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Cleeveland Roumillac : "À mes débuts, j’avais du mal à me lâcher totalement."

  • Photo du rédacteur: Samuel Massilia
    Samuel Massilia
  • 23 sept.
  • 4 min de lecture

Après La seule et l’unique, sa première création scénique qui a rencontré un véritable succès et joué à guichets fermés, Cleeveland Roumillac revient avec un stand-up plus intime : une rétrospective drôle et touchante de son parcours, où il aborde l’infidélité, la quête d’identité et les épreuves que chacun rencontre dans les relations amoureuses. Avec humour et humilité, il livre une part de lui-même tout en offrant à chacun matière à rire et à réfléchir. Rencontre.


© DR
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« Cleeveland, tu seras sur la scène du Marseille Comedy Club samedi à 19h30 avec ton spectacle Tout ou rien. Quelle présentation en ferais-tu ?

Je suis né sur Internet, en faisant des vidéos, avant de monter sur scène avec mon premier spectacle La seule et l’unique, qui était une façon de me présenter au public. Tout ou rien, c’est plutôt un bilan de ces dernières années, sur ce que j’ai appris de la notoriété, de l’influence, pour savoir si j’ai atteint mes objectifs et parler de certaines anecdotes de ma vie. Beaucoup de gens se demandent si une transformation va avoir lieu avec le personnage de Tania. Je réponds à plein de questions avec ce deuxième spectacle.


Qu'as-tu appris avec ton premier spectacle ?

J’ai dû tout apprendre, car je n’étais jamais monté sur une scène avant. Je ne connaissais pas les codes, j’avais beaucoup de doutes et je me demandais ce que j’allais raconter, si ça n’allait pas être trop intime. J’avais un peu peur, puis j’ai gagné en confiance. On me suit surtout pour rigoler et avoir les conseils de Tania, mon alter ego.


As-tu le souvenir de ta toute première scène ?

Oui, c’était à Toulouse. L’organisateur d’un stand-up m’a contacté après avoir regardé mes vidéos sur Instagram, qui devenaient assez virales. Il m’a proposé d’être en tête d’affiche et m’a demandé si ça m’intéressait. J’ai voulu régler de gros problèmes de timidité et j’ai accepté. C’était devant une vingtaine de personnes dans un bowling.


Réserve ta place pour samedi !
Réserve ta place pour samedi !

Dans Tout ou rien, le public a le plaisir de retrouver Tania, une love coach sans filtre qui balance des punchlines. Comment s’est créé ce personnage ?

Je pense qu’il a toujours existé au fond de moi, mais je ne savais pas comment le faire sortir du placard (rires). À mes débuts, il manquait un personnage féminin pour la vidéo promotionnelle d’un événement. Le timing était très serré et j’ai tenté ma chance. Les organisateurs ont d’abord hésité, mais après une réécriture du scénario, ça a marché et le personnage a été très vite apprécié, surtout de la gent féminine.


Faire rire sur les réseaux sociaux, c’est quel exercice ?

Une vidéo, c’est beaucoup plus simple, car si elle n’est pas bonne, je peux la refaire dix fois s’il le faut. Le montage peut être plus dynamique. La problématique était que les abonnées retrouvent la même énergie sur scène. À mes débuts, j’avais du mal à me lâcher totalement, je préférais les vidéos. Aujourd’hui, quand j’entre sur scène avec les applaudissements, les cris et les rires instantanés, c’est plus réconfortant qu’une vidéo. Maintenant, j’aime les deux. Mes abonnées aiment demander des conseils sur leur situation à Tania et ce concept-là - que j’ai d’abord développé sur Youtube - est désormais intégré dans mon spectacle.



© DR
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Si Tania est une oreille attentive et généreuse en conseils, est-ce que toi aussi tu as rencontré une personne qui t'a aidé depuis le début de ton parcours artistique ?

Oui, mon entourage. Un ami proche m’a poussé à me lancer. Dans mon groupe d’amis, j’ai toujours été la personne au plus gros caractère et qui fait rire. Ce qui est quand même contradictoire car quand j’entre dans un autre environnement que ma safe place, je suis la personne la plus timide et réservée au monde.


Tu rêvais d’être avocat avant de devenir instituteur, puis humoriste aujourd’hui. Quel a été le déclic pour ne vivre que de la scène ?

Je n’aimais plus du tout mon métier d’enseignant et je me suis demandé ce que j’allais faire. À ce moment-là, je ne croyais pas vraiment en moi, en mon talent, je ne me voyais pas en faire mon métier. C’était un plus. Surtout que ma mère me répétait : « Tu vas quitter l’Éducation nationale - donc la fonction publique - pour un métier artistique, incertain. » Jusqu’à ne plus aimer du tout mon investissement à l’école. J’ai alors essayé d’ouvrir cette nouvelle porte et j’ai bien fait (rires). Au départ, ce n’était pas évident. Quand j’ai démissionné, il y a eu le covid. J'étais perplexe, mais j’ai profité du confinement pour élargir ma communauté.


Quels sont tes prochains projets ?

J’ai créé une marque de perruques, un produit que j’utilise régulièrement. Quand les filles viennent me voir après le spectacle, elles me demandent d’où elle vient, ainsi que ma tenue, et je leur donne mes références. Sinon, je suis en tournée dans plusieurs villes de France et en novembre, je serai aux Antilles, à La Réunion et à Saint-Martin. J’ai également écrit un livre l’année dernière, Les anecdotes de Tania, avec une thérapeute donnant son avis. C’est un livre de développement personnel et dans lequel il y a un peu de moi, aussi.


Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

On a dû mal à se complimenter, à se valoriser, à voir le travail accompli, car on veut toujours plus. Je pense qu’il est important, à un moment, de prendre le temps de se féliciter, car si on n’est pas fier de soi, ce sera compliqué d’attendre la validation d’autrui. »

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© 2021 par Samuel Massilia.

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