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Alexia Degremont, la voie du travail !

Dernière mise à jour : 6 août 2020

De la danse à la comédie il n'y a qu'un pas. Après des années en tant que danseuse, Alexia Degremont s'est ouverte la porte du jeu d'acteur avec la série « Chante ! » sur France 2. Après quatre saisons, elle connaît le goût des planches de théâtre avec « Priscilla, folle du désert », une pièce réunissant ses trois arts de cœur : la danse, le chant et l'acting. Rencontre avec Alexia Degremont, la voie du travail !

© Lou Sarda

« Très jeune, tu commences dans le milieu artistique par la danse avant de guider ta carrière professionnelle vers la comédie.

J'ai commencé très jeune effectivement, à 4 ans et demi. Une amie du frère de ma mère était professeur de danse, elle nous a pris sous son aile avec ma soeur aînée. À l’âge de 10 ans, j’intègre une section sport-étude danse avec une formation intensive classique, moderne jazz, contemporain pendant toute ma scolarité. J’ai ensuite envisagé de me lancer dans une carrière professionnelle de danse mais je ne pensais pas à ce moment là devenir un jour comédienne, même si je dois avouer que j’adorais jouer tout le temps des sketchs d'Elie Kakou (rires).


Ta toute première expérience se fera sur le petit écran dans la série « Chante ! » sur France 2.

À l'âge de 22 ans, j’ai eu l'opportunité de participer au gros et long casting de cette série. C'était ma première audition en tant qu’actrice et j'ai été choisie pour jouer le rôle de la volcanique Manon. Ce fût en effet ma première expérience de comédienne et je dois dire que toutes mes années de sport-étude m'ont aidé à avoir une grande rigueur dans cette aventure intense.


On a d'abord fait une première saison de 26 épisodes qu'on a tournés à Marseille d'ailleurs ! C'est grâce à ce tournage que j’ai réalisé combien j’aimais jouer et interpréter. Ensuite, je me suis formé assidûment pendant trois ans en tant qu'actrice au Studio Pygmalion et j’ai eu la chance de tourner en parallèle dans les trois saisons qui ont suivi sur Paris. Sur quatre saisons, on a eu beaucoup de réalisateurs différents. Certains m'ont à nouveau recontacté pour travailler avec eux sur d'autres projets.


© Lou Sarda

Il y a encore parfois une frontière en France entre le cinéma et la télévision. Mais quand tu commences avec de la télé et que tu tournes ensuite au cinéma, c’est presque comme des vacances (rires). Non sérieusement, le rythme est tellement soutenu en télé qu’il faut être tout de suite dans l’immédiateté. Aux Etats-Unis ou en Angleterre, il y a je pense une plus grande ouverture d'esprit sur la polyvalence d’un acteur ou d’un artiste. On a tendance à moins « étiqueter » ou « cloisonner ».


Au théâtre, tu as réuni la danse, le chant et le jeu d'acteur avec la pièce « Priscilla, folle du désert ». C'était triple plaisir ?

C'était surtout triple boulot (rires) ! Bien sûr c’était triple plaisir ! C'est le bonheur absolu quand les trois arts sont réunis sur un même plateau. C'est une grande chance de pouvoir incarner des rôles comme ça qui allient les trois. Sur « Priscilla », j’incarnais deux personnages : la maman Marion et Shirley. Shirley a été un vrai challenge, c’est une femme homophobe de 120 kilos avec une apparence hideuse et une voix très rauque. J’avais un costume énorme, une espèce de combinaison de sumo avec un masque en silicone dans lequel tu ne respires presque plus. Tu perds trois litres d'eau à chaque représentation (rires).


Mais ça été une de mes plus belles expériences de jeu d’incarner ce personnage. Je suis reconnaissante au metteur en scène de m’avoir fait confiance et d’avoir osé casser les codes du physique. En plus de ces deux rôles, je faisais les tableaux de danse qui s’enchaînaient très rapidement, donc tu changes d’univers à chaque fois et surtout de costumes à la vitesse grand V. On peut dire que je faisais mon petit sport de la journée (rires).


Tu as plus d'une corde à ton arc : jeu en anglais, italien et plus récemment en portugais.

Je suis d'origine Italienne et j’ai eu l’opportunité également de commencer ma carrière en Italie dans une série pour la Rai Uno il y a quelques années. Récemment, j’ai incarné Giulia un des rôles principaux dans le film Italien « Rapiscimi » en italien et portugais, ça a été rock 'n' roll puisque je ne parlais pas du tout portugais à la base. J'ai donc tout travaillé phonétiquement et autant te dire que c'est un travail jour et nuit (rires). En anglais aussi oui énormément, plus que tout, je suis très imprégné de la culture cinématographique américaine/anglaise. J'aime leur jeu, leur authenticité, leur créativité et leur folie, c'est un gros mélange explosif que j'adore.


Quels sont tes sentiments la veille d'un tournage, d'une représentation ?

Il y a un mélange d'excitation, d’adrénaline. On se remet aussi en question. Mais évidemment beaucoup de joie et d’amour de commencer une nouvelle aventure. Il y a toujours la magie de la première comme on dit car on se sent souvent rarement prêt. Mais la première est la plupart du temps porter par une énergie inexplicable... Il y a la Grâce qui opère en général. Par contre, Il faut faire attention à la deuxième où on relâche souvent un peu de pression après la Grâce de la première justement (rires). Chaque soir, au théâtre il faut remettre le « titre » en jeu.


Que dirais-tu à des jeunes comédiens en herbe, qui rêvent de faire ce métier, mais qui ont peur de se lancer ?

Etre acteur, c'est trouver à travers une liberté, une constance. Il faut se prendre en charge et continuer, même entre les tournages, à faire toujours travailler la machine. C’est aussi prendre soin de soi (bien manger, faire du sport, se nourrir culturellement…). Un tournage c’est une cadence intense donc tu es obligé d'avoir une bonne hygiène de vie surtout pour perdurer. C’est aussi se remettre en question sans cesse pour continuer d’évoluer. C’est également un métier d'image donc comme je disais je fais beaucoup de sport, de yoga, et surtout de méditation pour me recentrer et gérer mes émotions qui sont très sollicitées dans ce métier.

© Bernard Fau

Il faut aussi apprendre à gérer sa carrière. Faire des écoles c'est super, on t’apprend à travailler les émotions, les textes mais quand tu es lâché dans la nature, c'est une autre réalité. Tu peux avoir la chance de trouver un agent tout de suite mais ce n'est pas toujours le cas. Et même quand on a un agent, si on veut perdurer, il faut être aussi son propre agent, faire ses propres projets et ne pas attendre seulement que les choses arrivent à nous. C’est important d’être toujours créateur, créatif, et se faire confiance. J'ai eu la chance de beaucoup travailler mais je prends conscience aujourd'hui après 13 ans de carrière qu'il faut oser se renouveler constamment.



Au final c’est presque ne jamais s’arrêter et être toujours en action, ce qui n'est pas toujours évident. Cela demande une grande énergie, motivation, détermination et centrage pour continuer d’avancer quoi qu’il arrive. Je dirais qu’il faut aller aux bouts de ses rêves si c’est une passion qui prend aux tripes car c’est un art qui demande beaucoup d’investissement. Mais c’est aussi un métier fascinant : « Avoir la possibilité de vivre 300 vies et de se dire qu’on a pourtant pas encore tout vécu. »


Quels sont tes futurs projets ?

En cette période où tout est en suspens et en suspense (rires), j'en profite pour travailler sur mes projets perso et je continue de faire évoluer la machine comme je dis encore et toujours (rires). Je me tiens en action également car il y a peut-être des projets à l’étranger qui arrivent..


Aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

« Ma religion c'est l'amour ». Amma (Mata Amritanandamayi, Maîtresse Spirituelle Hindouhiste)


Que peut-on te souhaiter pour le futur ?

Des rôles haut en couleur dans des magnifiques films et séries américaine/anglaise comme on disait, qui sait. Comme ça la boucle est bouclée (rires). Mais surtout et avant tout la santé. Avoir toujours le bon équilibre intérieur et extérieur. J’ai beaucoup de gratitude chaque jour pour cela. »



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