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Chayan Sarkar : "Avec cette programmation, les cinéastes montrent l’Inde différemment."

  • Photo du rédacteur: Samuel Massilia
    Samuel Massilia
  • 7 oct.
  • 3 min de lecture

C'est un homme de la transmission. Chayan Sarkar a créé en 2014 un festival de cinéma indépendant en Australie et est également le président d'un grand festival de cinéma indépendant sud-asiatique à New York. Passionné, Chayan est aujourd'hui à Paris pour mettre en lumière le cinéma indépendant indien, riche en histoires. La troisième édition du Gange-sur-Seine s'articulera dans les trois lieux suivants pour le plus grand bonheur des cinéphiles : rendez-vous au Club de l'Étoile, au Cinéma l'Epée de Bois et au cinéma Majestic Passy. Rencontre.


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« Chayan, la troisième édition du Gange-sur-Seine se tiendra du 10 au 14 octobre prochain à Paris. Quelle présentation en feriez-vous ?

Depuis longtemps, j’ai un lien très fort avec la France et j’ai décidé de créer ce festival pour partager au public français le cinéma indépendant indien, souvent oublié au profit de Bollywood. En Inde, on produit énormément de films. Certains sont projetés à Toronto, à Busan ou au marché du film, au festival de Cannes, pour trouver des distributeurs. En compétition, on en voit plus rarement. Et beaucoup de films ne sortent jamais. J’ai sélectionné des petits bijoux pour le public français.


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Comment s'est faite la programmation ?

On utilise la plateforme FilmFreeWay ou bien nous recevons directement des films suite au succès des deux dernières éditions où des longs-métrages ont trouvé une distribution mondiale. On reçoit énormément de demandes et je vais regarder tous les films, courts-métrages compris. On essaie de soutenir des films qui n’ont pas été montrés en France et qui le méritent. Cette année, en première mondiale, nous aurons Tout sur les mariages, Charak, Taal - Le rythme de la vie, de la canadienne Caroline Tabah, sur la relation entre les disciples et les gourous de la musique classique indienne. Il y aura également le film Parikrama en ouverture du festival et en première française, signé du grand cinéaste Goutam Ghose et en présence du producteur Sergio Scapagnini. Ensuite, on aura le film None of her de Poojitah Prasad, son premier long-métrage sur le point de vue de femmes indiennes modernes, éduquées et rebelles. Puis, nous avons le documentaire Parvathy Baul, réalisé par la japonaise Sakurako Abe, sur la tradition des chanteurs nomades du Bengale occidental. Une vraie immersion dans cette spiritualité. Enfin, nous aurons le film Tractor, l’histoire d’un agriculteur indien qui va devenir vulnérable et facilement exploité par des businessmans. Avec cette programmation, les cinéastes montrent l’Inde différemment.

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Vous êtes réalisateur, scénariste, producteur et acteur. À quel moment le cinéma est entré dans votre vie ?

J’étais un grand fan de Renoir et de plusieurs autres cinéastes français comme Éric Rohmer. J’ai commencé à travailler Antenne 2 et FR3 à l’époque, qui venaient tourner des documentaires dans ma ville natale, à Calcutta. Plus tard, quand je suis partie en Australie, j’ai réalisé le film Le guerrier endormi (je suis aussi acteur, scénariste et coproducteur), sur le droit des aborigènes. Le film a créé beaucoup de débats et mon ami Thomas Gilou m’a dit, récemment, de le sortir en France. Il faudrait que j’attaque les sous-titres ! (Rires) Après ça, j’ai fait des documentaires en Australie et maintenant, je prépare le tournage de ma prochaine fiction, Mirage, qui sera tourné entre la France et l'Inde, sur la musique folklorique indienne.


Pour conclure cet entretien, auriez-vous une citation fétiche à me délivrer ?

« In art, man reveals himself and not his objects » de Rabindranath Tagore. (Dans l’art, l’homme se révèle lui-même et non ses objets.)

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© 2021 par Samuel Massilia.

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