Deux femmes, une même vision pour le cinéma !
- Samuel Massilia
- il y a 14 minutes
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Mame Mbaye et Vérane Jackie Deschamps, fondatrices de l'Africa USA International Film International et du France USA International Film, sont présentes au Festival de Cannes, au cœur du Pavillon Afriques pour promouvoir leur nouvelle initiative. Leur rencontre s'est tissée dans les échanges, les convictions partagées et les visions croisées. Deux parcours, deux énergies, deux femmes de paix, unies par une même volonté : faire du cinéma un espace de dialogue et d'avenir. Rencontre.

« Que représente pour vous le Pavillon Afriques ?
Mame : Le monde se rassemble ici pour recevoir et donner. On est heureuses d’être là et de faire partie de la solution, pour voir comment collaborer et trouver un terrain d’entente pour faire réussir le cinéma.
Comment présenteriez-vous vos deux festivals ?
Jackie : On commence le 7 août le Cannes Riviera D-Day Edition, un nom trouvé par M. Raffaelli, directeur du cinéma des Arcades, en face du Palais des Festivals. Il nous fait le plaisir de mettre son cinéma à disposition pour célébrer l’Afrique et les USA, de notre libération de l’oppression il y a 80 ans. Il ne faut jamais oublier l’histoire, pour ne pas la répéter. Le cinéma et les festivals sont les meilleurs moyens pour parler des histoires de chacun.
Quelle est votre préparation ?
J : Il faut d’abord voir tous les films soumis. Nous avons un système de juges présent dans l’industrie du film. Nos festivals sont basés sur l’encouragement. On dira toujours quelque chose de positif aux filmmakers, pour les encourager à continuer de filmer. Ensuite, on essaiera de mettre les lauréats sur la voie de la distribution pour qu’ils aient une audience plus grande dans le monde.

Quel lien entretenez-vous, chacune, avec le cinéma ?
M : J’ai grandi au Sénégal et appris la littérature, la civilisation et fait beaucoup de projets. Il y a des années, on m’a envoyée aux États-Unis, grâce à une bourse, pour avoir une interaction culturelle. Cela m’a permis de m’éclaircir sur tout ce qui s’était passé durant l’Histoire, notamment avec l’esclavagisme. Le cinéma permet de comprendre et la jeunesse doit continuer avec ça. Tous les thèmes qu’on voit dans les films, c’est notre vie.
J : Quand j’ai adopté mon fils, il faisait un peu le pitre et j’avais peur de perdre l’adoption parce que les notes à l’école descendaient. On m’a dit qu’il faisait ça pour avoir de l’attention et qu’il fallait le mettre devant une caméra. J’ai alors fait un pacte avec lui : je peux t’aider à faire de la figuration sur des films, mais il faut avoir de bonnes notes. On passait huit heures par jour à réviser et puis, le semestre suivant, il était l’un des deux meilleurs de l’école. Il me fallait alors tenir ma promesse. J’ai fait du bénévolat auprès d’agences pour apprendre le système, jusqu’à obtenir qu’il soit représenté par une agence. Je travaillais avec eux et lui en tant qu’acteur principal, et non plus comme figurant. Et puis on est devenu notre propre agence, aujourd’hui.
Pour conclure cet entretien, auriez-vous une citation fétiche à me délivrer ?
J : Je l’ai appris en Amérique et elle m’est très chère : « de connaître quelqu’un, c’est de l’aimer. »
M : Je n’arrête pas de dire Love and Peace. En tant que musulmane, on dit dans le Coran que Dieu nous a créé différemment, avec différents statuts, différentes couleurs, différentes tailles, différents pays, différents continents, pour que l’on puisse se connaître. »
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