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Milla Lapidus : "Tout ce qui touche l'art me fascine et m'inspire."

Jouer une James Bond Girl fait partie de ses « goals, je l'ai toujours dit à mes parents et je me laisse dix ans » ambitionne Milla Lapidus qui garde un souvenir précis et intact de la naissance de sa vocation pour la comédie. Si elle continue en tant que muse, en témoigne sa campagne de pub à Times Square ou les couvertures de magazines internationaux, Milla prend le chemin du cinéma, un septième art qu'elle chérit et qui sera son terrain de jeu futur. Rencontre.


© Anh Viêt Chau

« Milla, comment ta grand-mère Véronique Zuber t’a transmis cette passion pour le cinéma ?

On allait tous les dimanches chez elle à la campagne avec ma sœur Koukla. Notre grand-mère fermait les rideaux et on regardait les classiques du cinéma français en mangeant des petits Lu goût thé. Elle nous montrait aussi les films où elle avait joué et des vidéos d’archives de quand elle était Miss France. Ça m’a beaucoup émue de voir ma sœur jouer une Miss dans le film Un destin inattendu de Sonia Rolland car ma grand-mère en aurait été très fière (elle a Alzheimer aujourd’hui). Ces dimanches m'ont donné le goût du cinéma.

Et pourtant, petite, tu rêvais de devenir présidente de la République…

Mais où as-tu trouvé ça ? Excellent ! Je trouvais ça intéressant de se dire qu’on peut tout faire dans une vie. J’ai « voulu l’être » mais peut être qu’un jour je le deviendrait qui sait, dans la vrai vie ou dans un rôle ! (rire) .

Tu as grandi dans les coulisses des séances de mode, des podiums, des salles d’expositions avec un papa créateur de mode et une maman chanteuse. L’art était-il un sujet constant de conversation à la maison ?

Oui. On accompagnait tout le temps notre papa quand il préparait ses collections et faisait ses castings chez Lanvin. Il dessinait assis par terre dans le salon, il y avait des bouts de tissus partout, des croquis… et de son côté, ma mère chantait et composait sa musique. C’était génial de les voir dans des univers artistiques mais différents. Ça m’a permis de comprendre l’artiste et de voir la difficulté de ces métiers, aussi. Je pense que c’est très important pour un comédien de nourrir en permanence son art.

© India Lange

Comment as-tu cultivé cette curiosité artistique ?

À douze ans, ma mère m’emmenait voir les spectacles de Fabrice Luchini récitant les grands auteurs, j’ai dû comprendre un mot sur douze, mais ça m’a fascinée de le voir et de l’écouter. Je ressentais tellement d’émotion que c’était comme si je comprenais ce qu’il disait. Encore aujourd’hui, je vais chaque semaine au cinéma, au théâtre et voir des expos. Tout ce qui touche l’art me fascine et m’inspire. Quand j’étais dans son ventre, ma mère me faisait déjà écouter du Chopin et du Mozart (rires).

Un jour, elle t’a dit que « la liberté, c’est de ne pas se limiter. » Tu en as fait un mode de vie…

J’essaie de m’intéresser à tout, de créer et de m’ouvrir au maximum à ce que je ne connais pas pour faire grandir ma sensibilité et avoir une palette d'émotions plus grande. C’est aussi à travers l’art que j’arrive à me connaître et à me comprendre. Plus j’apprends des choses et plus je me sens ignorante. Je pense que la curiosité est essentielle dans les métiers artistiques.


Tu as suivi l’option cinéma au Cours Florent, puis fait des apparitions dans les films Ma Nuit d’Antoinette Boulat et Revoir Paris d’Alice Winocour…

Avoir eu comme première apparition Revoir Paris m’a énormément appris et j’en suis très reconnaissante. J’ai commencé par les cours de théâtre à l’école puis j’ai fait les cours Florent option cinéma. J’y ai appris l’art de ne devoir rien faire, c’est ce qui paraît être le plus simple, comme avec la petite robe noire dans la mode, alors qu’en réalité, c’est le plus difficile. Le spectateur doit croire que c’est la première fois que le comédien vit une émotion.


Des tournages de films à la couverture de magazines internationaux, quel est ton rapport à l’image ?

Ce n’est plus du tout le même. Quand c’est une caméra de cinéma, je n’existe plus. Mon corps va aussi dépendre du personnage. Si je devais prendre cinq kilos ou en perdre six, je le ferais. La question de savoir si mes cheveux sont assez courts ou longs ne se pose plus. Dans le mannequinat, tu apprends à connaître tes angles, d’une certaine manière tu te mets en scène. Je ne dirai pas que c’est superficiel, mais c’est plutôt un contrôle d’image que tu perds complètement dans le cinéma car tu incarnes un personnage, ce n’est plus toi.


© Harcourt Paris

Quels sont tes prochains projets ?

On a un projet de série encore secret dont Koukla et moi sommes l’idée originale. J’ai hâte de pouvoir tourner avec ma sœur et de pouvoir en dire plus !

Pour conclure cet entretien, aurais-tu une citation fétiche à me délivrer ?

« Rêver est essentiel pour accomplir ses objectifs. Toutefois, une fois ce rêve en tête il faut le réaliser et tout de suite après en avoir un autre. Autrement, on devient bloqué dans ce rêve qui se transforme en fantasme, en illusion. »

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