Ils forment un duo délirant. Driss et Mehdi partagent une complicité sans faille et leur énergie inépuisable les a conduits à participer à de nombreux festivals et projets. Leur rencontre fortuite a façonné un partenariat artistique hors-norme et c'est avec une candeur teintée d'humour qu'ils se retrouvent dans Jouj, le nouveau film de Rabii Chajid. Et toujours avec la même ambition : divertir un public encore plus large. Rencontre.
« Driss et Mehdi, vous êtes à l’affiche de Jouj, le nouveau long-métrage de Rabii Chajid en salles demain. Quelle a été l’idée de départ de ce film ?
Mehdi : Driss et moi sommes un duo, on bosse tous nos projets ensemble et un jour, dans un café, alors qu’on brainstormer sur des idées de films, on a écrit « et si les hommes disparaissaient de la Terre ? » On est revenu sur cette idée quelques années plus tard avec Bouchra Malek, la co-scénariste, pour la développer sur plusieurs versions. On l’a ensuite proposé à Rabii Shajid qui a tout de suite apporté sa touche. Ce film n’a pas reçu de subvention, il a été fait avec les moyens du bord et en auto-production avec les producteurs Mohammed Sqalli Houssaini et Rachida Dolla.
Driss : Et avec notre argent aussi ! (Rires)
Comment avez-vous imaginé vos deux personnages, Mounir et Halim, et ceux qui les entourent ?
D : Leur rêve est d’être très connus, ils pensent l’être avec leur musique, leur potentiel. À partir de ça, on a voulu créer des situations rigolotes, tout en créant un petit univers avec leur façon de penser.
M : Ce sont des personnages très composés, on a pris beaucoup de plaisir à les jouer. Ensuite, pour alimenter le film, il fallait bien chercher leur entourage avec des personnages attachants.
D : Ce sont des bébés dans des corps de bonhomme. Ils n’ont pas de préjugés par rapport aux autres.
M : Exactement, alors que tout le monde se moque d’eux.
Quel réalisateur est Rabii Chajid ?
D : C’est notre deuxième collaboration après 30 millions, le film qui a battu le record historique du cinéma marocain, et aussi en auto-production. Rabii donne une esthétique à l’image, il sait rendre les situations comiques encore plus drôles. C’est un spécialiste dans ce registre-là.
Mounir et Halim chantent dans des bars, où plutôt dans des « pubs lounges ». Où avez-vous joué vos premiers sketchs ?
D : Dans un café ! (Rires)
M : C’est un peu ça, dans un café-théâtre en 2007 devant une dizaine de personnes. On avait remporté le premier prix dans une compétition de comiques amateurs à Casablanca. On a commencé à être un peu connu dans la ville, puis est venu le Comedia un an plus tard…
D : La Star Ac du rire.
M : Ça a été notre tremplin.
Vous vous êtes rencontrés pour la première fois sur les bancs d’une école d’ingénieur. Comment l’humour vous a amené l’un envers l’autre ?
D : On peut dire que c’est le fruit du hasard. On était membre du BDE (bureau des étudiants) et notre prof de théâtre de l’époque avait démissionné. Nous devions préparer une pièce théâtrale pour une grande soirée des écoles, et nous l’avons créée en trois jours avec Mehdi et d’autres étudiants. Ça a très bien fonctionné. Pour moi, c’est le vrai début de notre collaboration. Maintenant, on est plus que des amis, on est des frères, des associés.
La tournée de votre troisième spectacle Fifty Scène commence le mois prochain…
M : On va aller dans six villes marocaines, puis on enchaînera cet été. Pour l’instant, on a jamais joué à Marseille. J’ai visité cette très belle ville et on aimerait rencontrer le public marseillais, je pense que c’est une ambiance à part (rires). La scène, ça reste très spécial pour nous. On a le feedback direct. Si une vanne marche, on reçoit les rires. Ce plaisir nous donne beaucoup d’énergie pour continuer à bosser sur d’autres projets, ciné et télé.
D : Et on espère que le public français va adhérer au film, parce qu’on l’a fait avec le cœur.
Pour conclure cet entretien, qu'écrivez-vous si je vous donne un cahier magique ?
M : De la paix et de l'amour pour tout le monde.
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