Véritable Marseillais et amoureux de sa ville, Patrick Bosso est aujourd'hui un acteur et humoriste capés dans le domaine artistique. Télévision, cinéma, publicité et théâtre, son vrai plaisir est d'être sur scène face à son public fidèle depuis ses débuts. Celui qui pagnolise ses textes d'après Niels Arestrup continue sa route malgré toutes les difficultés rencontrées à la naissance de sa carrière. Rencontre avec Patrick Bosso, sans accent !
« Vous jouez actuellement votre spectacle « Sans accent ». Quelles thématiques abordez-vous ?
C'est un spectacle qui essaie de répondre à la question « Comment on fait pour faire connu comme métier ? » qui m'a été posé par un gamin dans les quartiers nord de Marseille. Une fois que cela m'a fait rire, ça m'a déclenché l'envie de lui raconter mon parcours. On me connaît mais on ne s'est pas très bien par où je suis passé, par toutes les galères notamment le fait d'avoir un accent. Je m'adresse directement aux gens et on arrive à la cinquantième représentation.
Où peut-on vous retrouver prochainement ?
Je serais à Vitrolles le 5 avril et au Silo le 14 juin pour les dates dans la région.
Vous êtes né dans le célèbre quartier du Panier. Quel est votre rapport avec la cité phocéenne ?
C'est ma ville. Je me suis rendu compte de sa beauté après avoir vécu plus de vingt ans à Paris. J'ai un amour immodéré pour Marseille.
À l'âge de 27 ans, vous prenez vos premiers cours de théâtre. Quel a été votre approche avec ce métier ?
La première fois que j'ai poussé la porte de l'humour, je venais des cités sans avoir jamais été au théâtre de ma vie. Chez moi, il n'y avait pas de Jacques Brel ni de Brassens. Une fois, j'ai demandé à mon père qui était Shakespeare et il m'a répondu que c'était la famille qui habitait au cinquième étage (rire).
Avez-vous des souvenirs de votre première scène ? Quels conseils avez-vous reçu de l'acteur Niels Arestrup ?
Pour ma première sur scène, j'avais une phrase à dire de la pièce « Richard III » de Shakespeare. Je l'ai joué avec tout mon cœur et mon accent marseillais. De là, tout le monde a pleuré de rire et je leur ai tué la scène en cinq minutes. Niels m'a attrapé à part et m'a parlé de mon accent qui « pagnolisé » tous mes textes. Il m'a conseillé de ne pas gommer cet accent car c'est ma personnalité. Je me suis accroché à ça et il m'a redirigé vers l'écriture d'un spectacle, de monter sur scène.
Vous avez tenu des rôles majeurs au petit et grand écran. Quel est votre relation avec le cinéma ?
Je vois que les comédies comme « Qu'est-ce qu'on a encore fait au bon dieu ? » font beaucoup d'entrées. J'ai un rapport particulier avec le cinéma car à chaque fois que l'on me propose un rôle, c'est un gendarme par exemple. Il est vrai également que les accents au cinéma ne sont pas très représentés. Pour le film « Marseille », il a fallu qu'on écrive avec Kad Merad l'histoire nous-mêmes. Moi, mon vrai métier et mon vrai plaisir, c'est la scène. Je n'ai pas la mentalité d'attendre huit heures dans une loge où l'on vient vous chercher pour jouer deux minutes. Au cinéma, il faut être bon très vite. Au théâtre, on a le temps de se poser. C'est complètement différent.
Avez-vous d'autres projets pour 2019 ?
Je vais finir la tournée de mon spectacle fin décembre. Je passerai à Marseille pour clôturer en beauté.
Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?
Que l'OM monte sur le podium (rire). Et je suis tellement surpris, à chaque fois, que les gens soient présents dans la salle surtout à Marseille. J'ai envie que tout ça continue. »
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