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Bernard Bories : "Leur avis peut donner un coup de pouce important à la vie d’un cinéaste et d’une équipe de film."

  • Photo du rédacteur: Samuel Massilia
    Samuel Massilia
  • 21 oct.
  • 3 min de lecture

À Saint-Tropez, le festival des Antipodes s’est imposé au fil des années comme un phare essentiel du cinéma venu d’Australie et de Nouvelle-Zélande. À son origine, un passionné : Bernard Bories, cinéphile habité par le souvenir d’une émotion fondatrice. Depuis, il n’a cessé de défendre ces œuvres venues du bout du monde, d’abord dans les salles obscures, puis au cœur du village tropézien, entre ciel méditerranéen et souffle du Pacifique. Vingt-sept ans plus tard, l’aventure garde la même ferveur artisanale, nourrie de fidélités et de découvertes. Les premières œuvres s’y mêlent aux parcours confirmés, les spectateurs aux lycéens jurés, les artistes aux habitants. Rencontre.


© Clara Valette - Festival des Antipodes
© Clara Valette - Festival des Antipodes

« Bernard, vous êtes le président et fondateur du festival des Antipodes, à Saint-Tropez. Sous quel signe était placée cette 27ᵉ édition ?

La particularité de cette année a été la présence de nombreux films indépendants, notamment de premières réalisations, ce qui montre la richesse et la vigueur du cinéma australien et néo-zélandais. Le festival assure également un suivi, par exemple nous avons projeté le quatrième film (Coma) de Saara Lamberg, une fidèle du festival. Cela nous permet de voir l’évolution d’un réalisateur, d’un comédien, d’un scénariste ou d’un producteur, parfois même à partir d’un court-métrage.


Une centaine de lycéens du golfe de Saint-Tropez et ses alentours a constitué un jury pour remettre le prix Nicolas Baudin du meilleur court-métrage…

Oui, l’idée d’avoir des lycées en jury permet de donner un pouvoir à la jeune génération, de leur accorder une confiance et de leur dire, aussi, que le regard français sur les œuvres projetées est important. Leur avis peut donner un coup de pouce à la vie d’un cinéaste et d’une équipe de film. Ils apprécient cette responsabilité.


Pourquoi avoir choisi Arnaud Binard comme parrain ?

Ce qui nous intéresse, c’est d’avoir le regard des Français sur le cinéma des antipodes. Et d’avoir un comédien bilingue comme Arnaud, qui connaît notamment le Pacifique du côté de Tahiti, étaient des caractéristiques importantes. Arnaud Binard a une grande connaissance de l’Australie à travers les surfeurs australiens qui sont nombreux du côté de Biarritz et d’Hossegor. Il y avait une connexion.


Arnaud Binard, Greta Scacchi et Bernard Bories à l'hôtel des Lices (Saint-Tropez) © Clara Valette - Festival des Antipodes
Arnaud Binard, Greta Scacchi et Bernard Bories à l'hôtel des Lices (Saint-Tropez) © Clara Valette - Festival des Antipodes

Ce festival est né il y a 27 ans... Quelle a été l'étincelle de départ ?

C’est une longue histoire (rires). Pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, tout est parti d’un film respectif. En 77, je me rappelle avoir vu le film Picnic at Hanging Rock de Peter Weir et en avoir été ébloui, presque transformé. J’ai voulu retrouver les mêmes émotions, le même plaisir à travers d’autres films de ce réalisateur. Ma chance est d’être tombé en pleine période du renouveau du cinéma australien. Pendant dix ans, dès qu’un film sortait en salles, en festivals ou dans les marchés du film, j’allais le voir. Côté néo-zélandais, le film Vigil de Vincent Ward a été un éblouissement également. C’était les années 80, durant lesquelles il y avait une forte présence du cinéma fantastique et d’horreur. En tant que cinéphile, je pouvais être frustré de voir ou de présenter ces films devant trois spectateurs dans une salle de 300 places. J’ai alors voulu les propager et trouver une diffusion pour qu’ils vivent en France. J’ai d’abord proposé des programmations dans des festivals comme à Cannes, Chambéry ou Paris.


Pour Saint-Tropez, c’est la présidente d’une association franco-australienne à Draguignan qui m’a proposé de rencontrer le maire de l’époque. En caricaturant, je lui ai dit : « J’ai une idée, mais je n’ai pas d’argent. Est-ce que vous prenez ? » Il a accepté. Pour vous donner le contexte, je faisais partie d’un comité pour le bicentenaire de Nicolas Baudin – qui a découvert une partie de l'Australie – et le président de cette commission était Michel Rocard. D’avoir un parrain comme lui a aidé. La mairie m’a donné une subvention pour l’essai et il a été transformé (rires). Il y a vingt-sept ans, je n’aurais jamais imaginé qu’on serait encore là aujourd’hui. Notre équipe de bénévoles est formidable, sans elle on ne peut rien faire, ainsi que la présence indispensable de tous nos partenaires et de la ville, bien sûr, l’élément moteur. »


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© 2021 par Samuel Massilia.

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