Formé au Conservatoire Nationale Supérieure d'Art Dramatique de Paris, Cyril Gueï est un homme de théâtre et un visage familier du cinéma français. Sur scène, cet artiste aux multiples talents de comédien aime le jeu sur les planches pour "éprouver des rôles complexes" comme il a pu l'endosser dans La Ménagerie de verre de Tennessee Williams ou plus récemment dans le réussi Oncle Vania, la pièce de Tchekhov sera de retour l'année prochaine. En attendant, Cyril a créé une boîte de prod avec des amis dans l'objectif d'atteindre une nouvelle étape : la réalisation de films.
« Cyril, on te retrouve le 8 mars prochain dans le film Comme une actrice de Sébastien Bailly. Quel est ton rôle ?
Je suis l’agent d’Anna (incarnée par Julie Gayet), une actrice dans la quarantaine et qui voit sa carrière périclitée. Son mari se désintéresse d’elle et ça va la déprimer. Mon personnage va lui proposer d’aller voir une sorte de chaman dans le 13ème, il a certaines facultés dont celle de métamorphoser, de changer les visages. Anna va choisir celui de l’amante de son copain.
Tout au long du mois de février, les spectateurs ont pu t’applaudir à l’Odéon Théâtre de l’Europe avec Oncle Vania. Que peux-tu me dire sur cette pièce et ton personnage d’Astrov ?
C'est le quotidien d’une famille bourgeoise à la campagne, un peu enfermée dans leur lieu de vie. Ça parle de l’existence et de la tranche de vie de tous les personnages. Astrov est un médecin et certains disent que c’est une extension de Tchekhov. Il a des aspirations écologiques, travaille d’arrache-pied jour et nuit et vit seul dans la forêt. Il est témoin de la tragédie humaine, de l’absurdité des vies qu’on mène mais aussi de la beauté de la nature. Astrov se sent incompris et a un grand sentiment de solitude, malgré une force de vie assez folle.
Quel est ton rapport avec le théâtre ?
Le rapport vivant avec le public est une adrénaline exceptionnelle. Une fois le rideau levé, il n’y a pas la possibilité de recommencer si tu t’es trompé, ça passe ou ça casse et c’est assez grisant à vivre. Et puis au théâtre il y a le principe des répétitions collectives où on peut se questionner sur notre personnage, c’est un travail moins solitaire qu’au cinéma.
D’où te vient cette envie de devenir acteur ?
C’est les rendez-vous de la vie. J’étais en sixième et pour le spectacle de fin d’année, on devait jouer La taupe et la souris. Le meilleur élève de la classe, qui devait jouer la taupe, est tombé malade. Ma prof d’histoire, Madame Abril, m’a désigné comme son remplaçant. J’étais un peu timide et je n’arrive pas à savoir si j’avais envie de le faire ou pas, en tout cas je n’avais pas osé lever la main pour y aller. Quand j’ai mis les pieds sur la scène, j’étais comme un super guerrier. J’ai senti que j’étais à ma place et depuis, ça ne m’a pas quitté.
Elle a eu le flair, quand on voit ton parcours aujourd’hui…
Oui, c’est vrai. J’aimerais bien la retrouver ! C’est elle qui a mis cette petite graine dans ma tête.
Quels sont tes prochains projets ?
En mars, je vais tourner dans la comédie Zénithal de Jean-Baptiste Saurel puis en juin, je tournerai cette fois dans un film dramatique.
Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?
L’homme est fait de la même matière que les étoiles, pour lui rien n’est impossible. »
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