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Lucille Guillaume : "Émotionnellement, le théâtre m'a beaucoup soulagé."

  • Photo du rédacteur: Samuel Massilia
    Samuel Massilia
  • il y a 18 minutes
  • 4 min de lecture

La première fois qu'elle a mis les pieds sur un plateau de tournage, une révélation est née chez Lucille Guillaume : « Je veux faire ça toutes les secondes de ma vie. » Depuis ses premières expérimentations avec la caméra familiale où elle découvrait déjà la joie de donner vie à une histoire, Lucille joue d'univers en univers avec une aisance et une énergie développées au fil des expériences et des années d'improvisation. Une trajectoire qui ne doit rien au hasard, seulement à la passion et au travail. Rencontre.


© Zoé Garcia
© Zoé Garcia

« Lucille, on te retrouve actuellement dans la saison 3 de la série Validé sur Canal +. Quelle présentation ferais-tu de Léa, ton personnage ?

Au départ, elle est journaliste chez Konbini puis elle a envie de créer son propre média. Elle n’a peur de rien. Ces ambitions passent avant tout le reste, quitte parfois à se mettre en danger. Elle souhaite faire un long format sur le groupe Cobra (D2L et Yadley) mais le sentimental va se mêler au professionnel et elle va se retrouver dans des histoires sombres.


Comment décrirais-tu l'univers de cette série ?

Je connais assez bien le milieu du rap pour avoir des proches rappeurs. C'était intéressant de voir ça de l’intérieur et de voir à quel point la fiction ne dépassait pas forcément la réalité. Le scénario était beaucoup plus dark que les deux saisons précédentes. Tous les personnages ont une arche narrative plus développée.


Quelles images te reviennent du tournage ?

Le rythme était très intense, on avait de grosses journées et on tournait beaucoup de nuit. L’ambiance était masculine et ça ne m’a pas dérangée car j’ai grandi avec quatre frères (rires). Sur ce tournage, la cohésion du groupe m'a beaucoup marqué. Que ce soit les nouveaux ou les anciens protagonistes de la série. y avait beaucoup d’humilité chez chacun des comédiens et d'envie de bien faire. Et puis, on a aussi beaucoup rigolé !


© Mika Cotellon - MANDARIN TÉLÉVISION /AUTODIDAKTE /CANAL+
© Mika Cotellon - MANDARIN TÉLÉVISION /AUTODIDAKTE /CANAL+

Le grand public a pu te découvrir dans Aka sur Netflix, dans des séries comme Fugueuses, Skam, ou au cinéma dans Chamboultout et Mads. Comment est née ton envie de devenir actrice ?

Au départ, c’était plus un goût pour le jeu et la création. Toute petite, j’écrivais des pièces et on les jouait avec toute ma famille. Mes frères étaient mes cobayes ! Puis, en primaire, j’écrivais des scénarios et je les amenais à mes copines. Tous les mercredis, on allait chez moi et avec le caméscope de mon père, on faisait des courts-métrages. J’avais ce besoin de créer. J’ai ensuite fait du théâtre assez tôt, de façon ludique. Durant les vacances scolaires, j’étais dans des colos de théâtre et sans jamais penser que je pourrais en faire mon métier car il n’y a pas d’artistes dans ma famille. Ce n’était pas une éventualité. Mais mon rapport très intime avec le théâtre m’a sauvé la vie. Émotionnellement, ça m’a beaucoup soulagé.


Que voulais-tu raconter avec tes premières histoires ?

Des films de science-fiction où l’on jouait des vampires avec le montage de l’époque où l’on faisait disparaître des gens et l’on avait l’impression d’être Tarantino ! (Rires) A côté de ça, je reproduisais aussi des séries teenagers comme Un Dos Tres avec mes copines.


© Zoé Garcia
© Zoé Garcia

Qu’as-tu appris de tes sept années de théâtre d’impro ?

Je suis très contente d’avoir commencé par ça. Avant de jouer avec le texte, j’ai appris à jouer avec mes sentiments. Je travaillais sur des situations et je devais être la plus juste possible. Intuitivement, j’ai développé mon jeu dans le corps avant de le développer dans le cérébral et les mots. L’improvisation permet d’imaginer tout ce qu’on peut ajouter autour d’un texte. Et puis surtout, on apprend à être à l’écoute de l’autre. Si on ne reçoit pas, on ne peut rien renvoyer. C’est impossible de jouer tout seul. À 17 ans, ma première agent m’a repérée durant les cours d’impro. Je commençais à passer des castings et faisais mes études en parallèle. Je n’arrivais pas à m’imaginer faire ce métier ou bien je n’avais peut-être pas le courage de tout quitter pour le faire.


Aujourd'hui, aimerais-tu jouer sur les planches ?

Beaucoup ! Mais pas dans n’importe laquelle. C’est un gros investissement de jouer sur scène, ça prend beaucoup de temps entre les répétitions et les représentations. C’est un engagement et mettre de côté d'autres projets pendant un certain moment. Je pense aussi qu’il y a une peur, c’est normal puisque je ne l’ai jamais fait. C’est donc à la fois effrayant et exaltant. Il me faut le bon projet.


© Zoé Garcia
© Zoé Garcia

Quels souvenirs gardes-tu du film Chamboultout avec José Garcia et Alexandra Lamy ?

J’ai eu énormément de chances. J’ai rencontré des humains incroyables. Tourner avec José et Alexandra est quand même un cadeau quand c’est ta première grosse expérience. Ils sont tellement gentils, simples, humbles et talentueux. On tournait à Biarritz et Alexandra - qui joue ma mère - m’emmenait manger et faire du shopping pendant ces temps off. La grande classe. Pour ce film, j’ai reçu des cours de piano pendant deux mois. J’en avais un dans ma chambre et j’apprenais, au début, avec des gommettes de couleurs (rires).


Et puis il y a eu le maniement des armes avec Aka sur Netflix...

Exactement ! Même si dans le premier opus, je n’avais pas beaucoup de cascades. Sur le plateau, j’aimais regarder les copains travailler. Chez Alban Lenoir, j’ai observé son rapport au corps. Il est très minutieux. Dans le maniement des armes, il y a quelque chose de scientifique, de presque médical. J’ai adoré l’énergie de ce film d’action.


Quels sont tes prochains projets ?

Ces derniers temps, je me suis concentré sur l’écriture. Depuis un an et demi, je développe cet aspect scénariste-réalisatrice. J’ai développé un film de genre avec Ludovic Lefebvre, un thriller antique. Puis j’écris un film seul et développe une minisérie avec Louise Malek, ma meilleure pote. On est en discussion avec plusieurs productions.


Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

L'égo est un très mauvais maître mais un excellent serviteur. »

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© 2021 par Samuel Massilia.

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