Depuis la scène du Théâtre du Gymnase jusqu’au grand écran, Michel Ferracci enchaîne les projets avec une énergie débordante. Aujourd’hui, il se lance un nouveau défi avec On aurait dû aller en Grèce, une comédie portée par une écriture rythmée et des personnages hauts en couleur, durant laquelle on rit du début à la fin, tant les dialogues ciselés et les quiproquos s’enchaînent avec efficacité. Au cœur de cette aventure, Michel fait ses premiers pas sur scène, une expérience inédite qui s’impose presque comme une évidence. Face à une salle comble, il découvre la réactivité brûlante du public, le plaisir du jeu sans filet, l’intensité des rires qui résonnent chaque soir. Une immersion totale dans le théâtre, qu’il raconte avec un enthousiasme qui ne le quitte jamais. Rencontre.

« Michel, tu es actuellement à l’affiche de la pièce On aurait dû aller en Grèce, au théâtre du Gymnase jusqu’en avril prochain. De quoi ça parle ?
C’est une famille de Neuilly, habituée à partir chaque année en Grèce et qui, cette fois, se voit proposer par l’agence immobilière le prêt gratuit d’une maison en Corse. Cette famille ignore que le propriétaire, Laroche, a de gros problèmes avec les voisins, la famille Campana. Durant toute la pièce, ça va partir en vrille, rien ne va se passer comme prévu. Cette pièce, c’est aussi le portrait de deux familles.
Quelle présentation ferais-tu de ton personnage, Antoine Campana ?
C’est le petit-fils de Campana. Il vient de la campagne, il est droit, sanguin et défend les valeurs de la famille. Antoine veut se faire justice avec son cousin (interprété par Frédéric Poggi). Il pense que son grand-père a été escroqué par Laroche, et estime qu'il doit avoir une compensation, que Laroche lui paye quelque chose en plus pour le terrain.
C'est ta première fois au théâtre. Comment se passe ta découverte des planches ?
On a fait deux mois de répétitions. Je me suis vite imprégné du personnage, pour l’avoir joué dans le film, même si ce n’est pas tout à fait le même rôle. Avec l’équipe, on a eu la chance de travailler tous les jours avec Anne Bourgeois, une grande metteuse en scène qui nous fait des notes chaque soir. On apprend toujours, jusqu’à la fin. On m’a proposé plusieurs fois des pièces et j’ai toujours refusé parce que j’avais un peu peur. Quand Anne m’a vu travailler avec Frédéric Poggi, elle nous a validés tout de suite. On a pris confiance et maintenant on y prend goût. J’adore monter sur les planches, avec ce public proche de nous. On joue avec eux, sur les rires. Ça fait chaud au cœur de pouvoir jouer dans une grande salle de 800 places, pleine tous les soirs.
L’auteur Pierre-Marie Mosconi t’avait parlé du projet il y a sept, huit ans. C’était à l’origine une pièce de théâtre, jusqu’à ce que tu proposes d’en faire un film…
Oui. On a affiné le scénario, notamment en faisant des extérieurs qu’il n’y avait pas avant. Je ne suis ni scénariste, ni auteur, mais j’ai grandi en Corse, j’y suis souvent et je connais tous les codes, donc j’ai donné des idées. La comédie a été tournée avec Gérard Jugnot et Virginie Hocq, et beaucoup de gens nous disaient, en regardant le film, qu’on dirait une pièce de théâtre. De là, Richard Bessis et les frères Enzo et Pietro Porsia se sont lancés. En principe, il faut un an pour monter une pièce. Ils l'ont fait en trois, quatre mois. C’est un pari réussi.
Mercredi prochain sort en salles le film de Frédéric Farrucci, Le Mohican. Quelle présentation en ferais-tu ?
C’est l’histoire d’un berger qui ne veut pas céder les terres qu’il possède en bord de mer à la demande de certains promoteurs un peu mafieux, dont je fais partie dans le film qui reste une fiction. L’histoire est forte, la musique est bonne, ça va vite ; c’est un western contemporain. Il a reçu un très grand accueil à la Mostra de Venise et je pense qu’il restera dans les mémoires.
Quels sont tes prochains projets ?
À partir de début avril, je tourne dans Permis de reconstruire avec Eric Fraticelli. Mon personnage Tutu va revenir en grande forme et devenir plus important. Ensuite, je vais faire la série Vendetta réalisée par Ange Basterga pour France Télévisions. En sortie, il y aura un Capitaine Marleau avec ma femme Emilie Dequenne, un guest dans la série En famille sur M6 et bien sûr La Plaine orientale de Pierre Leccia en septembre sur Canal +. La saison 2 est déjà en préparation. »
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