À la radio sur les ondes d'Europe 1 ou encore à la télévision sur le plateau de Canal +, Léa Lando propose des chroniques toujours aussi fraîches et variées sur l'actualité et la vie quotidienne. Présente également sur les planches, c'est dans son spectacle « C'est plus ce que j'étais ! » qu'elle raconte avec autodérision son évolution dans une société qui avance plus vite qu'elle. Lassée d'entendre les remarques et l'impression de devoir en faire plus en tant que femme, elle créa son propre festival d'humour 100% féminin qui a connu pour sa première édition cette année un fort succès mérité. Rencontre avec Léa Lando, rire avec elle !
« Vous jouez actuellement votre one-woman-show « C'est plus ce que j'étais ! ». Quelles thématiques abordez-vous ?
Je parle du fait que la société avance parfois beaucoup plus vite que moi. Résultat : la jeune quarantenaire célibataire et sans enfant que je suis, est toujours en décalage avec le reste du monde. Je suis totalement dépassée !
Où peut-on vous retrouver prochainement ?
Je reprends mon spectacle tous les mercredis à 20h à la Comédie des Boulevards à Paris à partir du 18 septembre prochain. Je serai également les 19, 20 et 21 septembre à la compagnie du Café-Théâtre de Nantes, le 27 septembre au festival Rires en scène à Rouen, les 4 et 5 octobre au Spotlight de Lille et les 11 et 12 octobre à La Fontaine d'Argent à Aix-en-Provence.
Vous avez écrit pour Elie Semoun, Claudia Tagbo. Qu'est-ce qui vous a finalement poussé à monter sur les planches ?
C'est un homme qui s'appelle Gérard Sibelle. Il travaillait à l'époque comme truffier pour « Juste pour Rire ». Beaucoup d'artistes ont été signés chez eux. Mais Gérard m'a poussée à monter sur scène et m'a accompagné, seul, les trois premières années sans relâche. Il a été un vrai moteur.
Sur la chaîne Canal +, vous tenez une chronique intitulée « Lettre à ». Depuis quand la proposez-vous ?
Je fais la « Lettre à » dans l'émission « L'info du vrai, le mag » présentée par Isabelle Moreau depuis la rentrée 2018.
Comment travaillez-vous cette chronique ? C'est un exercice que vous devez apprécier entre l'écriture et l'humour ?
J'adore cet exercice de la « Lettre à ». Ça me permet d'écrire non pas à une personne mais à un objet ou un événement la plupart du temps lié à l'actualité ou à la vie quotidienne. Le but étant sous couvert de lettre humoriste de dire des choses qui ont du sens.
Récemment, votre court-métrage « SMILE » réalisé avec Stéphane Marelli a été sélectionné au festival « Paris court toujours ». En quelques mots, pouvez-vous nous parler du scénario ?
Il s'agit tout simplement d'une femme de 39 ans mariée et un enfant qui est né en faisait la gueule. Et un beau matin, elle se réveille avec un sourire bloqué sur son visage. Ça fait plusieurs années consécutives que je m'incrustais au festival de comédie d'Alpe d'Huez avec des amis comédiens. Et j'ai eu un vrai coup de cœur pour ce festival et son ambiance décontractée. En 2018, alors que j'étais à l'Alpe d'Huez, je me suis promis de faire un court-métrage (en attendant que les longs avancent) pour être sélectionné à ce festival et ainsi pouvoir y venir pour la première fois comme invitée. Il a été sélectionné à l'Alpe d'Huez donc défi relevé !
Comment avez-vous proposé cette idée ?
J'ai parlé de l'idée de « SMILE » à un ami réalisateur avec lequel j'avais déjà travaillé sur une série TV comme scénariste et réalisatrice. Il a adoré et on a décidé de le faire ensemble pour allier nos savoir-faire. Et « SMILE » est né !
Un court-métrage omniprésent dans plusieurs festivals.
Je me suis prise au jeu de la sélection. « SMILE » a été sélectionné dans quasiment tous les festivals où nous l'avons envoyé dont « Paris court toujours » qui se déroule le 20 septembre sur Paris et j'ai hâte déjà de découvrir le palmarès. Il sera aussi en catégorie hors compétition au festival Off-Courts de Trouville-sur-Mer. Une fierté pour moi qui y passe mon temps à écrire.
Le cinéma est une de vos grandes passions ?
C'est ma passion première. Je me suis toujours dit que j'étais née pour ça. Depuis petite c'était une évidence. Au début, je pensais que c'était pour jouer. Et mon travail d'auteur m'a ouvert un nouvel horizon très vite. Ce que je voulais faire et que j'ignorai en réalité c'était écrire et réaliser. Ce qui ne veut pas dire que je n'aime plus jouer ou que je ne souhaite pas aussi être comédienne mais mon luxe serait, comme Woody Allen, de pouvoir tout faire. On verra bien.
Vous êtes la créatrice du festival « RIRE AVEC ELLES ». La première édition a eu lieu cette année les 4, 5 et 6 juillet. Comment vous est venue cette idée de crée un festival d'humour 100% féminin ?
En 2018, j'ai joué mon spectacle à Trouville et je me suis rendu compte qu'il y avait une vraie demande de ce type de spectacle dans la ville. À côté de cela, j'étais épuisée par tous ceux qui me demandaient si c'est plus difficile de faire rire quand on est une femme ou encore pourquoi les femmes sont moins nombreuses dans l'humour. Tout ceci est faux ! L'humour est universel. Si une personne est drôle, elle est drôle, point barre. Et il y a autant de femmes que d'hommes dans l'humour aujourd'hui. Le seul problème c'est qu'elles sont souvent moins mises en avant. J'ai donc eu l'idée de créer « RIRE AVEC ELLES », un festival d'humour 100% féminin où je fais découvrir dix humoristes femmes et des artistes chanteuses qui viennent à la rencontre de cette région.
Quel bilan dressez-vous de cette première édition ?
Cette première édition qui a été présentée par mon amie Claudia Tagbo a été un très gros succès. Nous étions complets tous les soirs. Ce qui était inespéré pour une première édition. Claudia a été extraordinaire comme à son habitude. Et chaque artiste aussi. J'ai déjà hâte d'être à l'année prochaine.
On parlait de votre chronique sur Canal +. Vous avez débuté sur la chaîne « Filles TV » et au fil des années vous avez monté les échelons. Quels souvenirs gardez-vous de vos premiers pas sur le petit écran ?
J'ai commencé en télé par le plus grand des hasards. J'ai répondu à une annonce sur Internet en pensant que la télé m'emmènerait vers le cinéma. Et je me suis retrouvée à animer une émission jeunesse en direct sur « Filles TV » effectivement. J'en garde un souvenir génial.
Quelles étaient les émissions que vous ne manquiez pas ?
Quand j'étais petite, je regardais beaucoup « L'école des fans ». Je rêvais d'y participer. Puis j'ai longtemps regardé « La classe » avec tous les humoristes qui ont marqué ma génération et que j'aime encore aujourd'hui : Kakou, Robin, Palmade, Laroque et évidemment Anne Roumanoff avec laquelle j'ai aujourd'hui le plaisir de travailler.
En effet, on vous retrouve sur Europe 1 à ses côtés où vous décryptez l'actualité et les nouvelles tendances d'une manière décalée. Quand avez-vous pris part à cette aventure ?
Un jour en 2012 je crois, je reçois un message sur Facebook d'Anne Roumanoff me proposant de venir faire un essai dans son émission sur Europe 1 en direct. J'étais persuadée qu'il s'agissait d'une blague. J'ai quand même répondu au cas où et voilà bientôt sept ans qu'on travaille ensemble.
Vous devez être assez complémentaire au niveau du travail ?
Je crois que je suis ce que l'on appelle une hyper-active ou une workaholic. J'ai toujours besoin de faire mille choses en même temps. Anne est une femme bourrée de talents et une grosse bosseuse comme moi. On s'entend très bien.
Quels sont vos projets pour la rentrée ?
À la rentrée, on reprend sur Europe 1 tous les jours de 11h à 12h dans l'émission présentée par Anne entourée d'autres chroniqueurs. Je continue Canal + deux soirs par semaine avec de nouvelles lettres ainsi que mon spectacle tous les mercredis et tous mes boulots d'écritures à côté : je travaille avec Issa Doumbia sur les émissions qu'il présente sur W9 et je prépare mes longs-métrages. Je sors également un livre avec toutes mes lettres de la saison dernière, aux éditions Plon. J'ai retravaillé chaque lettre pour l'occasion. Il y a donc de la nouveauté dans chacune d'elles.
Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?
De voir mes films au cinéma et que ça dure toute la vie. Je le dis volontairement comme un enfant car c'est un rêve de gosse (rires).
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