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Milo Chiarini : "Quand on ne connaît qu’un seul monde, on n'a aucune raison de le quitter malgré toute la bonne volonté."

Photo du rédacteur: Samuel MassiliaSamuel Massilia

Il est passé par une école de cirque et la Commedia dell'arte. Milo Chiarini a connu, à l'âge de 19 ans, l'arrivée des premiers cafés-théâtres dans la cité phocéenne. Formé au cours d'improvisation, son intention, à l'époque, « était d'être drôle. Aujourd'hui, je me concentre sur le drame. » Un genre qu'il utilise dans son dernier film, Mon milieu, dont il porte les traits du personnage principal, incapable de dissimuler ses regrets, ses traumatismes et qui va tenter de se réinsérer alors que son milieu ne l'a pas oublié. Rencontre.



« Milo, ton nouveau film Mon milieu sort en salles demain. Comment est venue l’idée de départ ?

La toute première, je dois avoir une quinzaine d’années et je veux déjà faire du cinéma. J’ai en tête la séquence de fin du film et j'ai mis plus de trente ans pour développer une histoire autour de cette séquence. Ensuite, toutes les rencontres et tous les liens que j’ai pu avoir avec certaines personnes dans ma vie ont construit le film.


Tu incarnes Nico qui sort de 22 ans de prison, des années à ne pas voir « les siens ». Quelle présentation ferais-tu de ton personnage ?

Son hypersensibilité va le renfermer. Ce n’était pas voulu, mais ce personnage me ressemble énormément. À la fin de l’écriture, je me suis rendu compte qu’il allait être très facile à interpréter. Nico a fait plus de vingt ans en prison après avoir voulu briller devant un caïd local. Il a passé tout son temps dans une cellule à parler avec des détenus. Ses fragilités, ses failles, il va les montrer lorsqu’il va se retrouver devant sa mère. Dans ce film, au-delà de l’histoire d’un mec qui sort de prison, j’ai voulu montrer la sincérité des liens avec ses amis, ce qui va le reconduire à retomber dans son milieu. C’est une fatalité. Quand on ne connaît qu’un seul monde, on n'a aucune raison de le quitter malgré toute la bonne volonté.



Comment définirais-tu l’amitié entre Nico et Titi (Nicolas Morazzani) ?

Je n’ai pas eu à forcer pour écrire ce lien, car j’ai connu ces amitiés fortes qui vont au-delà de la famille. Parfois, des personnes extérieures arrivent dans votre vie et elles sont capables de faire bien plus que n’importe quel lien du sang ,allant jusqu'à la dévotion. Mon milieu est dédié à quelques personnes qui ressemblent énormément aux personnages du film.


Être à la fois devant et derrière la caméra, ça a été quel exercice pour toi ?

Tout le monde me disait que ça allait être compliqué. Mais j’avais l’exemple de Sabrina Nouchi avec qui je partage ma vie depuis dix ans. Je la vois travailler, réaliser et jouer dans ses films. Sur le tournage de Mon milieu, je lui ai confié la direction d’acteurs pour pouvoir me concentrer sur la réalisation et me focaliser sur mon personnage. Tout le monde a été à fond.



Après plus de vingt ans en tant que policier, comment le cinéma est entré dans ta vie ?

Mon parcours est un petit peu particulier. J’ai pris mes premiers cours à douze ans, puis je me suis professionnalisé à vingt ans. À l’époque, il n’y avait pas internet et il fallait dix ans pour faire Marseille-Paris (rires). Pour voir des annonces de casting, il fallait attendre tous les mois la sortie de Studio Magazine et de Première. C’était très compliqué de faire ce métier. Ensuite, à la naissance de mon premier fils, je devais travailler, gagner de l’argent. J’avais le choix entre être serveur et d’autres boulots, mais j’ai choisi policier, un métier qui m’a passionné. Sur mes dix dernières années, je jonglais entre les deux avant de me consacrer pleinement à la réalisation et à l’acting.


Quels sont tes prochains projets ?

Fin 2024, je suis dans la série Cimetière indien sur Canal +, une création originale dans laquelle j’ai un bon rôle de flic. Sinon, je suis en pleine écriture d’un prochain long-métrage et j’attends des réponses de casting.


Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait de Mark Twain. »

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© 2021 par Samuel Massilia.

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