pour de la figuration. Elle a cherché mon nom sur sa liste et a fini par m’imprimer un contrat de figurant. Ça a commencé comme ça.
Qu’as-tu appris à l’école Kourtrajmars ?
J'ai été éliminé au premier tour pour l’école de Paris. Je trouvais ça dommage parce que j’aime beaucoup Kourtrajmé. J’ai encore plus redoublé d’efforts pour mes projets, mes castings. Kourtajmars m’a beaucoup plu, c’était une période de ma vie où je m’étais éloigné du cinéma sans le vouloir. J’ai appris à mieux connaître le set, ce qui entoure le tournage : les machinistes, les régisseurs, les producteurs derrière les écrans. Tout ça est très essentiel. On doit prendre conscience que ça reste un métier humain. J’ai gardé contact avec certaines élèves où on partage la même vision et le même objectif. On s’élève les uns vers les autres.
Sur ton compte Instagram, tu as fait une vidéo « Inspiration virtuelle ». Quel est ton regard sur l'utilisation de l'intelligence artificielle dans l'écriture d'un scénario ?
Quand je commence à écrire, il y a ma créativité mais je peux vite trop en demander à l’IA. C’est le côté négatif. C’est comme dans la vie, tout est une question de modération. Sinon on peut se perdre dans la passion. Par contre, quand il y a une panne d’inspiration, ça aide pas mal.
De quoi va parler ton premier court-métrage ?
Il aura pour thème le cinéma à Marseille. C’est inspiré de la vie d’une actrice hollywoodienne dont le parcours m’a bouleversé. Peg Entwistle cherchait désespérément un premier rôle. Elle a un vécu assez triste après avoir perdu ses parents très tôt. Elle rentre chez son oncle après un casting et sans nouvelles depuis quatre jours, elle monte sur le H de Hollywood et se suicide. Je vois sa démarche comme un gros fuck à l’industrie du cinéma. Vous ne m’avez pas pris, alors vous me garderez à vie dans vos mémoires. Dans un sens, je trouve son acte poétique. Et je compte lui rendre hommage avec ce court-métrage.
Quels sont tes prochains projets ?
J’ai un petit rôle dans le second long-métrage de Noémie Merlant. Il y a aura la série Plaine Orientale de Pierre Leccia pour Canal +. Et je serai dans le prochain film d’Olivier Marchal Ultra Mia.
Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?
J’en ai plein mon téléphone. Si on est lu par de futurs talents, je veux juste leur dire de persévérer, de travailler et surtout, d’écouter que son coeur. »
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