Elle aime observer son entourage et « essayer de rentrer dans la tête des gens pour deviner ce qu’ils pensent. » Attirée par les histoires où les personnages sont psychologiquement bien développés, Esther Rollande aime le côté introspectif de son métier, « le processus créatif et artistique me fascine. » Dans le premier film de Sonia Rolland, Un destin inattendu, Esther transperce l'écran et la volonté de son personnage, Nadia, de poursuivre ses rêves pourrait être la sienne, « j'espère être actrice toute ma vie. » Rencontre.
« Esther, tu es à l’affiche du film Un destin inattendu, de Sonia Rolland sur France 2 ce soir à 21h10. Quelle présentation ferais-tu de Nadia, ton personnage ?
C’est une jeune fille en pleine construction. Nadia a dix-sept ans, elle est d'origine rwandaise et a ce sentiment d’être coincée dans un monde qui n’est pas le sien. Le concours de Miss France va être, pour elle, l’opportunité de rêver plus grand, comme le dit son père dans le film. Elle va se donner la chance de réussir.
Quel a été ton travail pour l'incarner ?
J’ai fait beaucoup de recherches sur le Rwanda, un pays que je ne connaissais pas, notamment en regardant le documentaire Rwanda, du chaos au miracle, réalisé par Sonia, qui raconte l’histoire du génocide et la reconstruction du pays après ce drame. Son film m’a marqué. Je suis ensuite passée par le dessin pour m’approprier le personnage, et j’ai pris des cours de baskets avec Françoise Amiaud, une grande basketteuse de sa génération. Nadia ne connaissait pas l’univers des Miss, alors j’ai fait exprès de ne pas m’y renseigner afin de le découvrir en même temps qu’elle.
À la suite du tournage, est-ce que ça a éveillé en toi la curiosité d’en savoir plus sur l'aventure Miss France ?
Oui. J’en parlais de plus en plus avec Sonia au fil des scènes qu’on tournait. Je l’ai d’ailleurs accompagnée au dernier prime. J’étais en immersion avec des anciennes Miss France et la sororité dans ce milieu m’a marquée. Leur énergie est belle, j’ai adoré cette expérience. Ce concours a un vrai potentiel féministe.
Quelles images te reviennent du tournage ?
Il était assez rapide, en 21 jours. La première partie a été tournée à Angoulême au début de l’hiver, on était tous en doudoune ! Et puis on est parti sur l’île de La Réunion où j’ai ressenti une vraie coupure en termes de choc thermique et d’environnement (rires). En décembre, c'est l'été, la saison des fruits. Le cadre était incroyable, paradisiaque. On a fini ce tournage en beauté.
Le grand public avait pu te découvrir dans le film Les meilleures de Marion Desseigne-Ravel. En plus d’être comédienne, tu fais de la peinture et du mannequinat. Une fibre artistique transmise par ton grand-père peintre et graveur. Quel rôle a-t-il joué auprès de toi ?
Ça a été le tremplin dans mon enfance qui m’a permis de m’exprimer artistiquement. Il passait plusieurs heures par jour dans son atelier, c’était une pièce interdite, personne n’avait le droit d’y aller. J’ai eu une relation très privilégiée avec mon grand-père, il a été comme une figure paternelle quand j’étais petite. Il s’occupait beaucoup de moi. Aujourd’hui, le dessin est ma base et prend beaucoup de place dans ce que je fais artistiquement. La peinture, c’est assez récent, je vais continuer à l’expérimenter.
Quelle place occupait le cinéma à la maison ?
Ma famille était beaucoup plus orientée vers la musique et la peinture. Je n’ai donc pas grandi dans un univers cinéphile, ce qui a été assez complexant pour moi quand j’ai commencé dans le cinéma. Je le vivais un peu mal de ne pas avoir certaines références. Et puis en grandissant, je me suis dit qu’on avait tous une culture différente. Je n’en avais plus honte. J’essaie de rattraper le temps perdu en regardant un film par jour.
Quels sont tes prochains projets ?
Je joue une fille paraplégique dans la prochaine saison de la série Lycée Toulouse-Lautrec. Sa maman n’accepte pas du tout son handicap et mon personnage va développer une obsession pour le fait de marcher. C’était une super expérience.
Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?
Petite, ma mère disait beaucoup : « Aide-toi, le ciel t’aidera. » On a tous la possibilité d’avoir de l’ambition, il faut travailler pour obtenir ce qu’on veut. »
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