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Jon Rocca, à l'international !

De la cité Phocéenne à la somptueuse île d'Ibiza en passant par Dubaï, Londres et Milan, Jon Rocca est un DJ couteau suisse, capable de mettre une ambiance mémorable de partout. Rencontre avec Jon Rocca, à l'international !


« Quand est-ce qu'est né ton goût pour le métier de DJ ?

Mon père possédait un établissement de nuit quand j'étais petit. Je passais beaucoup de temps avec lui. Il y avait les platines et les DJ qui étaient présents pour préparer les before. Je rentrais dans la cabine, je regardais le matériel, j’étais obnubilé par ça. Mon père a vu que j'aimais ça et j’ai eu mes premières platines à l'âge de treize ans. Je ne savais pas que j'en ferais mon métier, mais j'avais envie d'en faire comme un loisir.


Comment définirais-tu ton univers ?

Beaucoup de personnes pensent que je suis un DJ 100% hip-hop, mais je viens d’abord de la house. Quand je suis monté à Paris en 2007, il y avait trop de DJ house. Dans un premier temps j’ai appris tout seul. Après, je suis parti à DJ Network pendant quatre mois pour mieux apprendre les bases. J'ai plus appris sur le fil qu’à l’école.


Te souviens-tu de ta toute première soirée ?

C'était une catastrophe (rires) dans un gros club à Paris. Je me suis retrouvé propulsé à faire un warm-up, tous mes potes étaient venus. J'étais en transpiration totale, j’ai dû caler les morceaux au moins trois, quatre fois avant de les envoyer. J'ai fait beaucoup de warm-up avant de faire des soirées en club.


© La Brigade Mondaine

Comment se déroulent les débuts d'un jeune DJ ?

Ça met un peu de temps avant de décoller. C'est comme une carrière de footballeur, ça n'arrive pas comme ça dès le début. Il y a un protocole à respecter. Quand t'es jeune, personne ne te connaît. Je suis arrivé à Paris depuis la Corse, je ne connaissais personne, il fallait que je me fasse un nom pour que les gens aient confiance en moi. Tu commences par la petite porte. Au début, c'était très dur parce que j’ai d'abord accumulé plusieurs boulots : serveur dans un restaurant, commis de salle dans le club où j’ai débuté.


La nouvelle génération ne voit pas ça comme ça. On me considère un peu comme un ancien. Quand je parle avec les jeunes, ils pensent que ça va péter d'un coup. Je viens de l'ancienne école. Aujourd'hui, il y a plein de plateformes où tu peux plus rapidement te faire connaître et faire découvrir aux gens ton univers.


Et tu as bataillé pour mixer un peu partout dans le monde...

J'ai la chance d'avoir des résidences un peu partout. Le mercredi je suis au Just Cavalli à Milan, le week-end à Londres et le lundi au Matignon à Paris. L'été je suis au Baoli à Cannes, j'étais aussi résident du R2 à Marseille malheureusement fermée en ce moment. Récemment, j'étais au VIP Room à Saint-Tropez, ce sont de belles adresses.


© La Brigade Mondaine

Est-ce que tu adaptes ton set en fonction du public ou bien la musique est universelle ?

Je joue pour le public donc je m’adapte. Chaque soir est différent. Les gens n'écoutent pas la même musique ou de la même manière. Quand je joue en Italie à Milan, je ne joue pas du tout le même hip-hop qu'à Londres ou Paris. Pour faire la différence, je vais venir une ou deux heures avant pour regarder à quel public je vais m'adresser. C'est comme ça que j'arrive à jauger ma piste.



On sait tous que Ibiza est le lieu incontournable de la fête, ça t'a fait quelle sensation de jouer sur cette île ?

Je travaillais avec le club Toy Room à Londres une fois par mois et ils ont eu une résidence à Ibiza. Ibiza a été une expérience très enrichissante. J'ai été agréablement surpris sur le fait que l'on puisse y jouer de la musique urbaine. Quand t'entends Ibiza, ça sonne musique électronique. Pour mon deuxième soir, je me suis retrouvé devant David Guetta. ll m’a dit que ça faisait du bien d'entendre du hip-hop joué comme ça à Ibiza. J'ai lâché les platines, j’ai discuté avec lui, on a échangé les numéros, c'était génial. Tout le monde le connaît, on a tous été bercé par ses musiques, c'est un exemple pour moi. Chez les DJ, c'est le porte-drapeau de la France dans le monde.


Cet été, quel est le meilleur set à lancer selon toi ?

La tendance actuelle vient d'Amérique Latine avec un style un peu reggaeton. Même les artistes US font beaucoup de featurings avec ces artistes-là. Quand tu mixes, tu racontes une histoire. Et si tu veux raconter une histoire, il faut que tu commences par les bases en commençant par la rNb pour aller jusqu'au hip-hop. Parfois, tu as des tables de personnes qui ont la quarantaine, si tu leur mets un morceau qu’ils écoutaient à l’époque, ils seront contents. Souvent, les morceaux les plus old school sont ceux qui ont le plus la côte en club. Et aujourd'hui, les gens ont envie d'exploser ! Ils sont hyper contents de pouvoir ressortir après quatre mois compliqués.


Rick Ross & Jon Rocca

Est-ce qu'être DJ c'est avoir une vie rock 'n' roll ?

Je ne vais pas te mentir, je ne suis pas le genre de DJ qui boit. Je fais beaucoup de sport, je passe ma vie à courir, ça me permet de réguler ma vie. Le sport m'est indispensable, si je n'en fais pas je ne vais pas être bien.


Envisages-tu la création d'un album dans tes projets ?

Je ne suis pas très album mais peut-être un EP pour septembre afin de faire découvrir ce que j'aime dans mon univers. J'avais fait quelques remix pour Joachim Garraud mais j'ai été très vite pris par les résidences qui prennent beaucoup de temps. Il faut faire un choix : soit on mixe moins et on produit plus ou alors tu fais DJ pur avec moins de prod. C'est très compliqué de faire les deux en même temps.



Aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

« Mixer comme si c'était la dernière fois ». Il m'est déjà arrivé de faire des dates devant 50 personnes et d'autres où il y en a 2 000. Je donne à chaque fois la même énergie.


Que peut-on te souhaiter pour le futur ?

Je vis au jour le jour, c'est une chance que j’ai de pouvoir vivre de ma passion, j'en prends conscience tous les jours. »

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© 2021 par Samuel Massilia.

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