Il attache beaucoup d'importance à l'esthétisme d'un film, Clément Jarrige aime tous les cinémas. Ce jeune comédien, d'abord passé par le théâtre et la scène pour gommer une timidité, est aujourd'hui à l'aise avec son corps, aussi bien dans le domaine de la danse que de la comédie. Rencontre avec Clément Jarrige, l'envie de savoir !
« Le cinéma est de nouveau accessible sur grand écran. As-tu repris le chemin des salles obscures depuis la réouverture ?
Ça nous manquait beaucoup trop ! J’y suis retourné plusieurs fois. J’ai vu et beaucoup aimé Drunk de Thomas Vinterberg, la fin m’a assez retourné. J’ai aussi vu Adieu les cons d’Albert Dupontel, un film plein de poésie, et Mandibules de Quentin Dupieux, j’ai passé un bon moment, embarqué dans son univers.
Comment construis-tu ta cinéphilie personnelle ?
Pendant les confinements, j’ai voulu me faire les classiques. J’ai regardé des films que j’adorais déjà, notamment Drive avec Ryan Gosling, son personnage est très intéressant à observer et quand on regarde le film plusieurs fois, on se rend compte de détails qu’on n’avait pas forcément vu. L’esthétisme de ce film est aussi un gros coup de cœur, les images sont magnifiques.
J’ai aussi regardé Le grand Budapest hôtel de Wes Anderson. Je l’ai montré à mes parents, ça nous envoie dans un monde et j’adore ça. Le temps d’un film, on s’évade, le réalisateur nous emmène là où il veut.
Depuis deux ans tu es au Studio Pygmalion, mais avant cette école tu es passé par l’appart théâtre à Saint-Etienne. D’où te vient ce goût prononcé pour le cinéma ?
Plus jeune, j’ai voulu faire du théâtre pour vaincre une timidité et prendre de la confiance. À côté de ça, j’ai fait beaucoup de danse, pendant 5 ans, j’avais déjà ce goût de la scène. Quand j’ai commencé à faire du théâtre, je me suis directement bien sentie sur scène. Ça me plaît de s'abandonner à soi-même et d’incarner un personnage qui a sa propre vie.
Qu’apprends-tu au Studio Pygmalion ? Quelles sont les qualités de cette école ?
Je vais faire ma dernière année à Pygmalion. On fait deux mois par deux mois où il va y avoir de la comédie et ensuite de la tragédie. Ce n’est pas que de la surface, c’est un travail entier.
Au Studio Pygmalion, on travaille avec sept coachs différents. Ils ont chacun leur particularité. On a un panel d’apprentissage, d’expérience et de point de vue assez différent. Chacun a sa manière de travailler. Une scène peut être jouée de mille manières différentes, et en bossant avec différentes personnes ça permet d’ouvrir le champ des possibles.
Quand on est comédien, notre corps est l’outil principal et à force de travailler, on apprend à se connaître de plus en plus. J’ai appris à respirer et à parler autrement. Parfois, on est surpris…
Quel est ton défaut qui pourrait être une qualité au cinéma ?
Je suis maladroit. Dans la vie, ça me pose pas mal de problèmes, je casse beaucoup de choses, tout le monde le sait (Rires). Au cinéma, ça peut me servir. Quand je rencontre des gens ou que je fais des scènes, on peut se souvenir de moi.
Récemment j’avais une scène de comédie, je m’adosse à une table avec deux verres et sans le faire exprès je les fais tomber, et en essayant de les rattraper je coince mon pied sous le pied de la table. J’ai fait toute la scène avec le pied coincé et ça a super bien marché ! (Rires)
Tu as tourné dans plusieurs courts-métrages mais aussi pour des publicités, la télévision et un clip. Quand on commence une carrière d’acteur, on est obligé de goûter à tous les registres ?
On est obligé de rien (Rires). On peut commencer par des courts-métrages par exemple. Dans chacune de ces expériences, il y a des choses à en tirer. Je suis assez curieux de manière générale, ça m’intéressait de savoir comment marche un court-métrage, un clip, une publicité, un doc fiction. Ça nous donne une idée de ce qu’on veut ou pas faire.
Quelles sont tes envies d’acteur ?
J’aime beaucoup le cinéma d’auteur. J’adorerais incarner un personnage autiste. Ce qui est intéressant avec notre métier, c’est qu’on peut mettre en lumière des minorités. Le cinéma peut en même temps divertir et servir une cause, j’aime ce mélange.
J’aime les rôles qui sont loin de ma personnalité. Quand les gens sortent du film et qu’ils ont encore des millions de questions, qu’ils y réfléchissent pendant deux jours, ce sera un pari gagné.
As-tu dans un coin de ta tête l'envie de réaliser ?
J'adorerais ! J’y ai toujours pensé. Je sais que je le ferai. J’adore autant incarner un personnage que pouvoir en donner naissance à un autre. C’est vraiment un souhait. Il faut de la persévérance, ça prend du temps. Les bonnes choses prennent du temps.
Quels sont tes futurs projets ?
Récemment, j’ai tourné dans un très chouette clip d’un rappeur français, ça devrait sortir cet été. J’ai hâte qu’il sorte. J’ai passé plusieurs auditions pour des séries. L’attente est une partie du métier.
Une citation fétiche à me délivrer ?
« Qui ne tente rien n’a rien ». C’est mon moteur, je me le dis souvent. Quand je ne bouge pas assez, je me rappelle cette phrase et ça me met un coup de boost. Si tu ne tentes pas, personne ne le fera à ta place.
Pour conclure, quelles sont les personnes qui t’inspirent le plus dans ton quotidien ?
Je penserai à tout mon quotidien. C’est-à-dire les personnes que je vais croiser dans le métro par exemple. Récemment, j’étais dans le métro et un chanteur vivait sa musique avec son ukulélé. Tout le monde était à fond, j’ai trouvé ça tellement beau, c’était magique. On est tous unique, inspirant. »
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