Son dernier titre, Viens on se laisse aller, donne une bonne dose de positivisme en invitant à savourer la liberté et à « cueillir chaque graine » que la vie nous apporte au quotidien. Cette joie, Silva la diffuse en musique depuis ses débuts et compte poursuivre dans cette belle énergie avec son quatrième album pop actuellement en préparation. Rencontre.
« Silva, ton nouveau titre Viens on se laisse aller est disponible sur toutes les plateformes de streaming. Quelle a été l’étincelle de départ ?
Ce genre de morceau mainstream, radiophonique, me vient toujours un peu par hasard. Je jouais une mélodie à la guitare et le texte m’est venu automatiquement. J’étais dans un mood positif pour composer ce texte léger et solaire.
Le clip est sur ta chaîne Youtube. On te voit dans les rues de Bruxelles demander à des gens de porter un casque et d’écouter ta musique. Quelle était ton intention artistique ?
J’ai voulu aller à fond dans le thème du titre, c’est-à-dire de ne plus se prendre la tête. Les gens ont besoin de légèreté pour cet été. J’ai pris une petite équipe d’amis pour tourner le clip une semaine avant le lancement du single. En une après-midi, à la Grand-Place de Bruxelles, on a trouvé des personnes authentiques et avec une belle aura par pur hasard.
En effet, plusieurs profils différents se succèdent avec des réactions spontanées. Comment les as-tu reçues ?
J’ai eu peur au début quand j’ai eu cette idée, celle de ne pas réussir à trouver assez de personnes enthousiastes et appréciant ma musique. C’était quitte ou double. Mais les gens ont joué le jeu. On a eu aucun refus. Ça m’a donné chaud au cœur de les voir apprécier ce morceau.
Viens on se laisse aller est un extrait de ton nouvel EP. Pour toi, quel est le fil rouge qui relierait les six titres qui le composent ?
Tous les morceaux, hormis Viens on se laisse aller et Le bonheur sous tes pas, ont été faits en deux versions, avec deux univers différents. Mon hémisphère est une ballade piano-voix, puis j’en ai fait une autre version en piano-solo. Pareil avec My Valentine avec d’un côté de l’électro-pop et de l’autre du pop rock. Ensuite, au niveau du texte, il y a un lien naturel dans la manière d’écrire et d’aborder les sujets, dont certains reflètent ma vie.
Le titre On s’en balance n’a pas de clip faute de budgets, mais a le mérite de faire passer un message, celui qu’aujourd’hui des artistes doivent parfois faire plusieurs métiers à côté de leur passion. Comment as-tu appréhendé ce titre ?
J’avais déjà tellement investi dans les clips précédents avec des équipes de réalisateurs qu’il est vrai que je n’ai pas eu de budget pour celui-là. Je l’ai donc fait moi-même en format selfie avec mon iPhone. Dans mon studio, je travaille avec beaucoup d’artistes belges et français, et on a tous le même problème : celui d’investir toute une énergie dans le travail sans jamais avoir de retour sur investissement. C’était important pour moi de parler d'une réalité de la vie artistique.
Tu as rencontré cette réalité ?
J’ai eu la chance de faire des études d’ingénieur du son, donc dès le départ, j'ai eu mon studio et fais de la production, des arrangements et jouer sur scène avec d’autres artistes. Je vis de la musique en général depuis la fin de mes études. Je fais partie des chanceux, en Belgique, qui vivent de leur passion à plein temps.
Tu es un artiste complet, en étant auteur, compositeur, producteur et interprète. D’où te vient ce côté couteau-suisse ?
Mes parents sont autodidactes. Ma mère chante dans une chorale et j’ai toujours vu mon père, ingénieur mécanique, être touche-à-tout. C’était une façon de pouvoir s’en sortir dans la vie. Mon père m’a appris la guitare, le piano et l'accordéon. J’avais un harmonica, une basse, une petite batterie et j’enregistrais des synthés sur un ordinateur quand j’avais dix ans.
Que retiens-tu de tes douze années d'apprentissage du piano ?
C’est ma vraie formation. Je me sens plus pianiste que guitariste, batteur ou bassiste. Ce professeur venait toutes les semaines et il m’a donné le goût pour toutes les musiques. Je jouais aussi bien du classique que du jazz et des musiques brésiliennes. Je lui dois beaucoup. Il m’a ouvert une palette musicale infinie.
Le piano, tu en joues pour adresser une jolie chanson à ta fille dans Mon hémisphère…
Qu’y a-t-il de plus beau que cet instrument pour composer ce genre de mélodie ? Le piano m’a donné l’inspiration de ce titre. C’est une façon de laisser une trace pour elle. Le clip est très pur, entier, en facecam.
Hémisphère est aussi le nom de ton studio. En quoi ce mot pourrait te définir ?
J’ai toujours eu un côté contrasté en moi. En regardant simplement la pochette de mon dernier album, 22h22, on me voit divisé en deux avec un Silvano plus sombre d’un côté et un Silvano plus coloré de l’autre. C’est dû à mon signe, à mon tempérament, d’avoir deux facettes.
Dans My Valentine, on assiste à une réelle performance de la danseuse Lilou Perrier. Comment as-tu imaginé le clip et cette collaboration ?
Depuis le départ, j’avais en tête une fille qui danse à la Sia. Pour mon morceau La valse du destin, sorti il y a six ans, j’avais fait appel à Felipe Garcia, un ami chorégraphe et danseur professionnel. Il m’a donné le contact de Lilou et elle a été extraordinaire ! Sur le tournage, tout ce qu’elle a proposé nous a donné, au réalisateur et à moi, beaucoup d’émotions.
Comment présenterais-tu Le bonheur sous tes pas ?
On l’a tourné durant un vrai événement, les cinquante ans de mariages d’amis de la famille. Je leur ai proposé d’immortaliser leur fête en tournant le clip, « mais rassurez-vous, ça ne va prendre qu’un quart d’heure. » Il ne fallait pas monopoliser toute la cérémonie, tout devait être plié en vingt minutes. J’ai pris le micro et invité celles et ceux qui le souhaitaient à venir danser sur la piste. Tout le monde a participé, c’était familial. On a joué la chanson quatre fois et ça a donné ce résultat d’une musique avec une consonance sicilienne, tarentelle et celtique, aussi. J’aime bien m’amuser dans ces moments où l’on prend une guitare et l’on chante. Le bonheur sous tes pas montre cette facette festive qu’il peut y avoir dans mes concerts.
As-tu le souvenir de ton premier public ?
Oui. Ce sont les habitants du village dans lequel j’habite en Belgique. Quand j’étais tout petit, je jouais du piano et ne chantais pas encore, et je suis passé à la radio locale. Ils avaient diffusé, à l’époque, une cassette que mes voisins avaient écoutée, notamment. Ce sont mes premiers soutiens, en plus de ma famille, de mes parents qui me suivent depuis le début. Et puis, petit à petit, ce public s’est agrandi à la sortie de mon premier album. Quand j’ai gagné un concours équivalent à The Voice il y a une vingtaine d’années sur la chaîne nationale belge, cela m’a permis d’avoir un public plus national.
Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?
Oui, de Platon : « La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à nos pensées. »
Site internet de Silva : https://www.silva-music.com/
Instagram : https://www.instagram.com/silva_music_officiel/
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