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Marilyne Canto, un cœur de cinéma !

Ses parents l'ont laissé libre de faire sa passion, ils ont bien fait et on les en remercie d'avoir donné naissance à une comédienne aux multiples talents, tenace et pleine de convictions. Commissaire, juge d'instruction ou encore mère fugueuse, Marilyne aime son métier un peu, beaucoup, passionnément. Rencontre avec Marilyne Canto, un cœur de cinéma !


© François Lefèbvre France 3 - Alex Hugo

« Les téléspectateurs de France 3 vous connaissent dans la peau de la commissaire Dorval dans Alex Hugo. Quelle est votre histoire avec cette série à succès ?

La série existait déjà quand je suis arrivée. Incarner une commissaire au milieu de tous ses hommes, c’est ce qui était intéressant dans le projet. Il fallait créer un personnage fort et sensible. C’était la promesse d’une incarnation, d’un rôle intéressant. J’y suis attachée.


Et ça dure depuis des années !

C’est extraordinaire de voir les audiences et l’attachement profond et sincère des téléspectateurs pour cette série. Récemment, je suis allée dans un festival et c’est hallucinant l’accueil que j’ai eu. Cette série est un rendez-vous.


Quand on sait qu'ils étaient 6 millions de fidèles la saison passée, est-ce qu'il y a eu une peur de ne pas être à la hauteur pour cette saison 8 ?

Ce n’est pas vraiment une peur, c’est plutôt de la stimulation. C’est très stimulant artistiquement d’avoir autant de succès et de se dire qu’il faut continuer, faire encore mieux et surprendre, on ne peut pas se répéter. Ça donne de l’énergie, on ne peut pas décevoir.


Surtout que la télévision est de plus en plus audacieuse avec des créations très ambitieuses...

On sait qu’il y a beaucoup de propositions différentes de séries sur toutes les chaînes et sur les plateformes. Alex Hugo a une identité très particulière et très caractéristique avec les paysages par exemple. Chaque enquête dure une heure et demie, il n’y a pas de continuité, ce n’est pas feuilletonnant. C’est à chaque fois des films entiers et c’est aussi la marque de fabrique de cette série. Chaque épisode a une histoire à part entière.


Ça fait 8 ans que les fans d’Alex Hugo apprécient le quatuor que vous formez avec Samuel Le Bihan, Lionnel Astier et Mikaël Fitoussi. Qu’attendez-vous de vos partenaires de jeu ?

J’attends que ce soit des partenaires (Rires). L’idée de partenaire est tellement juste, c’est comme au foot ou au tennis, il faut jouer ensemble, c’est le secret du jeu. On ne joue pas pour soi, des émotions circulent entre nous. J’attends d’eux qu’on soit ensemble. Pour chaque projet, je demande qui seront mes partenaires (Rires).


D'autres épisodes d'Alex Hugo seront diffusés dans les semaines à venir. Est-ce que vous aimez vous regarder ?

Disons que je me supporte, mais je n’aime pas me regarder. Je ne suis pas très à l’aise avec ça. J’ai quand même envie de voir le travail qu’on a fait, il n’y a pas que ma partition, il y a le film.


© François Lefèbvre France 3 - Alex Hugo

Elle remonte à quand votre envie de faire ce métier ?

Ça date depuis très longtemps, je dirais même presque depuis toujours. Il y avait un désir de s’exprimer, d’être regarder, de jouer avec les textes et d’incarner plusieurs personnages. Ce qui est extraordinaire dans ce métier c’est qu’on joue avec soi, mais on est aussi une autre. Très jeune, j’ai eu ce désir d’exprimer des émotions et de faire du spectacle. C’était une évidence.


Pour les parents aussi ?

J’ai eu la chance d’avoir des parents qui n’étaient pas du tout de ce milieu mais qui ont complètement accepté le fait que ce soit une nécessité puis une évidence pour moi. J’ai assez vite travaillé donc ils m’ont laissé faire, m’ont fait confiance, même s’ils m’ont dit « Passe ton bac d’abord » (Rires)


Quels sont les anges gardiens qui vous ont permis de bien débuter ?

Jeune, j’allais beaucoup au cinéma, je ne pensais presque qu’à ça. Je regardais beaucoup de films, j’allais au théâtre, même toute seule. Je séchais les cours pour aller au cinéma. Les acteurs que j’ai pu voir sur scène et au cinéma m’ont vraiment inspiré, ils ont été pour moi des anges gardiens. La première fois que je jouais au théâtre, c’était pour un spectacle de Jean-Louis Barrault. Un jour, je lui ai dit que j’adorais Arletty et il m’a dit de l’appeler, son numéro est dans l’annuaire. Je l’ai appelé, et je lui ai régulièrement parlé. Je lui racontais ce que je faisais et elle répondait systématiquement au téléphone. Elle était à la fin de sa vie, aveugle et chez elle, on ne pouvait pas la rencontrer. Arletty a été un ange gardien.


Parmi tous les metteurs en scène avec lesquels vous avez travaillé, y en a-t-il un qui vous a permis de découvrir des aspects de votre personnalité que vous ne soupçonniez pas ?

Ils m’ont tous permis de découvrir à quel point je pouvais m’abandonner dans un rôle. Et surtout, ils m’ont aidé à dépasser la peur. Parfois, certains rôles font peur. Des metteurs en scène comme Dominique Cabrera, Claude Chabrol m’ont accompagné et permis de dépasser la peur du ridicule et de l’abandon. Parfois, on rentre dans le rôle et on ne sait pas jusqu'où on peut aller. Ils m’ont permis d’aller encore plus loin dans les rôles. C’était passionnant. Je suis reconnaissante.


Et aussi assumer d'être regardé par les autres dans sa simplicité…

Bien sûr. Certains réalisateurs font comme un documentaire sur vous. Ils vous ont choisi et vous regardent comme jamais on vous a regardé. Je l’ai vécu et le vis encore.


© François Lefèbvre France 3 - Alex Hugo

Quel est votre défaut dans la vie qui est une qualité pour le cinéma ?

Je suis tenace. Ça peut être un défaut dans la vie mais une qualité pour la réalisation. Au cinéma, la ténacité peut être au service du film. Faire un film c’est une aventure, il faut le vouloir follement. On écrit un scénario, on le propose à des producteurs et après il y a l’avance sur recette, que j’ai eu la chance d’avoir.


En regardant votre CV, la case théâtre s'arrête à 2008 avec la pièce Confidences trop intimes

C’est trop intime justement (Rires). J’ai eu cette chance de beaucoup travailler. Le théâtre demande beaucoup de temps, d’investissements et il faut que les rôles vaillent le coup. On m’a proposé des pièces qui ne m’intéressaient pas suffisamment pour que je participe à l’aventure.


Le 25 octobre prochain on vous retrouve dans H24, une série de courts-métrages portant sur les violences faites aux femmes. Vous plongez dans la peau d'une femme qui reçoit un avis d'expulsion pour tapages nocturnes…

Le projet est ambitieux. J’ai dit oui tout de suite. Je n’ai pas vu tous les films, mais c’est comme un documentaire et une fiction à la fois. On a envie de croire que c’est de la fiction, mais malheureusement c’est la réalité. Il faut en parler. Ce sont des petits films qui peuvent alerter. Je ne sais pas quels sont les moyens pour que ça n’arrive plus. Dans mon épisode, c’est très concret. Cette femme a été battue, les voisins entendaient les cris mais personne n’a réagi.


C’est foudroyant tout de suite…

En voyant l'épisode, j'ai pleuré. Mon personnage est expulsé de son appartement, on est dans une situation aberrante. En jouant le texte, on était tous secoués. Les films ne doivent pas être des manifestes, ils peuvent aussi mettre en lumière une cause et montrer d’autres points de vue.



Quels sont vos prochains projets ?

Il y aura la sortie du film Presque de Bernard Campan. Sinon, je vais commencer le tournage de la série Les petits meurtres d’Agatha Christie, une série qui existe depuis longtemps et qui marche très bien. J’ai un rôle assez amusant d’une productrice de télévision. Ce qui est attirant c’est que je vais être habillée dans les années 70. On a fait des essayages costumes et c’est formidable. Le retour de la couleur et des pattes d'eph (Rires). On se déguise comme on le faisait étant enfant.


Une citation fétiche à me délivrer ?

Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. »

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