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François Liétout : "J’aime les variations et les contrastes dans la musique."

  • Photo du rédacteur: Samuel Massilia
    Samuel Massilia
  • il y a 3 jours
  • 3 min de lecture

Au cœur de la création audiovisuelle, il existe des voix silencieuses mais essentielles : celles qui sculptent l’émotion par la musique. François Liétout poursuit cette quête d’un langage musical qui ne se contente pas d’accompagner l’image mais l’habite, la transforme et l’éclaire, tout en cherchant l’endroit exact où une mélodie peut révéler un personnage et servir une histoire. Rencontre.


©Denis Guignebourg / Bestimage
©Denis Guignebourg / Bestimage

« François, vous étiez membre du jury de la 2ᵉ édition du festival Creatvty, à Sète. Comment avez-vous abordé ce rôle ?

C’est ma troisième expérience de jury, après Luchon et La Rochelle. Quand je regarde un film, j’ai envie de me laisser emballer par le projet. Quand je commence à ne plus penser aux détails techniques - la musique, le scénario et le jeu - je suis transporté par l’histoire et c’est ce que je vise. J’adore le débat d’idées, la discussion et la délibération. J’attends aussi d’être ému et de voir de la diversité dans les propositions et au Creatvty, c’était vraiment le cas.


Avez-vous le souvenir de la première fois où vous avez été créatif ?

Intéressante question. Jeune, j’ai fait du saxophone. J’étais en binôme avec mon meilleur ami et la prof nous avait demandé de composer un morceau. Elle nous a aidés à trouver une petite mélodie de blues et ça m’a bien plu. Ensuite, je m’amusais à changer les partitions, donc je me faisais souvent engueuler au Conservatoire car il valait mieux les suivre que sortir des rails.


Comment est né votre envie de devenir compositeur de musique de films et de séries ?

La musique a toujours pris une grande part dans ma vie. De là à en faire mon métier, c’est venu plus tard. J’ai fait des études pour être ingénieur du son et avoir un bagage technique au sein d’une école de cinéma. J’ai rencontré beaucoup de réalisateurs et de techniciens en devenir. À ce moment-là, je me suis fait une culture cinéma en allant régulièrement voir des films en salles et en rattrapant ceux que je n’avais pas vus. Ce métier me permet aujourd’hui de combiner mon amour pour la musique avec mon amour pour les séries et les films.


Qu'avez-vous retenu lors de votre apprentissage ?

J’ai appris en faisant, surtout. Je retiens plein de petites leçons, sur la technique en matière de création musicale et surtout, comment trouver le juste équilibre entre répondre à une demande et apporter une proposition singulière. Il faut savoir parler aux différents interlocuteurs, à commencer par les réalisateurs. Trouver les bons mots, les bons adjectifs, car il y a quelque chose d’abstrait dans la musique. On peut se demander pourquoi certains sons, certaines harmonies vont nous toucher plus que d’autres.


Quelle est la bande originale qui vous touche le plus ?

Il y en a tellement, ça dépend aussi des périodes et des humeurs. Je dirais quand même la B.O de John Barry pour le film Danse avec les loups. Il y a une part de nostalgie, c’est un film d’enfance et un petit peu ma madeleine de Proust. Cette bande originale est à la fois simple, grandiose et puissante. Il y a un souffle de liberté. Elle m’émeut rien que d’en parler.


Pour conclure cet entretien, auriez-vous une citation fétiche à me délivrer ?

« La musique, c’est le silence entre les notes » de Debussy. Ça me parle beaucoup. J’aime les variations, les contrastes, tout ce qui est simple et minimaliste dans la musique. Une des erreurs en composition est de vouloir en faire trop, alors que les choses les plus simples sont souvent les meilleures. »


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© 2021 par Samuel Massilia.

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