Après avoir suivi les Cours Simon sous la houlette de sa professeur Christine Guia, Rosa Bursztein se fait découvrir par John Malkovich pour interpréter Cécile de Volanges dans « Liaisons dangereuses ». Cinéphile, elle écrit et réalise son premier court-métrage intitulé « La piscine » avant d'apparaître à la télévision dans la série « Mon père dort au grenier » sur France 2. Comédienne mais aussi humoriste, elle pratique actuellement le stand-up avec son spectacle « Ma première fois » tous les samedis soir à Paris. Rencontre avec Rosa Bursztein, une humoriste sans filtre !
« Vous avez suivi très jeune les Cours Simon avec Christine Guia en professeur. Quels conseils vous a-t-elle apportée pour démarrer dans le théâtre ?
J'ai commencé à partir de la classe de CE2 jusqu'à la quatrième. Christine Guia nous a fait travailler très tôt sur des textes classiques. Je me souviens avoir travaillé sur des textes de Marivaux et elle nous apprenait à trouver du naturel sur des textes pas faciles pour des enfants. Il existait déjà une exigence au Cours Simon.
Qu'est-ce qui vous a poussée à suivre ces cours ?
J'étais très timide et introverti. Ce sont mes parents qui m'ont inscrite au cours de théâtre pour que je me libère et prenne confiance en moi. Cela m'a permis de perdre du poids et de me faire des nouveaux amis. Ça a eu un rôle thérapeutique. Être sur une scène et parler devant un public, c'était une révélation et c'est rapidement devenu une passion.
Vous serez ensuite découverte par John Malkovich pour interpréter Cécile de Volanges dans « Liaisons dangereuses ». Quels souvenirs en gardez-vous ?
On a travaillé avec John sur cette pièce et j'avais proposé une Cécile de Volanges impatiente de découvrir du sexe et de la sensualité. Je jouais un personnage naïf, mais très curieux. Ce n'était pas un personnage romantique. Et c'est dans ce sens-là qu'il m'a fait beaucoup travailler.
Quel a été la suite de votre parcours théâtrale ?
Après « Liaisons dangereuses », j'ai joué à Odéon « Le prix Martin » de Pieter Stein avec Jacques Weber et Laurent Stocker. Ensuite, j'ai également joué dans « Archipel Marie N'Diaye » de Georges Lavaudant et avec la compagnie de théâtre « Les soirées plaisantes » pour « La vie rêvée des profs » et « Un dimanche après Drucker ».
Le théâtre pour mieux se rapprocher du cinéma ?
J'ai toujours adoré le cinéma. Je suis très cinéphile. En même temps que mes cours de théâtre, j'ai fait la FAC de cinéma à Paris III. Cela m'a amenée à réaliser mon premier court-métrage intitulé « La piscine ». En ce moment, on peut me voir dans le film « Sauver ou Périr » et en septembre, j'ai tournée pour le nouveau long-métrage de Cédric Klapisch « Deux moi ». J'aime bien accumuler des petites expériences au cinéma.
Vous avez une préférence pour le septième art ?
J'aime ça autant que le théâtre. Quand on est acteur, on a envie de se frotter à plusieurs registres. Aujourd'hui, entre le théâtre, l'humour, la télé, le web et le cinéma, il y a pleins de façons d'explorer, de travailler sur des projets différends.
En 2008, on vous retrouve dans la série « Mon père dort au grenier » diffusée sur France 2. Quels souvenirs en gardez-vous ?
C'était super avec Philippe Bérenger. Un réalisateur avec qui j'ai aussi collaboré pour son téléfilm « Les affaires sont les affaires » en 2011. Cette série était un moyen pour moi de devenir intermittente et de comprendre que je pouvais en vivre.
© Impact Comedy Club
Vous voyez-vous derrière la caméra et à la direction d'acteurs pour un long-métrage ?
Pour le moment, j'adore le stand-up, car il y a une vraie liberté. J'ai l'impression que c'est facile pour l'écriture. Alors qu'avec le cinéma, il faut mettre beaucoup de personnes en accord sur l'idée d'un scénario. Parfois, ça peut avoir une tendance de lisser certains propos. Je ne pense pas pouvoir écrire quelque chose qui convainque et qui puisse être produit. J'essaie de développer une série, mais je ne sais pas si elle pourra être produite. Après « La piscine », j'ai écrit un deuxième projet qui s'appelait « La camaraderie » que je n'ai pas réussie à financer par les régions, le CNC ou encore les chaînes. L'écriture audiovisuelle demande énormément de patience. Et le problème, c'est que je suis impatiente. (rires)
Vous jouez actuellement votre spectacle « Ma première fois ». Quelles thématiques abordez-vous ? Où peut-on vous retrouver ?
Je joue à la Petite Loge à Paris tous les samedis soir à 20h. J'aborde la solitude, la sexualité d'une jeune femme. Je profite à l'intérieur du stand-up et de mon spectacle d'être complètement libre de parler de sujets qui peuvent crisper comme l'écologie, la chasse et d'autres thèmes dans ce genre. J'essaie de creuser aux endroits où je ne me présente pas comme une personne qui pense les bonnes choses.
On vous a vu récemment dans le court-métrage « La science de l'amour » avec le célèbre Youtubeur Cyprien. Comment l'avez-vous rencontré ? Connaissait-il votre travail ?
C'est la directrice de casting Marine Albert qui a parlé de moi au réalisateur Timothée Hochet et à Cyprien. Elle leur a montré des extraits de courts-métrages dans lesquels j'ai pu jouer. Il cherchait une comédienne qui ne soit pas du tout connue du monde de Youtube et qui puisse aller dans l'émotion. Il ne voulait pas d'une fille à la beauté froide. Mon personnage est assez sympa mais éloigné de ce que je peux montrer dans mon stand-up.
Auriez-vous une anecdote de tournage ?
Dans le film, il y a une scène où on est tous les deux avec Cyprien. Je lui ai proposé ainsi qu'à Timothée que le couple s'embrasse mais ils n'étaient pas très chauds. Il faut savoir que Cyprien est très pudique. Résultat, je l'ai embrassé. Ça devait être son premier baiser face à la caméra, mais ça n'a pas été gardée.
Vous faites également des doublages pour les films. Arrivez-vous à gérer le cinéma, le théâtre et le doublage de voix ?
Le doublage c'est super même si ça fait longtemps que je n'en ai pas fait. C'est bien de toucher à tout, mais c'est aussi dangereux. Les périodes où j'étais au théâtre, ce n'était pas évident de tourner. J'ai une amie qui tourne uniquement pour la télé et elle a du mal pour le cinéma. J'ai d'autres amies qui ne font que du théâtre et qui ont des difficultés à faire de l'image. Mon amie Pauline Clément de la Comédie-Française s'en sort très bien. Elle arrive à gérer le théâtre et le cinéma. D'ailleurs, on la voit actuellement dans le film « Lola et ses frères » de Jean-Paul Rouve.
Quels projets préparez-vous actuellement ?
Je continue d'améliorer mon stand-up en faisant de plus en plus de plateaux d'humours, de scènes ouvertes. A coté de ça, je développe des chroniques chez des petites radios. Je m'épanouis en alliant mon métier de comédienne à l'écriture. C'est-à-dire que je ne pourrais plus être heureuse de ne faire que des castings et attendre des réponses.
Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?
Que le public continue de venir à mon spectacle. »
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