Comédienne et chanteuse, Yamée Couture a étudié le cinéma pendant quatre ans, avant de débuter devant la caméra de Cédric Klapisch, puis celle de sa soeur Shaan et la réalisatrice Rebecca Zlotowski. Bientôt en préparation de son premier EP de blues en anglais qu'elle écrit, compose et interprète, Yamée Couture prend le temps de parler des Rencontres Internationales du cinéma des Antipodes à Saint-Tropez. Rencontre.
« Yamée, tu es membre du jury des 25ème Rencontres Internationales du cinéma des Antipodes. De quelle atmosphère est parfumé ce festival, pour vous ?
C’est une ambiance assez amicale et j’aime beaucoup ! On a vu plusieurs films sur la famille, notamment un qui aborde l’absence de la mère. Cette atmosphère familiale se ressent aussi dans le jury.
Quelle connaissance avais-tu des cinémas australien et néo-zélandais avant ce festival ?
Pour être honnête, j’avais peu de connaissances mais il m’intéresse beaucoup. J’ai grandi aux Etats-Unis, la culture américaine m’a construite. J’ai fait mes études et mes premiers cours de théâtre à Montréal. J’ai vu, pendant ce festival, deux films australiens, des ovnis stylisés avec des marqueurs très forts et ça m’a agréablement surprise. Les films néo-zélandais sont sociaux et je trouve aussi très agréable de découvrir un nouveau cinéma, de nouveaux visages comme l’actrice Ana Scotney du film Millie Lies Low de Michelle Savill.
Quelle spectatrice es-tu ?
Je suis un peu trop sensible, donc j’ai tendance à assez souvent pleurer. J’aime les films où on me demande une rigueur de spectateur, mais aussi les grandes comédies pour rigoler fort. Les films d’horreur, en revanche, m’impactent un peu trop et me hantent pendant des jours (rires). Une de mes expériences marquantes au cinéma, et de loin, ça a été la projection et la découverte du film L'Evénement d'Audrey Diwan en avant-première au festival de St-Jean de Luz où l'intensité de la salle était incroyable et la discussion qui a suivi était bouleversante. Les gens (hommes et femmes) de tout âge ont partagé leur expérience et des histoires intimes à propos d'avortement, c'était incroyable. J'ai vécu ce film comme un événement intime qui me reste comme un grand moment de cinéma.
Tu es actrice et musicienne. As-tu le souvenir d’une bande originale qui imprime la pellicule ?
J’en ai tellement ! Into the Wild est celle que j’écoutais le plus pendant mon adolescence. C’est une super bande son, assez rock, folk et grunge. Il y a aussi la musique presque funk dans 28 jours plus tard de Danny Boyle. Pour moi, la musique est très importante dans un film, ça nous plonge dans un rythme, une atmosphère. J’ai récemment vu un film avec quasiment aucune musique, et ça m’a dérangée. Il y a des accompagnements que je n’ai pas compris par exemple.
Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?
La voix roque de Tom Waits qui chante des chansons d’amour : « I like beautiful melodies telling me terrible things. » (J'aime les belles mélodies qui me racontent des choses terribles.) Cette contradiction m’intéresse quand les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être, autant chez les gens que dans les films ou dans la musique. »
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