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Photo du rédacteurSamuel Massilia

Gina Jimenez : "L'amour du jeu m'a rattrapé."

Les scènes du Titanic ont tourné en boucle dans ses yeux d'enfant. Gina Jimenez mélange cinéma et littérature dans son cœur, et « prends les occasions de jouer, même si c'est par instants. » Dans La Maison d'Anissa Bonnefont - actuellement salles - son interprétation vaut plus que le coup d'œil et annonce, on lui souhaite, un joli destin artistique.


© Sarah Salazar

« Gina, on te retrouve dans le film La Maison d’Anissa Bonnefont dans lequel tu incarnes Madeleine. Quelle description fais-tu de ton personnage ?

Madeleine ancre le personnage d’Emma (incarnée par Ana Girardot) dans une forme de réalité. Elle la rend plus humaine tout en construisant l’imaginaire du spectateur. Madeleine contrebalance avec le propos du film, elle dit ce que le public a envie d’entendre, à chacun de juger… Pour moi, elle est d’une bienveillance extrême. Elle ne blâme pas la prostitution ni en fait son éloge. Elle veut comprendre sa sœur et la soutenir, mais évidemment son inquiétude déborde. Je la trouve intelligente et mature.


Comment s’est passée la rencontre avec Ana Girardot ?

Je ne la connaissais pas avant ce projet, mais je l’aimais déjà beaucoup en tant qu’actrice. Quand j’ai appris qu’elle jouerait le rôle d’Emma, j’ai eu une petite excitation. Anissa a eu la merveilleuse idée de nous faire passer un week-end toutes les trois à Marseille. On a fait des lectures du film puis on s’est raconté nos vies. Ana m’a mis à l’aise et un lien s’est créé. En plus de mon admiration pour la comédienne, j’ai eu un coup de cœur pour la personne.


Quelle réalisatrice est Anissa Bonnefont ?

Je l’ai trouvée douce. Anissa sait ce qu’elle veut, elle est droite dans ses directions et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je trouve le film réussi. Anissa a été fidèle au discours qu’elle tenait depuis le début du projet. Son amour pour les comédiens transpire à l’écran. Elle nous a laissé une énorme liberté et m’a permis de me sentir légitime, j’ai trouvé ça généreux de sa part de m’avoir ouvert les bras et de m’avoir écouté. Je me suis sentie protégée et bien entourée. Anissa a beaucoup de sensibilité. Elle sent quand on a besoin d’être dirigé, et quand on a besoin de rester seul et de créer nous-mêmes. C’est une super réalisatrice.



Tu es actuellement en formation à l’école du jeu…

Oui. Delphine Eliet l’a créée et a inventé la TCIC (Technique de Confirmation Intuitive et Corporelle), une manière d’apprendre à jouer en suivant son instinct et ses sensations. Cette école est axée autour du corps et des humeurs. J’y suis entrée en septembre dernier et c’est très intéressant !


Tu as aussi un goût prononcé pour la littérature…

Absolument. Après mon bac L, j’ai fait une année d’hypokhâgne au Lycée Lamartine. Et je suis toujours inscrite en licence de Lettres modernes. Je ne pensais pas faire un jour une école de théâtre, mais plutôt me diriger vers les lettres. L’amour du jeu m’a rattrapé. La littérature reste pour moi l’art le plus noble. La Nuit des temps de René Barjavel, c’est sublime !


Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

J’ai lu dans la pièce La Clôture de l’amour de Pascal Rambert : « On croit que l’imagination est infinie, l’imagination n’est pas infinie, l’imagination est bornée à ce que l’on veut croire. »

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