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Photo du rédacteurSamuel Massilia

Charlie Dupont, un émotif anonyme !

Dernière mise à jour : 30 avr. 2020

Que ce soit au cinéma, sur les planches de théâtres ou la scène des Magritte, Charlie Dupont est un acteur qui sait tout faire. Toujours en quête de nouvelles idées, il part en duo pour des mini-sketchs avec son ami Damien Gillard avec « Les professionnels ». En cette période de confinement, il nous fait danser avec ses blind tests qu'il propose chaque soir en live à 18h sur son compte Instagram. Rencontre avec Charlie Dupont, un émotif anonyme !


« Comment se passe ton confinement ? Je fais partie des privilégiés. J’habite à 500 mètres de la forêt à Bruxelles et j’ai donc la chance de pouvoir aller courir ou faire du vélo dans une forêt magnifique. Ce rapport à la nature me ramène un peu à mon enfance, ce qui est la quête éternelle d’un acteur. C’est très paradoxal car c’est une insouciance dans l’angoisse. Tu proposes des blinds-tests en live sur Instagram pour divertir ton public. C’est parti le premier jour du confinement. J’adore la musique et souvent dans mon salon, on fait des blinds-tests. Mon amie Elodie Hesme, une merveilleuse parolière de chanson française, m’a lancée l’idée de faire un blind-test pour tout le monde. Je voyais que ça déclenchait un enthousiasme et que moi ça me rendait heureux aussi donc j’ai décidé de le faire tous les jours.

Charlie Dupont en live tous les soirs à 18h sur Instagram !

Tu as d'ailleurs fait une très belle intro musicals à la cérémonie des Magritte du Cinéma en 2015. La première était sur « Fly Me To The Moon » de Frank Sinatra et la deuxième avec une fanfare sur « Fuck you I won’t do what you tell me » de Rage Against The Machine. On te connaît en tant que Serge dans « Il était une fois, une fois », Vincent dans « Seconde Chance » ou encore Corrado dans la série « Hard » sur Canal +. Quand a démarré ton aventure de comédien ? J’ai toujours aimé distraire, raconter des histoires et transmettre des émotions. C’est devenu sérieux quand j’ai joué un capitaine Fracasse en amateur pendant mes études de droit. Le rôle principal était tenu par un pote qui s’appelle Arnaud van Schevensteen. Ce mec est unijambiste et au bout de dix minutes, on ne voyait plus qu’il n’avait qu’une jambe tellement il incarnait son personnage. Ça m’a bluffé et j’ai directement voulu faire ce métier. Après tes études de droit, as-tu suivi une école de théâtre pour te perfectionner en tant qu’acteur ? J’ai fait trois ans à la Kleine Academie, l’équivalent des Cours Florent. C’est une école géniale basée sur le mouvement et la respiration qui m’a fait beaucoup de bien. Je fais aussi beaucoup d’impro. Quels sont les acteurs qui t’ont le plus inspiré ? Je cite souvent Sean Penn même si j’adore Jacques Brel comme acteur. J’ai revu « L’aventure c’est l’aventure » et j’aime beaucoup Charles Denner. Récemment, Timothée Chalamet m’a bouleversé, Adam Driver aussi est fantastique.



Est-ce important d’avoir une forte culture cinématographique pour faire ce métier ? Je ne crois pas du tout. Il y a de très belles preuves comme le cinéma des frères Dardenne qui ont vraiment fait émerger des amateurs. Le film « Shéhérazade » a utilisé beaucoup d’acteurs non professionnels récompensés à la cérémonie des Césars. Il y a un côté animal dans le métier d’acteur. Il faut toujours travailler pour peaufiner la machine. Benoît Poelvoorde a démarré à la réalisation, François Damiens faisait des caméras cachées et ils sont tous les deux devenus des acteurs prodigieux. Quelle est ta préparation avant un tournage ? C’est très variable. Je suis très influencé par les peintres et la musique. Il se peut qu’un tableau d’Edward Hopper et une musique de The Doors me donnent un personnage pour un téléfilm sur France 2. Pour être très concret, on devait tourné avant le confinement un épisode d’Agatha Christie pour France 2 où je joue un flic. On fait les essayages il y a un mois à Paris et le pantalon me fait penser à Starsky donc on ira sur un mélange de Jean-Paul Belmondo dans « Le Magnifique » et Starsky et Hutch. La musique peut aussi t'aider à entrer dans un personnage ? Il peut aussi m’arriver d’écouter de la musique pour une émotion. J’ai joué dans la pièce de théâtre « Promenade de santé » de Nicolas Bedos. Le personnage est bipolaire, alcoolique, dépressif et suicidaire. Avant d’entrer en scène, j’écoutais « Uprising » de Muse qui est un magnifique morceau.


En 2015 et 2016, tu présentes les Cérémonies des Magritte du Cinéma avant d’être nommé pour le Magritte du meilleur acteur lors de la 7ème cérémonie. J’ai une vieille histoire d’amour avec Canal + Belgique qui est devenue Be TV aujourd’hui. C’est une chaine qui m’a vu naître. Quand ils m’ont demandé de présenter cette cérémonie, j’ai accepté tout de suite. Je ne m’étais pas rendu compte de la masse de travail que ça demandait. Tu as quand même sous tes yeux toute la profession européenne. Faire le con devant Pierre Richard, Costa Gavras et les frères Dardenne, il y a une petite pression (rires). Je ne l’avais pas anticipé mais je me suis beaucoup amusé. Sur Youtube, en duo avec Damien Gillard, vous proposiez des mini-sketchs sous le nom « Les professionnels ». Comment est née cette envie de croquer les différentes professions ? C’est vraiment une très belle histoire qui est partie d’une envie de faire le con de nouveau avec Damien (rires). On n’avait jamais bossé ensemble et on n’a pas eu l’impression de travailler. Quand on a fait le premier épisode, nous n'avions aucune idée de ce qu’on allait faire. On est parti sur les acteurs, notre propre métier et ce n’était pas forcément prédestiné à avoir une suite. On s’est foutu des acteurs et on s’est dit que ce serait bien de le faire avec les autres professions. Ces vidéos sont toujours restées sans objectif de diffusion ni de vente. On devait tourner sur les traducteurs interprètes et on le réalisera dès qu’on sera déconfiné.


Tu es aussi un grand habitué des planches de théâtre en jouant dans plusieurs pièces telles que « Tuyauterie », « Promenade de santé », « Hard ». Qu’est-ce qui te fascine le plus dans le théâtre ? Il y a vraiment quelque chose de félin à monter sur scène. Tu es complètement en danger, comme un félin en cage, et en même temps regardé par quelques centaines de personnes bienveillantes. C’est le cocktail hallucinant entre se jeter à poil dans le vide et être follement aimé. C’est très addictif. D’ailleurs, si je me retrouve seul dans mon salon tous les soirs à 18h pour partager un moment avec les gens, c’est parce que la scène me manque. Quels sont tes futurs projets ? Je prépare actuellement mon long-métrage avec patience et confinement. Aurais-tu une citation fétiche à nous délivrer ? « C’est dans la merde que fleurit le lotus ». Elle est de moi (rires). D’un point de vue botanique, le lotus fleurit dans les marées. Que peut-on se souhaiter pour le futur ? Que nous sortions ensemble de cette crise. »



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