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Sabine Callegari, le fabuleux potentiel humain !

Qui se cache derrière Zinédine Zidane ? Sabine Callegari, psychanalyste, nous plonge dans la tête de ce héros de silence, icône absolue, mais un homme avant tout. Cette biographie d'âme ne place jamais Zizou dans une position d'objet d'étude, de critique ou de jugement. Si l'on rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter, Sabine Callegari est une fervente supportrice du Real Madrid, dont elle ne rate rien, et encore moins les propos du champion du Monde 98. Rencontre avec Sabine Callegari, le fabuleux potentiel humain !


© Claude Weber

« Quel a été l'événement déclencheur pour entrer dans la tête de Zinédine Zidane ?

Pour moi, le plus important, c’est l’énigme positive. La psychanalyse est une mode de décryptage de l’être humain qui sonde les profondeurs d’un homme : ses mystères, ses ombres, ses lumières. Zidane est à la fois une icône absolue, et les premiers mots qui viennent pour parler de lui sont « mystère » et « secret ». C’est un héros de silence. Ce qui m’a captée, c’est l’idée de pouvoir mettre des mots sur ses silences, sur les mystères de certains de ses actes.

En tant que psychanalyste, je crois aux énigmes positives, c’est ce qui révèle des possibles humains. Je crois au modèle humain, à la force d’identification, à l’inspiration qu’il suscite. Mettre en lumière une énigme positive est une façon d’honorer cet homme exceptionnel, qu’on a beaucoup de chance d’avoir, mais aussi d’éclairer quelque chose du potentiel humain.

S'il n’était pas aussi mystérieux et secret, auriez-vous quand même écrit ce livre ?

Mon premier livre grand public, La Vie Augmentée, parlait directement de mon métier et essayait d’expliquer la guérison par la psychanalyse. Quand j’ai pensé à mon deuxième livre, je me suis référée à une de mes passions, les biographies de Stefan Zweig notamment celles de Freud et Nietzsche. Je souhaitais passer par un seul homme, une grande figure inspirante, pour exprimer les mêmes messages sur le fonctionnement profond de l’être humain et sa capacité à se transformer, « s’augmenter ».

Passionnée de football, je suis très vite allée vers Zidane, il y a chez lui une forme de virginité par rapport à la psychanalyse, c’est un territoire inexploré. Il ne parle pas de lui-même dans des termes psychanalytiques comme peuvent le faire des grands écrivains ou des personnes qui sont rompues à l’introspection via cette grammaire-là. Zidane a des lasers de vérité nue, mais à travers sa propre culture. Les occasions de sa vie ne l’ont probablement pas amené à rencontrer la psychanalyse et à formuler sa vérité en maniant le langage de l’être. Cette pureté et immense richesse m’ont très vite portée à me tourner vers lui.

C'était important à vos yeux d'écrire un livre avec un langage simple tout en utilisant un angle psychanalytique ?

Tout à fait. Il était important pour moi que chacun ait accès au fabuleux potentiel humain. C’est ce qui gouverne ma vie, ma vocation de psychanalyste. La simplicité fait partie de ce langage parce que la nature est simple, la beauté également. Pour moi, la simplicité ce n’est pas la simplification ou la réduction, mais l’épure. Je travaille énormément, écrire me prend du temps, pour passer d’une expression technique assez facile à utiliser quand on y baigne - à l’épure d’un langage simple, humain, qui peut résonner pour tout le monde.

Vous avez assisté à un match du Real Madrid à Santiago Bernabeu, à quelques mètres de Zinedine Zidane. Observer sa présence, son aura auprès de ses joueurs nourrit aussi votre travail de recherche ?