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Frédéric Quiring, le chemin de la comédie !

L'humour est son moyen d'expression cinématographique. Depuis son premier film Salles Gosses sorti en 2017, Frédéric Quiring fournit un important travail d'écriture pour se sortir du lot et signé des comédies soignées, drôles et touchantes. La très très grande classe ne déroge pas à la règle. Porté par des comédiens maniant la comédie avec brio, Frédéric continue avec succès dans sa quête de faire passer un bon moment au public, sans oublier le fond nécessaire pour ressortir de la salle avec le sourire et la conscience plus éveillée. Rencontre avec Frédéric Quiring, le chemin de la comédie !


© Hervé Lassince

« Frédéric, votre film La très très grande classe est actuellement en salles. Quelle a été l’étincelle de départ de votre troisième long-métrage ?

Je suis un grand fan de tous les films des années 50 avec Jerry Lewis et des cartoons produits par les studios américains. La façon qu’ils ont, à chaque fois, d’appréhender le cadre et la mise en scène me plaît. J’adore aussi les teen-movies, les films américains dans les collèges et les lycées. Ces influences-là m’ont donné envie de poser ma caméra dans une classe. Autour du personnage de Sofia, j’ai voulu parler de la vocation et de la transmission, de ses rencontres intergénérationnelles qui sont l’ADN de mes films précédents. Et puis j’ai vu avec mon producteur Mikaël Abecassis un documentaire sur l’alphabétisation et l’illettrisme en France, ça m’a beaucoup touché.


Vous avez rencontré des personnes dans ces situations-là ?

Oui. J’ai assisté à plusieurs cours qu’un ami a donnés à Barbes avec des étrangers et quelques Français. Dans le film, le personnage de William est un jeune homme qui va être papa d’une petite fille et qui souhaite apprendre à lire et à écrire pour lui lire des histoires plus tard. Dans le documentaire, il y avait aussi le témoignage d’un homme d’une quarantaine d’années, ne sachant ni lire ni écrire et pourtant, il avait un emploi. Sa femme traduisait ses mails et l’accompagnait chaque jour dans ses démarches administratives. Je trouve ça bouleversant.


La rentrée est dans quelques semaines. Vous étiez quel type d’élève à l’école ?

Je n’étais pas très concentré ni assidu. J’étais plutôt rêveur, sage et gentil. Très vite, je me suis passionné pour le théâtre donc je savais que j’irais vers d’autres horizons et que je ne poursuivrais pas un cursus scolaire normal.



On vous connaît pour vos rôles à la télévision, au théâtre et au cinéma. Qu’est-ce qui a motivé votre passage derrière la caméra ?

J’ai toujours été très cinéphile et ça, je le dois à ma mère. Petit, elle m’emmenait dans les salles de cinéma, on pouvait autant aller voir un film avec Pierre Richard comme Le coup du parapluie que Shining de Kubrick. J’avais un champ de cinéma très large. La réalisation est venue en regardant des films. L’écriture me passionne beaucoup. J’aime passer des heures à écrire derrière mon ordinateur et ensuite, être sur un plateau de tournage entouré de beaucoup de personnes. J’aime toutes les étapes du film, de sa création au montage. Pour moi, l’essence même d’un film reste le scénario, c’est là où il faut y passer le plus de temps et travailler le plus possible.


En juillet 2017, on a pu voir votre première réalisation avec Sales Gosses. Quels enseignements avez-vous tirés de ce premier long-métrage ?

C’est difficile de s’en rendre compte. J’ai eu la chance d’enchaîner les films. Il y a une technique qu’on se crée soi-même. Au fil des expériences, on sait davantage apprivoiser un plateau et des acteurs. Ce métier, il faut le pratiquer.


© Marc Boassaerts

En réalisation, êtes-vous passé par la case du court-métrage ?

Non. J’ai failli en faire un mais, parallèlement, j’écrivais le scénario de Sales Gosses. Quand j’ai rencontré Mikaël - qui travaille chez UGC - je développais ce court-métrage avec un petit producteur breton. Finalement, Sales Gosses s’est fait plus vite que prévu et j’ai laissé tomber mon court-métrage. Cette étape peut être importante pour certaines personnes mais moi, je connais les plateaux depuis l’âge 18 ans et le film Pour Sacha. J’ai appris en regardant les autres travailler. Ce milieu ne m’était pas étranger.


À quel moment considérez vous un scénario comme abouti ?

Quand avec Mikaël on a le sentiment qu’on peut partir en casting. Mon scénario, je le retravaille toujours avec mes acteurs ou le matin avant d’aller sur le plateau. Je peux changer les dialogues jusqu’à la dernière minute. Ce métier est toujours en mouvance, en développement. Ça ne s’arrête jamais, ça peut être sans fin. D’ailleurs, ce mot « fin » on ne le met jamais vraiment…


Quel est votre prochain projet ?

Je suis en plein montage de mon quatrième film Notre tout petit petit mariage avec Ahmed Sylla et Camille Lou. Nous avons tourné à Aix-en-Provence et je suis devenu fou amoureux de cette ville avec ses petites rues et ses fontaines. La lumière y est aussi très belle. J'ai pris énormément de plaisir à réaliser mon film là-bas.


Une citation fétiche à me délivrer ?

J'adore cette phrase dite par Alexandre (Jean-Pierre Léaud) dans La maman et la putain d'Eustache : Les films ça sert à ça, à apprendre à vivre, à apprendre à faire un lit. »

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