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Antoine Delie, le syndrome Peter Pan !

Rêver est l'un de ses verbes préférés. Antoine Delie nous accueille à bras ouverts dans son pays imaginaire, là où tout est possible, où tout le monde est accepté avec ses failles et sa particularité. Antoine rêve sa vie en couleur et parle avec beaucoup de gourmandises d'un premier album soigné et remarquable. Rencontre avec Antoine Delie, le syndrome Peter Pan !


© Thomas Braut

« Dans ton album Peter Pan on retrouve 14 titres avec toutes les facettes de ta personnalité et tes fragments de vie. On peut dire que c’est un album autobiographique ?

Cet album raconte plusieurs étapes de ma vie, positives et négatives. Je voulais faire passer des messages qui parlent à un maximum de personnes, qu’on puisse s’y retrouver. Pour moi, l’art n’est pas là que pour être beau, ça doit être utile.


Ça a été difficile d’écrire sur soi, sur ses ressentis, son vécu ?

Je ne me sentais pas capable d’écrire et composer un premier album tout seul. C’est plus simple de s’inspirer des histoires des autres, il y a un recul qu’on n’a pas quand on parle de soi. Je n’aurai pas pu chanter sur le harcèlement scolaire au moment où je le vivais. Aujourd’hui, je ne le vis plus, c’est mon passé et donc plus facile pour moi à chanter sans craquer. Écrire sur soi n’est pas simple, mais ça peut être thérapeutique, on libère des choses en nous. Pour la petite anecdote, une dame est venue me voir un jour en pleurs pour me dire que son fils avait vécu du harcèlement scolaire et ça l'a beaucoup aidé à écouter ma chanson. Si en plus de m’aider à moi-même les chansons aident les autres, le travail est fait.


Qu’est-ce qu’on retrouve dans ton pays imaginaire ?

Mon pays imaginaire évolue constamment. C’est à la fois ma vie actuelle et celle que je m’invente parfois dans ma tête. J’aime m’évader mais aussi garder les pieds sur terre et rester connecter aux responsabilités d’adulte. Mais en même temps, j’ai envie d’être dans la lune, d’avoir la tête dans les étoiles. Je veux garder cette âme d’enfant.


Dans Le Meilleur, tu dis « à l’école, je ne fais pas partie de ceux qu’on aime ». Et j’ai lu que tu avais, dans un premier temps, eu l’envie de devenir instituteur primaire. Quel est ton rapport avec l’école ?

Quand j’ai terminé mes études secondaires, je ne savais pas trop quoi faire. J’aime toucher à tout. Et à l’époque, je n’étais pas vraiment prêt à faire de la musique, je ne savais pas qui j’étais personnellement et artistiquement. J’ai ce diplôme d’instituteur primaire pour le contact avec les enfants, c’est aussi un métier où il faut être polyvalent. Mais j’ai eu ensuite l’occasion de faire The Voice et mon album, donc j’ai très vite laissé tomber tout ça.


J’ai un double rapport avec l’école. J’aimais bien les cours, j’étais studieux. Je suis curieux, j’aime apprendre, il n’y a que les maths et les sciences que j’aimais moins, mais les cours littéraires et d’histoires me passionnaient. Ce que j’aimais moins à l’école, c’était le rapport avec les autres élèves, quand on te juge parce que tu n’es pas comme eux, que tu ne joues pas au foot, ça m'a frustré et rendu mal. C’est aussi pour ça qu’indirectement je me suis dirigé vers le métier d’instituteur. Si j’avais vu un enfant malheureux, j'aurais sans doute été la bonne personne pour lui parler, l’écouter. En ayant vécu ça, je peux comprendre ce qu’il ressent.


En parlant des enfants, tu as signé le magnifique titre Des enfants qui jouent contre l