Arnaud Demanche, un artiste qui va droit au but !
Amoureux des mots, Arnaud Demanche sait mettre les pieds dans le plat. Auteur depuis des années pour la matinale de Nicolas Canteloup sur Europe 1, Arnaud est aussi présent sur scène avec son spectacle « Blanc & Hétéro ». En ce moment, il cartonne sur les réseaux sociaux avec ces petites vidéos humoristiques spécial confinement. Rencontre avec Arnaud Demanche, un artiste qui va droit au but !

« Comment se passe ton confinement ? Mon confinement se passe plutôt bien. Ça fait quinze ans que j’écris tout seul à la maison, et le métier d’auteur est très solitaire. Comme j’écris des sketchs depuis une quinzaine d’années pour plusieurs personnes différentes, forcément, le confinement n’a pas beaucoup changé mon quotidien. Le principal changement, pour un humoriste, c'est qu'on ne peut plus être sur scène. Tu proposes actuellement des mini-sketchs sur tes différents réseaux sociaux. J’avais commencé en janvier, ça montait gentiment mais je ne m’attendais pas du tout à ce que ça prenne ces proportions pendant le confinement. J'ai persisté parce que je ne suis ni soignant ni éboueur ni routier et que j’avais envie de me sentir un petit peu utile quand même. Faire des vidéos pour détendre les gens est le mieux que je puisse offrir.

Dans une de tes dernières vidéos, tu dis qu’il n’y a jamais eu autant de gens aussi beaux dans ce pays. Je trouve que pour une épreuve de cet ordre-là, les gens la gèrent super bien. Ils font preuve d’une solidarité et d’une générosité que je ne soupçonnais pas. Je suis très agréablement surpris de voir la façon dont ça tourne. On n’est pas du tout éduqué à avoir des temps difficiles. La génération précédente, celle d'aujourd'hui et celle un peu après moi n'ont pas souffert collectivement. D’un seul coup, ces trois générations qui ont vécu dans le confort le plus absolu, se retrouvent à gérer un événement inattendu qui bouleverse tout ça. Quand tu nais en Israël ou en Palestine, tu comprends à l’âge de deux ans que ta vie ne va pas être un long fleuve tranquille. Nous non. Et on s’aperçoit que les gens en ont plus dans le ventre et dans les tripes que ce qu’on pouvait imaginer. Qu’on soit un mec de banlieue ou un gros richard, à quelques blaireaux prêts, tout le monde a joué le jeu. En 2004, tu t’es fait passer pour Jacques Chirac en créant un faux blog sur ce dernier. Comment t’es venue cette idée ? C’était pour me faire embaucher dans mon agence de pub. Je voulais faire parler de moi auprès de la direction et montrer que j’étais capable de générer du bruit comme dans une campagne de pub. À l’époque, les gens pensaient que tout était vrai sur Internet. J’ai vérifié les noms de domaine de Jacques Chirac qui étaient à vendre. Ils l'étaient, ce qui était absurde, alors je les ai rachetés, et je me suis fait passer pour lui. La boîte de pub ne m’a pas engagée mais Canal a fait appel à moi et j’ai commencé à travailler pour Karl Zéro.

À quel moment l’écrit