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ALT Studio : un collectif plein de super pouvoirs !

Travail instinctif mais préparé, tournage court mais de qualité, ALT (Ambitieux, Lucides et Travailleurs, voilà comment on pourrait les définir) Studio est l'histoire d'une jeune bande de comédiens et de son réalisateur attachants, reliés par le fil de la passion et affamés par la création artistique et l'envie de se faire une place dans le très fermé cinéma Français.



Lola, Long et Arthur (sans oublier leurs camarades Alex Gauthier et Tristan Cottin) font partie des visages de ce projet novateur où chaque court-métrage (de 9 minutes environ) contient des scènes motrices valorisées par la qualité du jeu et de ses prouesses techniques à la réalisation. Mais comment est né ce projet audacieux d'un court-métrage par mois, écrit, tourné et monté en quatre jours ? « Long est la source du projet. Il démarchait des comédiens pour l’une de ses fictions qu’il avait écrites pendant deux ans. Il avait son équipe technique et il nous a fait passer des castings. Après la fin du premier confinement, on a tourné en juillet et on s’est tellement bien entendu que l’aventure était partie » commence Lola, danseuse classique de formation mais mordue de comédie.


Comment réussir à atteindre cet objectif ? Pour son créateur, « le challenge des quatre jours est très stimulant. On ne se doute pas qu’en quatre jours on peut développer et mettre en route un film de A à Z. Avec cet exercice, je me suis rendu compte que c’était possible. Ça demande de travailler dans "l'urgence". » Chacun a son propre univers, ses goûts et ses couleurs et pour se décider, la troupe se rassemble autour d'un tableau à idées : « On fait un brainstorming. Le point de scénario arrive du lieu. Et si, ensuite, la pelote de laine se déroule facilement, ça veut dire qu’on arrive à trouver des péripéties et une caractéristique de personnages intéressante » explique Long, passé par la mode mais dont l'adresse de la caméra a vite pris le dessus.



Dans une voiture, une chambre d'hôtel ou dans la cuisine d'un restaurant, les lieux sont en effet la source d'inspiration première de ses jeunes visages frais (que l'on souhaite d'une Nouvelle Vague). Dans Le Rôle, le casting est traité avec humour, le trait grossi et la fin tragique. Pourtant, « on n’avait pas prévu de parler du casting. Les planètes se sont alignées et c’est le court-métrage qui a le mieux fonctionné pour l’instant. C’est un coup de chance » pour Arthur, Bruxellois d'origine dont le sang coule au rythme du cinéma, du graphisme et de la musique.



L'adaptation leur est également bien utile face aux impondérables du quotidien : « Pour La Faim, par manque de temps, on a trouvé la fin de l’histoire une fois qu’on avait commencé le tournage. Long a pas mal de connaissances techniques et il peut nous dire, en fonction de nos idées, ce qui est réalisable ou pas en fonction de nos moyens, », « on doit s’adapter. On apprend à gérer des situations auxquelles on n’a pas l’habitude de faire face » ajoute Lola. Fraîchement attirée par la cascade et le combat scénique, Lola met en avant « qu'on ne reste pas sur nos acquis. Nos histoires sont glauques mais tous nos courts-métrages ne se ressemblent pas, c’est une de nos forces. »


Si le ton est léger, drôle et bien mené avec « l’idée de créer une série ou un long-métrage un jour », la petite équipe a décidé de mettre sa lumière sur un sujet sérieux et important dans Le Témoignage : « Il y a beaucoup d’inconscients dans la genèse de ce court-métrage. Ma copine a vécu une situation dans le métro avec un regard, une main posée sur le genou. Quand Arthur a donné l’idée de tourner dans une laverie, je me suis dit que pour une fille ça doit être particulier de venir avec ses sous-vêtements dans un espace public. C’est très actuel et malheureusement ce genre d’agression n’est pas considéré comme du viol alors que ça devrait l’être » témoigne Long. Lola surenchérit : « Personnellement, je n’ai pas subi d’agressions mais il est vrai qu’à la laverie, ce sont des moments particuliers et délicats, pour les femmes comme pour les hommes. Ce court-métrage a plein de nuances différentes. Il y a plusieurs formes de viols dont on ne se rend pas compte. »


Vous ne trouverez pas ce court-métrage sur Instagram, comme l'explique Arthur : « On n’a pas vraiment fait de promo autour de ce film pour plusieurs raisons. C’est un sujet très sensible. Dans ce court-métrage, la femme est victime et on s’est rendu compte plus tard que c’était trop cliché de faire un film en mettant la femme comme victime. On va retravailler dessus pour montrer que cette femme peut s’en sortir, se reconstruire et transmettre un message. »


© Arthur Ooms


Conscient de leurs erreurs et de leurs failles, cette jolie troupe d'artistes mérite une belle visibilité pour son investissement physique, financier et moral. Pour conclure, le message est commun, fédérateur et porteur d'espoir : « Encourager d’autres gens à faire comme nous. Vous n’avez pas besoin d’attendre qu’un casting vous tombe dans les bras, il faut faire les choses soi-même. » La preuve que quand on veut, on peut...

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