Sur Youtube, à la télé ou encore au cinéma, Juliette Tresanini est une comédienne, auteure et réalisatrice suivie par près de 250 000 abonnés chaque mois sur sa chaîne Youtube. Véritable phénomène, elle incarne depuis deux saisons le personnage de Sandrine Lazzari dans la série populaire de TF1 « Demain nous appartient ». Pleines d'idées, créative et passionnée, elle multiplie les rôles sur le grand et petit écran et propose à son public des courts-métrages de très hautes qualités. Rencontre avec Juliette Tresanini, une artiste drôle et pétillante !
« En ce moment, c'est dans la série à succès « Demain nous appartient » que le public français vous retrouve tous les soirs à 19h20 sur TF1 dans le rôle de Sandrine Lazzari. Pouvez-vous nous parler de ce personnage ?
C'est un personnage intègre et très « psy » qui est proviseure dans un lycée. C'est la meilleure amie de l’héroïne jouée par Ingrid Chauvin. Au départ, on l'a découverte en couple avec Charlotte Valandrey qui était juge. Elles ont eu ensemble deux enfants. Maintenant, elle est en couple avec Morgane, une femme transgenre.
Arrivez-vous à réaliser l'ampleur qu'à prise cette série chez les Français ?
On réalise petit à petit parce que notre vie a un peu changé. Disons que maintenant je ne peux plus trop m'habiller comme un sac quand je sors de chez moi (rires).
Comment s'est passé le casting pour cette série ? Vous avez été repérée par rapport à vos vidéos ?
Je pense avoir été repérée sur Youtube. Grâce à ma chaîne perso « Juliette Tresanini », j'ai pu montrer mon travail en proposant à ma communauté un court-métrage par semaine. J'ai ainsi fidélisé environ 250 000 abonnés âgés entre 15 et 30 ans qui suivent mes aventures chaque mois. Comme « Demain nous appartient » est une série très progressiste, moderne et jeune, TF1 voulait un casting un peu nouveau qui entoure les têtes d'affiche. J'ai quand même passé des essais pour le rôle de Sandrine. J'ai directement envoyé une self-tape à la directrice de casting et j'ai eu une réponse dix jours après pour me dire que c'était bon. Pour l'anecdote, je n'avais pas compris que c'était à Sète. J'ai donc vécu deux ans dans le TGV et c'est assez spécial (rires).
Qu'est-ce qui vous a poussé à vous lancer sur Youtube ?
J'adore ce média, la liberté qu'il offre à chaque créateur de pouvoir montrer son travail. Je faisais des courts-métrages en collaboration avec Paul Lapierre. On écrivait ensemble et on a fait une série qui s'appelle « Martin, sexe faible » qui a eu beaucoup de succès sur studio 4. Alors je me suis lancée dans ma chaîne perso, en réalisant et en écrivant des courts-métrages qui ont ensuite été sélectionnés dans des festivals prestigieux comme à Clermont-Ferrand, Meudon ou l'Alpe d'Huez. On se dit que finalement notre passion devient une belle carte de visite pour pouvoir préparer notre long-métrage.
Avant de crée votre propre chaîne Youtube, vous avez fait une collaboration avec la chaîne « Good Monique ».
Vous êtes très bien renseigné. Ce sont mes tous débuts sur Youtube et j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire avec Audrey Pirault et Marjorie Le Noan. On est devenu le premier collectif d'humour féminin sur Youtube. Ensuite, on a créé « Le Latte Chaud » avec Natoo qui était déjà très populaire sur Youtube à l'époque. Le courant est tout de suite passé.
Il y a également la chaîne « Parlons peu, mais parlons ! » que vous tenez en duo avec Maud Bettina-Marie. Pouvez-vous nous parler de cette chaîne ?
Avec Maud, on fait une vidéo par semaine, tous les mercredis soir à 18h. C'est une chaîne positive, drôle et décalée avec des personnages, Juliette et Maud, qui sont un peu nos avatars farfelus. On parle de la sexualité mais aussi de la vie de couple, des problèmes relationnels, des pervers narcissiques, des maladies comme l'endométriose, le cancer du sein. On essaie de faire passer tous nos messages positifs et bienveillants sous forme d'émission avec des personnages fictionnés.
Comment est né le duo ? Comment vous êtes-vous rencontré ?
On s'est rencontrés sur la série « Bref » créée par Kyan Khojandi et Bruno Muschio. Je jouais l'ex de Kyan et Maud jouait la petite amie de son frère. On s'est super bien entendu. On avait pas mal d'heures d'attente ensemble entre les tournages et on a commencé à écrire des sketches. On avait plein d'envie : on a hésité entre une chaîne sur les mémoires de Victor Hugo, sur la déforestation en Amazonie ou sur la sexualité. On s'est dit que la dernière serait plus drôle (rires).
Avez-vous d'autres projets pour la rentrée ?
Je vais essayer de maintenir le rythme de cinq courts-métrages par an pour ma chaîne Youtube. Ce sont des fictions qui me prennent pas mal de temps et qui coûtent de l'argent, une sorte de cinéma gratuit. Mais maintenant que j'ai l'aide du CNC, je vais pouvoir payer mes équipes et me professionnaliser. Côté cinéma, le film « Alice » de Joséphine Mackerras va bientôt sortir en salles. Ce film remporte beaucoup de prix en festivals à Melbourne et en Russie. J'espère qu'il rencontrera son public en France. À la télé, vous pourrez me voir dans « Nina » pour France 2, un très joli rôle et cette fois, j'ai réussi à placer mon chapeau fétiche. Les vrais savent (rires).
Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?
De continuer à surprendre, d'être là où l'on ne m'attend pas et puis pourquoi pas de faire mon film à moi si on me laisse le temps d'écrire (rires). En attendant, je suis heureuse d'être au service des projets des autres, donc n'hésitez pas si vous avez un scénario, vous pouvez me contacter au 06-31-23... (tunnel). »
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