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Pablo Pauly, des Lascars aux Césars !

Dernière mise à jour : 18 janv. 2019

Après avoir suivi les Cours Florent, Pablo Pauly démarre sa carrière cinématographique en 2011 avec la série « Les Lascars » sur Canal +. Alors qu'il est au conservatoire de Londres, il reçoit le scénario du film « Patients » et décroche le rôle de Benjamin. Sa prestation lui vaudra une nomination au césar du meilleur espoir masculin 2018. Au mois de janvier prochain, il sera à l'affiche du nouveau long-métrage de Louis-Julien Petit dans « Les Invisibles » avec Audrey Lamy. Rencontre avec Pablo Pauly, des Lascars aux Césars !

© Mathieu Puga

« Très tôt, vous avez quitté les bancs de l'école. Était-ce un choix personnel ? Saviez-vous que vous feriez une école d'acteur ?

Non, ce n'était pas du tout un choix personnel, mais celui de mon père qui en avait marre de payer mes écoles. Quand on a seize ans et que l'on arrête les cours, ça fait peur. L'école ne m'intéressait pas. Mais au final, j'ai trouvé l'école d'acteur et je suis devenu amoureux de ce métier.


Vous vous êtes dirigé vers les Cours Florent. Quel a été le déclic pour suivre une formation de comédien ?

Pour être franc, je ne me souviens pas trop du déclic qui m'a amené à faire ce stage d'accès. Je me souviens de mon premier cours avec Serge Brincat, mon tout premier professeur de théâtre. Il nous a fait apprendre un texte par cœur pour le jouer sur scène. Pour moi, c'était extraordinaire. J'allais pouvoir découvrir des textes écrits par des personnes très intelligentes. Mon premier texte a été « La mode » de Pierre Desproges et j'ai vu les gens morts de rire dans la salle. Ça m'a procuré quelque chose d'incroyable, car avant, à l'école, on me virait quand je faisais rire.

© Mathieu Fuga


On commence par du théâtre avant de plonger dans le cinéma ?

Personnellement, j'ai toujours voulu faire du cinéma. Ça me passionne, c'est un art exceptionnel qui regroupe plusieurs autres arts. J'ai commencé par le théâtre pour avoir beaucoup de techniques. J'avais seize ans et je découvrais tout ça en lisant des livres alors que je n'avais jamais lu auparavant. J'essayais de rattraper mon retard à travers des textes de théâtre par exemple. J'avais tout de même une petite avance, car je regardais énormément de films.


Avec quels acteurs avez-vous grandi ?

Robert De Niro et Jack Nicholson sont des acteurs que j'admire particulièrement. Un peu plus tard, il y a eu Daniel Day-Lewis et Philippe Seymour-Hoffman que j'ai adoré dans « Truman capote ».


On vous découvre pour la première fois dans la série « Les Lascars » sur Canal + avec Issa Doumbia. Comment ce projet est-il venu entre vos mains ?

Au Cours Florent, Shérazade Benaddi s'occupe des acteurs en leur proposant des agents. Elle m'a présenté à Christel Grossenbach qui m'a proposé ce projet. À l'époque, je regardais le dessin animé en boucle. Il y avait un casting à passer, j'ai tenté ma chance et j'ai très vite senti que ce serait bon. On attend le coup de fil et une fois que l'on est sélectionné, on se dit que le travail paye.

Nassim Si Ahmed, Issa Doumbia, Pablo Pauly et Alexandre Achdjian © Charlotte Schousboe

Quels souvenirs gardez-vous de cette série ?

Un excellent souvenir car c'était la première fois que l'on me responsabilisait avec un rôle où je pouvais travailler autant que je le souhaitais. J'ai vécu le succès de la série très naturellement. Je me rappelle qu'au Cours Florent, je jouais des pièces face à cinq, six personnes. Qu'il soit deux millions ou quatre, j'y mets la même énergie. Après, on prend conscience du succès quand on se fait arrêter dans la rue par exemple. Mais ça ne m'excède pas.


À partir de 2012, on vous voit dans des petits rôles pour les films « Mince alors ! », « Fonzy » ou encore « 16 ans ou presque ». Est-ce qu'il y a des acteurs parmi ces longs-métrages qui vous ont donné des conseils pour la suite de votre carrière ?

Pour le film « Mince alors ! », j'ai travaillé avec Charlotte de Turckheim qui est la mère de ma meilleure amie. Il faut savoir que dans ma famille, personne ne comprend ce que je fais. Alors que pour Charlotte, c'est très naturel de faire des films. Dans « Fonzy » avec José Garcia, j'ai un tout petit rôle. Je m'entends très bien avec José et il m'a conseillé d'aller au bout de mes rêves. Il sait que je suis un gros travailleur. On a l'avion en passion tous les deux et on en parle très souvent.

En 2017, Grand Corps Malade et Mehdi Idir vous choisissent pour incarner le rôle de Benjamin pour le film « Patients ». Comment s'est passée la collaboration entre tous les trois ?

Avant ce rôle, j'ai refusé pas mal de projets. J'en avais assez des petits rôles. Je suis parti du conservatoire de Paris pour Londres. Et j'ai le film « Patients » qui vient sur le bureau et je n'étais pas très intéressé. Je lis le scénario et je le trouve vraiment pas mal. Je les ai rencontrés, le casting a été super et c'était parti. Je ne dirai pas que c'était logique d'avoir ce rôle, mais c'était normal pour moi de recevoir un projet comme ça après tant de travail.

Comment avez-vous vécu le succès du film ? Notamment la nomination au césar du meilleur espoir masculin en 2018.

Le film a été difficile à tourner. Physiquement et mentalement, ce n'était pas facile. On a fait une énorme tournée d'avant-première dans toute la France. C'était assez fabuleux de rencontrer les gens qui ont aimé mon travail. La nomination a été la cerise sur le gâteau. Dix ans avant, j'avais été invité par les Cours Florent aux Césars. C'était l'année où Tahar Rahim a tout remporté avec le film « Un prophète ». Je le regardais et me disais que ce serait impossible d'y accéder et que je n'avais pas le niveau. Et y participer dix ans plus tard, ça fait quelque chose. Je ne pensais pas l'avoir du tout, j'ai eu raison d'ailleurs (rires). Ça aurait été une erreur de le recevoir aussi tôt.

Soufiane Guerrab, Pablo Pauly, Grand Corps Malade et Mehdi Idir © Olivier Lanrivain

Ce film sur l'univers du handicap a été une première pour vous. Comment avez-vous réussi à rentrer dans la peau d'un tétraplégique sachant que le film n'est pas un biopic sur l'hospitalisation de Fabien Marsaud ? Cela vous a-t-il enlevé une certaine pression ?

La pression est la même. Du moment que l'on crée quelqu'un, la personne existe. Il faut inventer une manière de parler, de réfléchir. Il faut autant respecter la personne fictive que la personne réelle. Avoir un personnage fictif, ça te laisse plus de liberté. Je n'aime pas imiter, le mimétisme ne m'intéresse pas du tout.

Pablo Pauly dans le film « Patients » © Jessica Forde


Quel regard portez-vous sur la nouvelle vague des jeunes acteurs du cinéma français ?

Le cinéma français n'est pas sur le déclin. On a une génération qui a envie de faire des belles choses. Il y a eu une période où être connu était superbe, mais ce que l'on veut, c'est faire des films. Récemment, j'ai vu le dernier Audiard qui était vraiment cool et les films « Les Chatouilles » et « Nos Batailles » que j'ai beaucoup aimé.


Le 9 janvier sortira en salle le film « Les Invisibles » réalisé par Louis-Julien Petit. C'est votre troisième film sous sa direction après « Discount » en 2015 et « Carole Matthieu » en 2016. Pouvez-vous nous parler du film et de votre rôle ?

Je joue le frère d'Audrey Lamy qui est une assistante sociale dans un centre hébergeant des femmes SDF le jour seulement. Et ce centre va fermer pour des raisons de rendement, ce qui est assez scandaleux de nos jours. Elle va essayer de réhabiliter ses femmes illégalement car elle n'a pas le droit de le faire. Humainement, c'est très beau. Et moi, j'assiste à tout ça notamment à la descente aux enfers de ma soeur qui donne tout pour les autres et ne prend rien pour elle. J'ai la conviction que si tu ne vas pas bien, tu ne peux pas aider qui que ce soit.

Auriez-vous une anecdote du tournage avec Audrey Lamy ?

J'en aurais des tonnes à raconter. C'est une femme extrêmement drôle, on se marre tous les jours avec elle.

Pablo Pauly & Audrey Lamy © JC Lother

Quels projets préparez-vous pour l'année prochaine ?

Je sors du film de Nicolas Boukhrief « Trois jours et une vie » qui est une suite du roman de Pierre Lemaître. Juste avant, j'ai fait « Temps de chien » d'Edouard Deluc. Et en ce moment, je prépare le film « Les pieds sur terre » de Gabriel Ohayon et "Un instinct violent" de Vincent Duquesne.


Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?

Une belle vie avec du travail. »

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