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Alexandre Thibault, rallumer les souvenirs !

Il a quelque chose de formidable, de sympathique. Alexandre Thibault aime ce qu'il fait et en parle avec vocation. Né de parents acteurs, il se souvient d'avoir fait ses devoirs à côté de Dalida ou de Claude François pendant que son père Jean-Marc participait aux émissions de Maritie et Gilbert Carpentier. « Ce qui m’intéressait, c’était de voir le regard des gens s'émerveiller devant eux » commente le comédien qui a connu le succès avec son rôle de Julien dans Une famille formidable, une rencontre unique avec les téléspectateurs dont il se souvient avec reconnaissance. Rencontre avec Alexandre Thibault, rallumer les souvenirs !


© Patrice Terraz / Cannes Cinéma

« Alexandre, on te retrouve le mercredi 29 mars dans la fiction Et doucement rallumer les étoiles sur France 2. Quelle est la thématique abordée ?

J’ai eu la chance de le voir en projection à La Rochelle et j’en suis sorti très ému. Ce téléfilm change des formats assez calibrés qui se font en ce moment. Il est fait avec beaucoup de pudeur. Le suicide chez les adolescents est un vrai problème qui touche pas mal de familles.


Quel rôle joue ton personnage Rémi ?

Il a sa part d’humanité dans l’histoire. C’est l’ami et le patron du personnage principal, incarné par David Mora, mon copain qui a montré sa palette de jeu de façon brillante, je l’ai trouvé assez incroyable. Pour Rémi, il se retrouve désemparé et comme souvent dans ces situations dramatiques, tu veux aider mais tu ne sais pas comment faire, tu n’arrives pas à comprendre la personne que tu essaies d’aider.


Elodie French et David Mora Dans "Et doucement rallumer les étoiles" © François Lefebvre

Quelle a été ton impression à la lecture du scénario ?

Le scénario est dur et souvent, avec ce genre d’histoires, ça peut être casse-gueule. C’est-à-dire qu’en fonction du jeu et de la direction ça peut prendre une couleur qui n’est pas forcément celle que tu aurais imaginée. Ça peut être appuyé par la musique, une crise de larmes ou un violon de trop. Mais là, j’ai senti chez toute l’équipe une grande humanité et j’ai compris qu’on allait vers quelque chose d’honnête.


Quel réalisateur est Thierry Petit ?

S’il nous lit, je rêve de tourner à nouveau avec lui. Thierry est très bienveillant, avec lui tu te sens libre et en même temps écouté, et ça c’est plaisant pour un acteur. Chacune des personnes avait lu le scénario et se sentait investie, tel un acte politique. Il y a eu un vrai engagement humain dans ce tournage.


Alexandre, les téléspectateurs te connaissent bien, tu es un visage familier de la fiction française. Pourtant, plus jeune, tu te prédestinais à devenir photographe. Comment la comédie est venue sur ton chemin ?

J’adorais faire le clown et déconner, mais comme je suis un enfant de la balle avec deux parents acteurs, je ne trouvais pas ce métier normal, alors que j’avais envie de normalité. Et puis un jour, j’ai fait une pub pour Pascal Thomas et devant la caméra, j’ai senti que c’était ce que j’aimais faire. J’ai ensuite travaillé sur une série, j’étais sur le plateau de tournage pour prendre des photos et le réalisateur m’avait jeté le texte en me demandant de l’apprendre. Ça m’avait énervé mais je l’ai appris. Ça m’a permis d’être pris pour un gros tournage avec Élie Semoun. Et puis ça s’est enchaîné. Ce que j’aime, c’est décortiquer l’humain.


Tu es le directeur artistique du centre de vacances Léo Lagrange au Frioul, à Marseille. Quelle est ta mission ?

J’organise Le drôle d'été dans un théâtre de 200 places à Vaison-la-Romaine pour offrir aux vacanciers un spectacle gratuit avec des artistes de qualités venant du stand-up, du spectacle vivant. C’est un éco village spécialisé dans le tourisme durable. Notre slogan est notre objectif : créateur de souvenir.


Quelle a été ta formation dans ce métier ?

J’ai été un des élèves de Niels Arestrup, Patrick Bosso était avec nous dans cette troupe de l’école du Passage. Ensuite, j’ai été à l’American Center, Vincent Cassel était là aussi. Mais comme tu ne sors pas acteur avec un bac, je me suis barré. Je trouvais qu’en une journée de tournage j’apprenais plus qu’en un an de cours de théâtre. Mon envie de photo était toujours là et j’ai reçu la proposition d’être assistant-photographe de mode à New-York. La semaine précédente, j’avais passé un casting pour une nouvelle série, et alors que je m’apprêtais à partir pour les États-Unis, la directrice de casting m’a dit : « Tu devrais rester, le réalisateur a vu les essais, mais je ne te dis pas que c’est toi qui vas le faire… » C’était Une famille formidable et du coup, je ne suis pas allé à New York (rires).


C’est une chance pour un comédien de s’inscrire dans la durée avec un personnage…

Je trouve ça génial ! Une famille formidable est un ovni dans l’histoire de la télévision française. J’étais assez triste quand ça s’est arrêté. Ce rendez-vous avec les Français avait quelque chose de magique. On a connu les plus belles années en tournant dans le monde entier. C’était une vraie troupe de théâtre. Anny Duperey et Bernard Le Coq m’ont énormément appris, ce sont deux phénomènes. Jeune, j’avais tendance à m’axer sur le texte et à me dire « c’est ton moment, tu dois parler. » Se débarrasser du texte est un défaut qu’on a quand on débute. Et puis j’ai remarqué qu’au montage, Anny et Bernard vivaient les scènes du début à la fin, et pas seulement lors de leur moment de bravoure. Bernard pouvait me raconter des blagues deux secondes avant la prise et se mettre à pleurer quand la caméra tournait. En parlant de notre réalisateur Joël Santoni, Anny Duperey disait qu’avec lui, on est en liberté surveillée.


Quels sont tes prochains projets ?

Pour l’instant, je n’ai pas de tournage de prévu. J’ai envie de faire des jolis films et de m’amuser aussi, comme je l’ai fait avec Les Déguns 2 dans lequel je joue un directeur d’hôpital psychiatrique plus fou que les fous. J’ai aussi tourné dans le film Tonton Edouard, tiré d'un court-métrage de Georges Lautner, bientôt au cinéma et réalisé dans la région avec un casting assez marrant. Sinon, j’aimerais beaucoup retrouver une comédie sur la famille.


Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

J’en ai pleins. J’adore la philosophie de Marc Aurèle donc je vais t’en citer trois. « Accomplis chaque acte de ta vie comme si c’était le dernier », « Que la force me soit donné de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être, mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre » et « Ce qui n’est pas utile à la ruche ne l’est pas non plus à l’abeille. »

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