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Audrey Dana : "Le podcast, c'est mon amour de l'humain."

  • Photo du rédacteur: Samuel Massilia
    Samuel Massilia
  • il y a 14 heures
  • 5 min de lecture

À travers son premier roman, son micro de podcasteuse et ses multiples projets de cinéma, Audrey Dana affirme une création qui navigue librement entre intuition, imaginaire et quête intérieure. Actrice, réalisatrice et désormais romancière, elle explore un territoire artistique où l’écriture devient autant un terrain de jeu qu’un espace d’exploration de soi. Audrey semble guidée par une même urgence : raconter ce qui transforme, interroger ce qui trouble, et tendre une main à celles et ceux qui cherchent à remettre un peu d’ordre — ou de lumière — dans leur propre cœur. Rencontre.


© Matthieu Dortomb
© Matthieu Dortomb

« Audrey, votre premier roman Illuminée est disponible dans toutes les librairies. Pourquoi ce titre ?

Il a un double sens. Quand j’ai envoyé le livre à la presse, j’ai entouré le mot « illuminée » et demandé si c’était une qualité ou un défaut, pour qu’ils puissent en juger par eux-mêmes. Au départ, le livre devait s’appeler « Le journal d’une illuminée », puis mon éditeur (JC Lattès) m’a demandé de l’enlever. Et il est vrai que ça sonnait plus juste.


Vous êtes actrice, réalisatrice, scénariste : quel exercice est pour vous l’écriture d’un roman de fiction ?

C’est extraordinaire, j’adore ça ! Écrire un roman, c’est construire une forme de colonne vertébrale qu’on va ensuite complètement trahir. Il y a des points de rendez-vous dont on est certains de vouloir les rencontrer, et puis il y a le livre qui s’écrit tout seul, aussi. Des chapitres qu’on avait prévu d’écrire ne s’écrivent pas et d’autres s’invitent. Par exemple, je n’avais aucune envie d’écrire le retour d’Alice, mon héroïne, à son travail. J’ai écrit ce livre en un an, et j’ai surtout beaucoup écrit les trois derniers mois. Je reconnais aimer écrire dans l’urgence, quand je n’ai plus le choix. La maison d’édition était avec moi dès le début. J’ai alors pu écrire avec les « warnings » de l’éditrice et en ayant une date de sortie programmée, ce qui était rassurant. J’étais satisfaite à ma cinquième relecture de la version finale, lors des épreuves, et j’ai eu la sensation d’être allée au bout de l’exercice.


Page 111, vous citez Claude Lelouch : « Le bonheur, c’est tout ce qu’on vit pour la première fois. » Avez-vous le souvenir de vos premiers écrits ?

C’était un gros bordel (rires). Mon père était journaliste, je le voyais chercher les gros titres pour Challenge, Elle, Le Nouvel Obs. Petite, je me mettais à côté de lui et j’essayais de l’aider. Évidemment, je n’y comprenais rien ! Il trouvait toutes mes propositions géniales (rires). Ensuite, il y a eu l’écriture à l’école, les contrôles de philo où l’on doit exprimer son point de vue par rapport à un texte. Et puis à 22 ans, j’étais enceinte de mon premier enfant et je n’avais plus d’activités artistiques, donc il fallait que je m'exprime autrement. Quand on m’a offert le journal Le Chemin de l’artiste, j’ai commencé à écrire mes pages matinales et ça m’a décomplexé de la page blanche, même s’il ne faut pas en avoir peur. Et lorsque j’étais à New York, j’écrivais des textes assez délirants et surréalistes pour le spectacle I hope things will be better tomorrow. Je n'aurais jamais osé écrire un roman si on ne me l’avait pas demandé. Maintenant, je n’ai envie que de ça.


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Récemment, vous avez lancé votre podcast Regarder l’invisible avec Stéphane Allix en premier invité. Comment est né ce podcast ?

En interview, on me voit souvent parler d’un film que j’ai réalisé ou d’un rôle que j’ai interprété. Il y a quelque chose de l’ordre de l’imaginaire. Alors que le podcast, c’est moi. C’est mon amour de l’humain, de ces sujets qui me passionnent : le quantique, la vie après la mort, le magnétisme, la médiumnité. Tous ces sujets sont tabous alors que tout le monde se pose ces questions.


Un arbre illustre le logo de votre podcast, tout comme un arbre a été la photo de couverture de votre premier livre. À partir de quand avez-vous senti que les arbres possèdent une énergie, au point de vous accompagner aujourd’hui ?

J’ai d’abord eu un éveil de conscience auprès d’un arbre que j’ai senti vibrer, me « parler », comme l'héroïne dans mon livre. Il m’est arrivé quelque chose de très similaire et d’inracontable (rires). Depuis, tout a basculé. Lors de mon premier voyage chamanique, une personne a tapé du tambour à côté de moi et je me suis transformé en aigle, puis en arbre. Je pensais qu’ils étaient immobiles et j’ai constaté qu’ils ne l’étaient pas. J’ai senti la vie, le mouvement à l’intérieur. Les arbres ont habité mon espace de manière continue. Je ne suis jamais indifférente à leur présence, je les cherche, les sens, et au fil de ce lien qui s’est tissé, j’ai compris le divin de l’arbre et ressenti qu’ils étaient nos grands maîtres. L’homme s’est placé en haut de la pyramide, devant les animaux, les végétaux et les minéraux. Je me demande si ce n’est pas le contraire.



Quels sont vos prochains projets ?

Un nouveau podcast, intitulé Sous les jupes des femmes, va sortir prochainement. J’interview des femmes d'influence et elles vont me raconter tout ce qui ne va pas. C’est le contraire du papier glacé. C’est-à-dire ce qui brûle sous la peau, leur fait mettre un genou à terre et ce qui les aide à s’en sortir, évidemment. C’est sur la dynamique de mon film Sous les jupes des filles. D’ailleurs, je prépare un nouveau long-métrage, Sous les jupes des femmes - ce ne sera pas une suite - avec de nouvelles actrices, de nouveaux personnages, qu’on tournera en septembre 2026. Avant ça, je vais faire un grand film avec un budget très réduit pour être dans ma liberté la plus totale. Le film s’appellera Alice, le film qui remet les cœurs à l’endroit, et il a pour vocation de sortir les gens de la dépendance affective. Alice Belaïdi sera de tous les plans. Je travaille avec Eros Brousson, qu’on peut suivre sur Instagram et qui a tout compris à la psyché féminine, et Eaden, une thérapeute qui, avec sa méthode, remet les cœurs à l’endroit. Enfin, j’ai shooté un roman photo, Fiasco, les pires rendez-vous amoureux. Je me suis éclaté avec une bande d’acteurs exceptionnels. C’est un roman photo sur ces moments où l’on y croit encore, et puis ça va basculer. C’est destiné à faire rire, à se sentir moins seul et à donner envie de partir avant le dessert. Dedans, je suis la déesse de l'Amour et je souffle à l’oreille des nanas : « Lève-toi et pars. » Il y a beaucoup d’exemples où l’on peut se retrouver. »

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© 2021 par Samuel Massilia.

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