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Anabel Lopez : "J'ai beaucoup de plaisir à comprendre les êtres humains qui m'entourent."

Photo du rédacteur: Samuel MassiliaSamuel Massilia

Plusieurs grandes émotions de cinéma ou de théâtre ont accéléré son envie de devenir comédienne. Passée par le Conservatoire Royale de Liège, Anabel Lopez a cultivé son goût du jeu avec les planches, avant d'apparaître sur le petit et grand écran. Aujourd'hui à l'affiche de la nouvelle série de France 2 Filles du feu, Anabel interprète Jeannette, une mère de famille bien sous tous rapports mais qui a depuis longtemps éteint la flamme qui brûlait en elle.


© Thierry LANGRO - Kwaï - FTV

« Anabel, quelle présentation feriez-vous de Jeannette, votre personnage ?

C’est la transformation. Jeannette, comme beaucoup de femmes, pense que mener une vie rangée où le bien-être de ses enfants et son mari passe avant tout, est sa seule responsabilité. Mais quand la tragédie arrive, l’horreur à laquelle elle doit faire face l’oblige à se reconnecter de manière profonde et intime avec elle-même et le monde. Et c’est grâce à cette incarnation pleine et nouvelle d’une Jeannette authentique qu’elle développe la force et le courage de prendre la responsabilité de sa vie et ainsi de se mettre au service de sa communauté.


Qu’est-ce qui vous a séduit à la lecture du scénario ?

Ça a été directement un coup de foudre. Je comprenais très bien le personnage de Jeannette : accepter le changement, embrasser la lutte pour sortir d’une place de victime et vivre pleinement son destin.



En quoi les épreuves de 1609 peuvent éclairer les combats d'aujourd'hui ?

En 1609, le contexte historique et social est en changement et d’une certaine manière, c’est ce que nous vivons actuellement. À l'époque, Pierre de Lancre, le juge responsable de toute cette atrocité, se donne la mission d'éradiquer toute forme d'indépendance. Pour lui, la liberté de penser le monde autrement que de manière exclusivement rationnelle et conventionnelle représente une menace. C'est pour cela qu'il brûle toutes ces femmes. Leur désir, leur sexualité et leur pouvoir au sein de leur communauté l'obsède, l'effraie et insécurise le pouvoir en place. Je pense que nous pouvons tous voir assez clairement le parallèle avec aujourd'hui. En 2023, les femmes conscientes qui osent prendre leur place au sein de notre société effraient encore certains.


© France Télévisions

Anabel, vous avez eu une Licence en Arts de la parole au Conservatoire Royal de Liège. D’où vient votre goût du jeu ?

J’ai toujours eu envie de faire ça, comme une espèce d’obsession à la fois géniale et parfois difficile à vivre. Je n’ai pas grandi dans un milieu artistique, donc j’ai dû me battre pour en faire ma vie. Le Conservatoire de Liège est une excellente école de théâtre où on apprend principalement à se positionner et à réfléchir sur pourquoi on veut monter sur scène et qu’est-ce qu’on veut raconter comme histoire. Ça a été une excellente formation de base. J’ai fait énormément de théâtre après ça, avec des metteurs en scène qui m’ont ouvert l’esprit sur plein de choses.


Et quelle était votre raison d’être sur scène ?

J’ai beaucoup de plaisir à observer, écouter et comprendre les êtres humains qui m’entourent. Une espèce d’empathie et envie de montrer toutes les facettes infinies que l’on peut incarner. Je suis amoureuse de la vie et du processus émotionnel par lequel on passe tous. Et j’ai envie de le transmettre, d’ouvrir des discussions et d'élever de plus en plus la conscience.


Anabel Lopez (Jeannette) dans la série Filles du feu sur France 2 © Thierry LANGRO - Kwaï - FTV

Quelle sensation ressentez-vous sur les planches ?

Elle est difficile à expliquer, ça s’apparente à un moment de grâce quand tout se passe bien. J’ai la chance d’avoir un métier où il m’est donné l’opportunité de vivre des moments hors du temps. On est un vecteur qui peut transmettre et exprimer des émotions.


Pour conclure cet entretien, auriez-vous une citation fétiche à me délivrer ?

Ne croyez pas tout ce que vous pensez. »

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