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Laura Paredes, le jeu collectif !

Actuellement à l'affiche du film Trenque Lauquen, la comédienne Laura Paredes revient sur le tournage de ce long-métrage tourné en Argentine, sa projection à Venise et partage avec passion un métier qu'elle désirait faire depuis toujours. Rencontre avec Laura Paredes, le jeu collectif !


© Lina Etchesuri

« Laura, on te retrouve dès aujourd'hui dans le film Trenque Lauquen de Laura Citarella. Quelle présentation ferais-tu de ton personnage ?

J'aime penser Laura comme un personnage de roman d'aventures qui mène parfois, simplement, l'action en étant là au bon endroit au bon moment. Laura est une fiction mais c'est aussi moi et Laura Citarella, la réalisatrice. Nous sommes très amies et nous proposons toujours des théories sur des personnes que nous ne connaissons pas très bien. Alors Laura a quelque chose de nous et aussi de notre amitié.


Trenque Lauquen est la suite du premier long métrage Ostende dont tu étais l'héroïne principale. Peut-on dire que ce personnage est une Sherlock Holmes au féminin, perdue dans les villes et avide d'aventure ?

Oui, mais dans Trenque Lauquen, Laura va encore plus loin. Elle s'implique physiquement dans les intrigues qu'elle découvre. Non seulement elle élabore des hypothèses, mais maintenant elle met son corps dans les paysages qu'elle rencontre.



Tu as écris ce film avec la réalisatrice Laura Citarella. Comment avez-vous travaillé ensemble ?

Le scénario était en cours de réécriture pendant que Laura montait ce que nous filmions. Quand nous nous rendions compte qu'il nous manquait une scène ou qu'il fallait éclairer un aspect de l'intrigue, nous repartions filmer. Cela a été possible grâce au schéma de production du film.


© Lina - Revista Mu

Il a fallu six ans pour faire le film. Comment êtes-vous resté motivé pour le faire ?

Je viens du théâtre indépendant de Buenos Aires où les démarches peuvent être aussi longues et soutenues dans le temps. Ce n'était pas un problème pour moi, au contraire. J'apprécie de pouvoir travailler ainsi. On a tourné lorsque cela était possible et le schéma de production du film s'adaptait à l'équipe, jamais l'inverse.


Trenque Lauquen est une petite ville de la province de Buenos Aires. Peux-tu nous en dire plus sur ce célèbre paysage de la pampa ?

La famille de Laura est originaire de là-bas. Elle voulait filmer à Trenque Lauquen pour en quelque sorte enregistrer des paysages et des maisons qui faisaient partie de sa vie. C'est une ville très belle et conviviale. Nous avons également trouvé de nombreux collaborateurs très talentueux originaires de Trenque Lauquen.


Le film a été projeté à la Mostra de Venise. Quel accueil avez-vous reçu ?

C'étaient des projections très enthousiastes. Nous étions heureux. Le public était déjà assez ravi du premier volet et on s'est rendu compte avec Laura que le film fonctionnait bien. C'était très spécial d'avoir cette première à Venise et de pouvoir y aller ensemble.



Lors de ce même festival, le film Argentine, 1983, dans lequel tu incarnes Adriana Calvo de Laborde, a été projeté. Pourquoi ce film t'a autant marqué ?

Jouer Adriana Calvo a été une expérience très intense. Presque de l'ordre de la catharsis. Il a été tourné dans la salle d'audience et j'ai dû prononcer ses paroles. C'était très différent de tout ce que j'avais fait. La première à Venise nous a également laissé très surpris car c'était la première fois que le film était diffusé au public et il y avait une telle agitation parmi les gens que nous avons commencé à comprendre ou à prendre la dimension de ce qui se passait. En Argentine, c'était très émouvant dans toutes les salles du pays.


Tu as commencé le théâtre à l'âge de huit ans, notamment avec un atelier de théâtre à Avellaneda, puis les cours de Rafael Spregelburd. Qu'as-tu appris ?

J'ai appris qu'il fallait beaucoup travailler. Vos horaires sont à l'envers de tout le monde, votre vie est belle car votre travail est ludique mais le temps investi est important. Vous y pensez toujours. Votre tête ne cesse d'être stimulée et d'être en contact avec le travail que vous avez à faire. J'ai aussi appris que pour jouer, il faut s'exposer, laisser voir à la caméra ce que l'on ne veut pas montrer, se laisser filmer par pudeur, sans chercher à le nier.


Tu fais partie du groupe de théâtre Piel de Lava avec les actrices Pilar Gamboa, Elisa Carricajo et Valeria Correia. Quel est votre travail ?

Nous travaillons ensemble depuis qu'on a vingt ans. C'est notre lieu de recherche, notre laboratoire. Et nous sommes aussi de très bonnes amies, donc je ne pourrai pas penser à ce chemin sans eux. C'est le lieu où nous dirigeons et écrivons ce que nous avons envie de jouer. J'ai tout appris avec elles.


Laura Paredes dans le film "Trenque Lauquen" de Laura Citarella © Agustín Mendilaharzu

Quels sont tes prochains projets ?

Nous commençons une enquête avec Piel de Lava sur les discours politiques contemporains des nouveaux droits, centrée principalement sur le rôle des femmes dans la nouvelle politique. Dans ces eaux nous plongeons. On verra où ça nous mène.


Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

J'utilise beaucoup la citation "Cobbler to your shoes" (Cordonnier à vos chaussures) à chaque fois que je me plains de trop travailler ou de ne pas avoir le temps (rires). »

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