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Sarah Briand, l'envie de raconter le monde !

Un jour, un destin. Sarah Briand se distingue des autres journalistes et écrivains par son goût très prononcé des destins extraordinaires. De sa collaboration avec Laurent Delahousse à ses documentaires sur des vies hors-norme, Sarah nous promet que le meilleur reste à venir, même si la suite reste à écrire. Rencontre avec Sarah Briand, l'envie de raconter le monde !



« Comment vivez-vous cette période qui nous prive d'accès à la culture ?

J’ai une pensée pour tous ceux qui souffrent des conséquences de cette pandémie. Ceux qui se retrouvent sans emploi ou les étudiants qui souffrent de faim et de solitude. J’estime avoir beaucoup de chance d’avoir un travail, un salaire. Le secteur de la culture souffre aussi, car c’est toute une industrie essentielle. Et pour chacun de nous, c’est un monde et une ouverture dont nous sommes privés. Mais à l’heure d’internet et des réseaux sociaux, on peut avoir accès à moindre coût à des films, des spectacles. Et les librairies sont ouvertes et désormais considérées comme « essentielles ».


J’ai la chance de travailler pour une émission de culture, « 20H30 le dimanche » de pouvoir divertir. Aujourd’hui plus que jamais, dans cette période de pandémie, cette émission prend tout son sens. On reçoit des artistes et on propose au grand public une offre assez éclectique de rencontres et de mini-concerts en live.

Suite à l’explosion du port de Beyrouth le 4 août dernier, vous avez proposé à 35 personnalités libanaises et françaises d'écrire un texte sur cette capitale aux multiples facettes. Quelle cicatrice vous a laissé ce drame ?

Ce drame m’a énormément touchée. Beyrouth est une ville où j’ai vécu pendant six ans et que je connais depuis 25 ans. J’y vais très régulièrement. Cette ville m’a tellement donné que j’ai eu l'envie de faire quelque chose pour tous ceux qui ont tout perdu et pour qu’on continue à parler de Beyrouth une fois que les médias seraient repartis. Beaucoup d’amis et de connaissances ont perdu un appartement mais aussi des proches.


J’ai en effet proposé à 35 personnalités françaises et libanaises d’écrire un texte sur Beyrouth, d’évoquer cette ville de façon heureuse ou dramatique. Certains évoquent leur enfance, une ville comme un paradis perdu. D’autres lancent des cris de colère, un coup de gueule pour que cette ville ne tombe pas dans le gouffre au bord duquel elle se trouve aujourd’hui. Ce qui est beau, c’est que chacun apporte son regard dans un recueil qui exprime les différentes facettes de l’âme de Beyrouth et de cette très forte résilience, commune à tous les Libanais.


La totalité des bénéfices de Pour l'amour de Beyrouth a été reversée à l'association OffreJoie…

Cette association existe depuis bien avant la guerre. Et à l’expérience des conflits et de la reconstruction, c’est une association très solide. Elle fait énormément pour reconstruire la ville. En un temps record, ils ont réussi à prendre en charge les sinistrés, reconstruire des immeubles très rapidement et aussi à proposer des choses sur le long terme pour répondre aux blessures psychologiques, notamment pour les enfants.