Le jeu et le sport sont ses vocations. Clémence Schreiber est devenue comédienne comme une évidence, une expérience physique qui fait du corps son principal outil. Sur le tournage de l'Art du Crime, diffusé demain soir, sa visite de la Galerie des Glaces et de la chambre de Marie-Antoinette lui a offert une perspective unique sur la vie royale et les responsabilités qui y étaient associées. Rencontre.
« Clémence, on vous retrouve demain soir dans un épisode inédit de l’Art du Crime sur France 2. Quelle présentation feriez-vous de Coline Belleau, votre personnage ?
Elle est informaticienne et passionnée par Marie-Antoinette. Elle n’hésite pas à utiliser des outils ésotériques pour faire ses recherches historiques.
À la lecture du scénario, quelle a été votre première impression ?
Je ne connaissais pas l’Art du Crime, ça m’a donné envie de regarder les épisodes. La série est vraiment complète. Il y a un bon dosage entre la romance et la comédie avec les deux personnages principaux et la face plus sombre avec les meurtres. Il y a un côté historique intéressant qui permet de s’ouvrir à de nouvelles connaissances.
Quelles images vous reviennent du tournage au château de Versailles ?
En ce qui me concerne, j’ai tourné mes scènes dans les jardins du château. Pendant qu’on tournait, la vie du château continuait, même si certains endroits étaient bloqués pour le tournage. Une musique assez intense et dramatique était transmise dans des enceintes, ça allait très bien avec ce que j’avais à jouer. J’ai pu visiter la Galerie des Glaces alors qu’il n’y avait personne, ce qui est assez rare. Je suis aussi allée dans la chambre de Marie-Antoinette et je peux vous dire que je n’aurais pas aimé être reine ! J’ai senti le poids des responsabilités que cela pouvait engendrer avec tous les devoirs et le monde qui vous observe. Si j’avais vécu à cette époque, j’aurais préféré avoir une vie plus pauvre et simple. Dans les dorures, je me serais sentie étouffée. C’est le sentiment totalement instinctif que j’ai eu en visitant le château.
Clémence, le grand public a pu vous découvrir dans d’autres fictions télé mais aussi récemment au cinéma dans le dernier film d’Albert Dupontel, Second tour. D’où vient ce désir d’être comédienne ?
J’ai ça en moi depuis toute petite. À Noël, avec mon pyjama et mes pantoufles, je faisais des spectacles à mes peluches. Et si mes sœurs voulaient bien se prêter au jeu, je les enrôlais. Je ne suis pas du tout issue d’une famille d’artistes. Au début, c’était un peu difficile à faire accepter. Mais c’était mon choix, ma vie. Le métier de comédienne est viscéral pour moi. C’est en jouant que je me sens à ma place, que ce soit sur scène ou sur un plateau de tournage.
Quels cours avez-vous suivis ?
J’ai fait l’école Jean Périmony, un cours privé à Paris. Ensuite, j’ai fait beaucoup de stages, notamment avec John Strasberg. J’ai adoré son approche très organique du jeu. Ce qu’il m’a transmis est important pour moi. Ensuite, j’ai suivi une formation avec un professeur brésilien, Gulu Monteiro. On partait d’images créées dans notre cerveau pour changer la chimie du corps. Pour ça, on utilisait les animaux ou des éléments comme la terre. En se répétant des images dans notre tête, on fait naître des souvenirs imaginés, des émotions et c’est assez bluffant comme méthode. Le métier d’acteur est un sport. Je n’ai pas une approche intellectuelle du jeu, mais plutôt physique. Le corps est mon principal outil, j’ai besoin de l’entretenir et de découvrir de nouvelles façons de bouger.
Quels sont vos prochains projets ?
J’ai tourné dans la série Brigade Anonyme de Julien Seri pour M6 avec Eric Cantona dans le rôle principal. Je voulais travailler avec ce réalisateur depuis longtemps. Il a ce point commun avec Floriane Crépin (réalisatrice de l’Art du Crime) d’être efficace dans une ambiance bienveillante. Ensuite, je serai dans le prochain film de Nicolas Boukhrief, Comme un fils, dans lequel j’ai une scène avec Vincent Lindon. Enfin, j’ai fait l’adaptation en seule en scène d'un roman de Henning Mankell, un auteur suédois. J’ai reçu l’aide de l’ADAMI pour monter ce spectacle et maintenant, je recherche une co-production.
Pour conclure cet entretien, auriez-vous une citation fétiche à me délivrer ?
Ce serait plutôt un vœu : joyeux maintenant. »
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