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Maë Defays : "Ma raison de vivre, c'est d'écrire des chansons."

Sa musique navigue sur les ondes de la soul et du jazz. Le premier album A Deeper Ocean de Maë Defays est une exploration des fonds de l'océan et de l'âme humaine. En attendant de pouvoir l'écouter le 30 janvier 2024 au New Morning, le single Mangrove, inspiré par la nature et sa beauté fragile, annonce la couleur. La voix aérienne et limpide de Maë nous invite au voyage avec poésie et délicatesse.


© Alexandre Lacombe

« Maë, ton dernier titre Mangrove est disponible sur toutes les plateformes de streaming. Quelle a été l’étincelle de départ ?

En 2022, j’ai eu la chance de faire deux voyages très dépaysants au Bénin et au Brésil où j’ai pu faire de super excursions dans les mangroves. On m’a appris comment fonctionnaient les palétuviers, ces arbres un peu étranges aux racines qui plongent et restent vers la surface de l’eau, là où il y a de l’oxygène. Cet écosystème photogénique et inspirant m’a toujours fascinée. Je viens de Guadeloupe et la mangrove fait partie intégrante de l’île. Je m’en suis inspirée comme un symbole de résilience à un moment où je devais renaître, trouver une nouvelle force vitale et me redonner du fioul pour avancer. Ma raison de vivre, c’est de créer et écrire des chansons.


Dans le clip, on y retrouve de la couleur, de la nature et de la chorégraphie. Quelles étaient tes intentions artistiques ?

J’ai toujours été fan des entertainments comme Michael Jackson ou Beyoncé. Petite, j’hésitais beaucoup entre faire de la danse, de la musique, du théâtre et du cinéma. J’avais envie de faire un peu de tout. Mangrove est une chanson plutôt solaire. Je voulais une puissance féminine dans la chorégraphie où on danse pied nu sur la terre et dans le sable, ce qui était un petit challenge (rires), pour faire corps avec la nature et s’élever comme les arbres vers le ciel.



Tu es soucieuse des enjeux climatiques et c’est en musique que tu partages ta sensibilité écologique…

Avant d’écrire l’album, je me suis demandé de quoi je voulais parler. Dans mes précédents EP (Whispering et Morning Rain), je ne m’étais pas toujours préoccupé d’avoir une signification dans toutes mes paroles, elles étaient parfois écrites en rapport avec les mélodies. Pour A Deeper Ocean, j’ai eu envie que mes mots soient aussi intéressants et importants que la musique. Et je ne pouvais pas écrire un album sincère sans parler de nos préoccupations actuelles comme le réchauffement climatique et qu’est-ce que ça veut dire de créer un futur dans ce monde-là ? Chaque morceau aura un sens.


Tu es née dans une famille d’artistes où la musique occupait une place importante. Quel était le pouvoir de la musique à la maison ?

J’ai grandi dans un foyer avec des parents séparés. La musique nous a permis de nous connecter avec mon père. Quand il y a des réunions de famille, la musique réunit toutes les générations. A Noël, par exemple, on va mettre Stevie Wonder ou Michael Jackson, et tout le monde va adorer, de mes petits-cousins à ma grand-mère. Il y a des artistes qui arrivent à fédérer.


© Alexandre Lacombe

As-tu le souvenir d’une première émotion musicale qui t’a donnée envie de faire ce métier ?

Bonne question. Je pense que j’en ai toujours eu envie ! La musique était plus forte que le reste. Pour moi, le chant est l’art le plus intime, c’est le prolongement de la voix. On peut se cacher derrière un instrument ou s’exprimer avec la danse, alors que si tu as de l’émotion dans ta voix, ça s’entend directement et je pense que le public aime s'identifier et être ému par une voix.


Tu as suivi une formation jazz au Centre des Musique Didier Lockwood. Qu’as-tu appris ?

C’était une école de perfectionnement où l’on entrait avec déjà certaines bases. C’est quand j’ai commencé à jouer de la guitare en autodidacte sans connaître les accords et les notes que je me suis autorisée à composer mes premières chansons. Pour moi, la musique est un mélange de théories et d’expériences. Pour créer, il faut parfois être dans l’inconnu.


© Alexandre Lacombe

Comment cultives-tu ton inspiration ?

En écrivant mon album, j’ai découvert qu’on n’était pas tout le temps obligé d’être inspiré par des choses pour écrire. Parfois, il faut être seul, s’ennuyer et voir ce qu’il se passe (rires). Il faut être curieux. Je pars m’asseoir à mon bureau, dans mon jardin ou ailleurs, je ferme les yeux et je vais provoquer les idées.


Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

Alors j’ai bien réfléchi parce que j’ai lu des interviews et je savais que tu me le demanderais à la fin (rires). Je ne suis pas trop citation, je ne les retiens pas (rires). Mais à chaque fois que je doute de moi dans la création, je me dis qu’il faut créer avec amour et sincérité, et la beauté suivra. »

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