Sarah Brooks : "Le théâtre te réconcilie avec le regard de l’autre."
- Samuel Massilia
- il y a 29 minutes
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Il y a chez Sarah Brooks une façon singulière d'habiter l'instant, de captiver la caméra et de vivre entre les prises. Son jeu se nourrit d'écoute et de partage, et son parcours, tissé d'expériences variées, reflète sa liberté créative. Cinéphile assumée, elle porte en elle une mémoire d’images et de récits qui l'accompagnent depuis l'enfance. Cette imagination, elle l'a transformée en métier. Une trajectoire façonnée par la curiosité, le travail et la conviction d'avoir trouvé sa vocation. Rencontre.

« Sarah, le grand public a pu te découvrir sur le grand et le petit écran, entre série télé et cinéma. D’où te vient ce désir d’être comédienne ?
Ce métier m’a toujours attiré. J’ai grandi avec un accès à plein de films. Ma mère bossait dans une bibliothèque et comme nous n’avions pas les chaines de télé à la maison, on pouvait prendre tous les DVD qu’on voulait. Ma sœur et moi avons passé notre enfance à regarder des films, ceux de Chaplin et de Marilyn Monroe. Ça me fascinait et me donnait tout de suite envie de comprendre la fabrication d’un film. J’ai donc voulu travailler dans le cinéma, mais en venant d’un petit village du Haut-Var, je me disais que ce n’était pas possible. Mon père est musicien, donc je voyais aussi ce qu’était le quotidien d’un intermittent, qu’une carrière peut être aléatoire.
Quel a été ton parcours ensuite ?
J’ai fait du théâtre et de la photo en tant que modèle, puis je suis allé faire une licence d’art à la fac d’Aix-en-Provence et j’ai commencé les tournages. J’avais d’abord postulé pour de la figuration et mon profil ayant intéressé, on m’a casté pour une série. J’enchaînais les petits boulots, les études et les tournages, jusqu’à me lancer à fond dans la comédie.
Quelle partenaire de jeu es-tu ?
Je suis très positive et bienveillante. Il faut beaucoup de concentration pour retrouver ces émotions dans des situations qui ne sont pas naturelles. Je suis toujours intéressée de voir ce que les autres ont à donner. La base de ce métier, c’est l’écoute. J’adore aussi découvrir de nouveaux comédiens.

Quel rapport entretiens-tu avec le théâtre et tes premiers rôles dans des courts-métrages ?
Je me sentais assez libre et ça m’a confirmé mon goût pour le jeu. Le théâtre te réconcilie avec le regard de l’autre et te donne une forme de liberté avec ton corps. Tu te sens à ta place, aussi. Aujourd’hui, je préfère les plateaux de tournage et le travail face à la caméra. Quand j’étais petite, j’avais un caméscope avec lequel je commençais à faire des courts-métrages. Ma tante étudiait le cinéma, donc on avait Les Cahiers du cinéma à la maison. Ma sœur et moi regardions les plans et essayions de les imiter, comme ce plan d’un film des années 60 avec une femme peinte en dorée. On se mettait déjà en scène avec nos petits spectacles devant la famille. J’ai commencé à l’âge de vingt ans dans des séries et des longs-métrages, puis j’ai eu la chance qu’on me fasse confiance assez rapidement avec des premiers rôles. C’était beaucoup de responsabilités. Quand je lis un scénario, ce qui me plaît, c’est la vision d’un réalisateur ou d’une réalisatrice. Je suis souvent partante pour faire des courts-métrages avec des potes, pour des 48h chrono par exemple. J’aime ces projets sans trop d’attentes.
Quels sont tes prochains projets ?
Récemment, j’ai tourné à Avignon dans un film d’auteur, Kaia, tourné en partie également aux États-Unis et à Hawaï. Malheureusement, mon personnage ne voyage pas. C’était une expérience très chouette. Ensuite, j’ai fait le prochain film de Gérard Jugnot. Et puis, je monte actuellement un projet dont j’ai écrit cinq épisodes et pour lequel je vais faire venir des réalisateurs de la Région Sud. J’ai pas mal bossé ces derniers temps donc je t’avoue lever le pied en août et attendre septembre pour la suite.
Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?
J’en ai trois : « La joie est essence de succès », « Soyez fier de ce que vous êtes » et « Vous êtes sans limites. »
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