Elle est née pour raconter des histoires. Réalisatrice, auteure, scénariste et comédienne, Sandrine Cohen a pour fil rouge l'humain dans chacune de ses réalisations ou écrits, ce qui serait « le sens même de la vie de rentrer en lien avec l'autre. » La caméra ou la plume comme pouvoir unificateur, Sandrine pose un regard bienveillant et emplis de douceur sur ses acteurs, faisant ressortir le meilleur d'entre eux, toujours motivée par le désir de voir ses œuvres aider et inspirer les lecteurs et téléspectateurs. Rencontre.
« Sandrine, vous êtes la réalisatrice de Meurtres dans le Cantal diffusé demain soir sur France 3. Quelle présentation feriez-vous de cet inédit ?
Nous avons affaire à un duo de gendarmes, Fred (Alexandre Varga) et Sarah (Joséphine Jobert), qui va enquêter sur la mort d’un premier restaurateur, puis d’un deuxième qui fait, peut-être, écho à la mort d’une restauratrice quelque temps auparavant. Meurtres dans le Cantal, c’est aussi une histoire d’amour, de deuil, de résilience entre nos deux héros. Mariés, ils ne se sont pas vues depuis un an à la suite d'un drame familial.
Quel terrain de jeu a été la région du Cantal ?
Incroyable, fantastique et rude en même temps. Nous avons tourné par moins dix degrés, dans la neige et sur la toute première séquence, on a eu une véritable tempête avec une pluie diluvienne. On s’enfonçait dans une boue de vingt centimètres, c’était épique. Ce climat est une plus-value pour le film, en lui donnant une véracité qui me comble, une atmosphère singulière, mystérieuse. La nature fait partie intégrante de ce Meurtres dans le Cantal.
En plus d’être réalisatrice, vous êtes écrivaine et comédienne. D’où vient cette envie de raconter des histoires ?
Je pense qu’une part en moi est habitée par cette nécessité de raconter des histoires, que ce soit par des mots ou des images. La nature humaine m’intéresse, l’ambivalence aussi. Comme partager ma vision du monde et pouvoir, parfois, aider certaines personnes. Dans Meurtres dans le Cantal, j’aime la manière dont Fred évolue dans son histoire personnelle et l’empathie avec laquelle Sarah, sa femme, l’accompagne dans son chemin. Si mes histoires peuvent aider des gens qui ont vécu ce type de drame par exemple, vous ferez de moi une femme heureuse.
Quel exercice est pour vous l’écriture d’un roman ?
J’adore ça. C’est un endroit de très grande liberté. Pour l’instant, je raconte mes histoires les plus personnelles. Je vois des images quand j’écris, j’ai mes personnages dans la tête donc je peux aussi jouer et ajouter une bande-originale comme dans mon roman Tant qu’il y aura de l’amour. On peut lire ce livre en écoutant de la musique ou bien le refermer et écouter la bande-son qui racontera l’histoire autrement. L’écriture d’un roman, en ce qui me concerne, ne s’étale pas de manière continue mais sur plusieurs années. En règle générale, j’ai plusieurs étapes. Mon premier roman Rosine, une criminelle ordinaire est une histoire que je voulais raconter à la télévision. Mais c’était sans doute un peu trop compliqué ou non adéquat, donc je l’ai raconté sous forme de roman, ce qui m’a permis d’être plus disponible pour le faire.
Pour conclure cet entretien, auriez-vous une citation fétiche à me délivrer ?
Fut un temps, je mettais beaucoup de citations en exergue de mes scénarios. Certaines phrases ont changé ma vie d’auteur, comme celle du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry : « On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux. »
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