Pascal Elbé : "L’ennui développe l’imaginaire."
- Samuel Massilia

- il y a 3 jours
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Chez Pascal Elbé, le cinéma n’est jamais un simple métier : c’est une manière d’observer le monde, de s’en amuser, de le questionner et d’en révéler les nuances. Il explore aujourd’hui, avec son quatrième long-métrage La bonne étoile, cette frontière délicate entre le rire et le tragique, la légèreté et les blessures profondes. Rencontre.

« Pascal, vous étiez le président de la 2ᵉ édition du Festival Creatvty, à Sète. Comment définiriez-vous l’esprit de ce festival ?
Pour moi, le principe d’un festival est d’infuser de la culture et de la défendre. Ce festival est nouveau, balbutiant, donc c’est important de venir l’encourager et l’aider. Ça se décentralise et tant mieux.
Avez-vous le souvenir de la première fois où vous avez été créatif ?
Tout jeune, j’aimais beaucoup le dessin. Quand je m’ennuyais – à mon époque il n’y avait pas d'écrans –, je prenais des petits soldats en figurines et je me faisais des guerres dans ma tête. L’ennui développe l’imaginaire. Aujourd’hui, on est sursollicité et ce qu’on propose peut être anxiogène. Les jeunes écrivent souvent sur des sujets sociaux ou dystopiques.
Qu'est-ce qui a motivé l'écriture et la réalisation de votre quatrième long-métrage La bonne étoile, actuellement en salles ?
Encore aujourd’hui, j’entends beaucoup de préjugés racistes ou antisémites. J’ai alors voulu prendre le contrepied pour les tourner en ridicule. Ça m’a amusé de reprendre un film dans la même époque que La Grande Vadrouille et La Vie est belle, de faire un petit pas de côté pour raconter cette histoire. Dans le cinéma italien, les personnages ne sont jamais jugés. Ils n’oublient jamais d’être dans l’humanité, même s’ils traitent parfois de problèmes et de sujets graves. Parfois, en France, quand on fait ce genre de films, on le fait au premier degré. Et dans la vie, ce n’est pas ça. On peut avoir un fou rire le jour d’un enterrement et être dévasté à l’intérieur. J’aime montrer cette complexité de la vie.
Vous avez rencontré de bonnes étoiles sur votre parcours ?
Oui. Il y a eu Philippe Noiret, Michel Boujenah et des amis proches, mes supporters fidèles. J’ai eu des rencontres qui m’ont guidé. Il faut de bonnes étoiles et tendre la main au plus jeune, leur ouvrir la porte.
Pour conclure cet entretien, auriez-vous une citation fétiche à me délivrer ?
Je citerai le film d’un très bon ami, Radu Mihaileanu : « Va, vis et deviens. »







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