Premier festival français de séries adaptées d’œuvres littéraires, Marseille Series Stories s'est implantée du 21 au 24 novembre dernier au cinéma Pathé La Joliette, avec la même ambition de donner le goût du livre, tout en mettant en lumière les histoires, les auteurs et le travail d'adaptation. Rencontre avec Manon Azem, membre du jury.
« Manon, tu étais membre du jury de cette nouvelle édition de Marseille Series Stories. Qu’est-ce qui t’a attirée vers ce festival ?
Écoute, depuis peu, on me donne ce rôle de jury et j’adore l’idée de pouvoir donner mon avis et critiquer (rires). J’aime tellement mon métier, notre art, que c’est une chance pour moi d’être entendue sur ce qui m’a touchée, révoltée ou émue. Il y a beaucoup de bienveillance, le public est chaleureux et c’est génial d’assister aux séances ensemble. Ça permet de ressentir une énergie assez évidente. J’aime cette espèce de chorale d’émotions. On se laisse guider de série en série, et on s’amuse bien.
Quelle spectatrice es-tu dans une salle de cinéma ?
Je suis très intense. Si quelque chose me dérange scénaristiquement, visuellement ou éthiquement, je m’en vais. C’est pareil pour ce que je regarde à la télé chez moi : si je n’aime pas une série, je zappe. Une place de ciné, c'est cher, donc elle se doit d’être honorée (rires). Si tu as un pass, tu n’as pas ce regret d’avoir dépensé 14 euros, ça change tout.
Tu as grandi avec quelles séries ?
Avec Un, Dos, Tres, tu vois ? (Rires) Je n’avais pas Canal+ ni Disney. Les séries américaines que je voyais à la télé étaient doublées en français. Petite, quand je regardais Friends, je n’accrochais pas. Puis quand je l’ai redécouvert à 21 ans en version originale, je me suis pris une claque internationale. J’ai découvert les séries un peu plus tard que la norme, quand j’ai pris mon envol à 22 ans.
Quelles images te reviennent de la première série dans laquelle tu as tourné ?
Oui. C’était Trop la classe ! pour Disney Channel quand j’avais quatorze ou quinze ans. C’était mon premier projet cinématographique. J’y ai lié mes premières amitiés et j’en garde un souvenir mémorable. Côme Levin est toujours mon meilleur ami. C’était un espace de jeu dans tous les sens du terme. De 14 à 18 ans, on se retrouvait pendant les vacances scolaires, chaque été, chaque Noël, pour enchaîner deux épisodes. On faisait des plans-séquences, ça ne s’arrêtait pas, c’était presque du théâtre tellement on jouait, on jouait, on jouait. Je m’amusais avec mes copains. Ces moments-là étaient très doux.
Si tu devais continuer l’histoire d’un personnage que tu as incarné dans une série, ce serait lequel ?
J’ai beaucoup aimé jouer Manon dans la série Détox sur Netflix avec Tiphaine Daviot et plein d’autres. J’aurais adoré la suivre. La série offre la place à une vraie évolution, visible et subtile, de ton personnage, alors que sur un film, les arches sont souvent définies.
Quelle œuvre littéraire aimerais-tu voir, un jour, adaptée à l’écran ?
J’aime profondément le livre Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra. Il m’a retourné le bide. Je me suis rendu compte qu’il était sorti au cinéma il y a moins de dix ans, et je ne l’ai pas vu. Pourtant, il est dans ma liste, mais j’ai peur de le voir. J’ai tellement aimé le lire que j’aimerais avoir autant de joie à le voir à l’écran.
Quels sont tes prochains projets ?
J’ai fait un film qui s’appelle Le Routard avec Hakim Jemili, Christian Clavier et Michel Blanc, qui devrait sortir en mars ou avril 2025. On a tourné au Maroc dans des conditions absolument formidables. Et puis le film Six jours sortira au cinéma avec Sami Bouajila.
Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?
« Quand y a un doute, y a pas de doute. » (Rires)
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