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Matilda Moreillon : "Être face à un public, dans l’instant présent, c’est la vie."

  • Photo du rédacteur: Samuel Massilia
    Samuel Massilia
  • il y a 4 minutes
  • 3 min de lecture

Elle traverse les formations, les auditions et les scènes avec une honnêteté rare, parfois bousculée, souvent courageuse, toujours vraie. Le parcours de Matilda Moreillon est fait d’élans, de doutes, de grands sauts et de réinventions. Aujourd'hui, plus que jamais, Matilda est animée par une envie simple : retourner là où tout s’aligne pour elle, dans le jeu, dans l’instant, dans ce dialogue fragile et puissant entre elle et le public. Rencontre.


© François Berthier
© François Berthier

« Matilda, comment est née ton envie de devenir comédienne ?

Quand j’étais petite, je ne parlais pas beaucoup. Mes parents m’ont alors inscrit dans un cirque avec toute une troupe et des chevaux, aussi. On faisait un peu de théâtre et des acrobaties. J’avais dix ans. Et puis le théâtre a pris toute sa place. J’ai quitté la Suisse à 18 ans pour m’installer à Paris. J’ai fait des petits jobs et j’ai commencé les ateliers de Sudden.


Qu'as-tu appris dans ces cours de théâtre ?

J’y suis entré en deuxième année et j’y suis resté trois ans. On faisait pas mal d’improvisation, c’était spontané. J’ai fait une classe préparatoire aux concours pour entrer dans une grande école. Je devais préparer trois scènes et faire un parcours libre en proposant autre chose que du jeu. Je suis resté sur la liste d’attente du CNSAD et on ne m'a pas pris au stage du TNS, car j’étais « trop jeune et pas assez affirmé. » J’ai voulu ouvrir plus de portes et je suis allé faire la Manufacture, en Suisse. J’ai été prise pour le stage mais encore une fois, on me disait que j’étais trop fragile et sensible. Finalement, j’ai été aux Teintureries, à Lausanne.


Qu'aimes-tu dans le jeu sur scène ?

Ce côté instantané. Si tu te loupes, tu peux improviser pour ne pas mettre en galère ton partenaire. Et puis d’être face à un public, d’être dans l’instant présent, c’est la vie. Pour moi, un bon comédien est celui qui a toujours son âme d’enfant en lui.


© Natacha Lamblin
© Natacha Lamblin

Comment as-tu rejoint la compagnie Le Gourbi Bleu et quelles images te restent-ils de cette période-là ?

J’avais passé une grosse audition à Mulhouse et j’ai été prise. La directrice, Sandrine Pirès, cherchait une comédienne pour faire un triptyque sur Hannah Arendt. La première pièce était pour les enfants, ludique, la deuxième était un monologue, pour les ados, et la troisième, plus dure. J’ai passé cinq ans au Gourbi Bleu. Ça m’a appris à jouer sur de grandes scènes, à affronter le stress, à ranger les accessoires, à ne pas toujours plaire aux autres, à prendre parti. Une des pièces a été acceptée au Festival d’Avignon, on était dans de très bonnes conditions. Je n’avais jamais joué 30 dates. Avignon, c’était mon objectif. Je m’en réjouissais un peu trop… Car pour être honnête, dix jours après le festival, j’ai fait une décompensation psychotique et la metteuse en scène, malgré son empathie, a vu mon état et a décidé de ne pas me faire jouer. D’avoir fait Avignon, ça m’est monté à la tête. Je faisais la fête à Paris, je prenais des drogues et puis mon cerveau s'est déconnecté. Ça m’apprendra pour toute la suite de ma vie.


Quels sont tes prochains projets ?

Récemment, j’ai fait la rencontre de la directrice de casting Minna Prader, à un workshop. J’en fais beaucoup en ce moment car j’ai envie de retourner au cinéma.


Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

Danse avec la vie, elle te remerciera. »

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© 2021 par Samuel Massilia.

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