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Narcisse Mame, un si joli métier !

Investi à 600% sur ses projets, Narcisse Mame est un acteur qui ne fait rien à moitié. Derrière ce charisme qui bouffe la caméra se cache un artiste proche du peuple et des plus démunis. S'il ne cesse jamais de se demander pourquoi, Narcisse ne sait pas faire semblant. Sa véracité crève l'écran et nul doute qu'il n'a pas fini de tutoyer les sommets. Rencontre avec Narcisse Mame, un si joli métier !


© Carlotta Forsberg

« On te retrouve demain soir pour les deux derniers épisodes de la série Je te promets sur TF1. Le concept est universel : la famille. Est-ce que jouer dans cette série était un défi, sachant qu’elle était très attendue par la profession ?

C’était un défi personnel. On connaît le carton qu’il y a eu aux Etats-Unis avec This Is Us. Avant de m’engager, j’ai eu pas mal de questions et de doutes, mais les productrices et les réalisateurs m'ont rassuré par rapport à l’adaptation. J’ai lu le scénario de l’épisode 1, j’étais complètement conquis et j’ai donné mon accord. Une adaptation, c’est quitte ou double. Les scénaristes et les auteurs ont fait un travail juste génial, ils ont su incorporer la culture française dans cette série.


À ce sujet, si tu ne devais garder qu’un seul bon souvenir de ces 40 dernières années en France, ce serait lequel ?

La première Coupe du Monde de l’équipe de France en 98. Elle arrive à un moment où la société est en pleine implosion avec des personnes qui cherchent à diviser. La victoire de ce collectif Black Blanc Beur a été synonyme d’une union exceptionnelle. Tout le monde était dans la rue, peu importe la classe sociale et les origines, la France ne faisait qu'un.


La chanson française accompagne la série, d’épisode en épisode : Véronique Sanson, Jean-Jacques Goldman, Alain Souchon. Est-ce que la musique peut t’aider dans la préparation d’un rôle ?

Bien sûr. Je suis très perfectionniste et pointilleux quand je m’engage donc je me plonge dans l’univers du personnage que j’incarne : ce qu’il écoute, ses bouquins favoris, ses vêtements, son background. La musique est une partie intégrante de la construction de mes personnages.


Je suis très compliqué pour me projeter sur les projets. Mais quand j’accepte, je ne suis pas là pour faire semblant. Je m’investis sur tous les compartiments. Pour le personnage de Mathis, je me suis investi avec tous les chefs des départements : coiffure, costumes, maquillage. Une fois devant la caméra, on donne tout ce qu’on a. Le travail effectué en amont surgit de lui-même.


Au départ, il faut faire un petit peu tout et n’importe quoi, sans être péjoratif, pour faire partie du panel. Un artiste a une voix qui porte. Mon métier à moi, c’est de transmettre des émotions aux autres, que ce soit de la tristesse, de l’amour ou de la haine. Je ne sais pas faire semblant, je ne pourrai pas prendre un rôle juste pour faire plaisir ou prendre de l'argent.


© Carlotta Forsberg

Il y a des rôles que tu t’interdis ?

Oui, le voyou de cité par exemple. Je ne vais plus vers ce genre de rôle. J’ai prouvé que j’étais capable de le faire mais maintenant, ce qui me plaît, c’est d’aller sur des terrains où on ne m’attend pas. J’ai joué un prêtre en Italie alors que je ne parlais pas un mot d’italien, j’ai fait quinze allers-retours à Rome avec une coach italienne. Pour Mathis dans Je te promets, mon agent a été vachement surpris de ma prestation. Ce sont des compliments qui me font plaisir, ça prouve que mon engagement et ma détermination paient.


Alors que ma carrière avait très bien commencé, j’ai refusé des premiers rôles qui ne me parlaient pas. Je suis reparti dans la vie civile, j’étais chauffeur Uber pendant un petit moment, il fallait que je rentre de l’argent et je n’étais pas prêt à fair