À l'affiche du premier film de Sarah Marx « K contraire » dont la sortie dans les salles obscures aura lieu le 22 janvier, Sandor Funtek est un jeune comédien au parcours déjà très inspirant. De « La Vie d'Adèle » à « Dheepan » en passant par « Les derniers Parisiens », Sandor est actuellement en pleine préparation pour le prochain film d'Audrey Estrougo « Suprêmes » dans lequel il incarnera le rappeur Kool Shen. Rencontre avec Sandor Funtek, un jeune talent à fière allure !
« Le 22 janvier sortira en salles le film « K contraire » dans lequel tu partages l'affiche avec la comédienne Sandrine Bonnaire. Peux-tu nous raconter en quelques lignes le synopsis ?
C’est un jeune garçon de 25 ans qui sort tout juste de maison d’arrêt pour une petite peine et qui doit s’occuper de sa réinsertion en parallèle de sa mère qui est en perte d’autonomie pour cause de dépression très très lourde. Il est dans l’urgence de trouver une assistante à domicile ou une aide qui coûte une blinde.
Comment as-tu rejoint ce film ?
J’avais déjà bossé en amont avec Ekoué et Hamé dans « Les derniers Parisiens » mais je les ai connus surtout du quartier du 18ème arrondissement. Ils sont un peu comme des grands frères, des mentors que je connais depuis la nuit des temps. Ils avaient pour projet de produire le film de Sarah et ils ont tout de suite parlé de moi.
Avec ce long-métrage réalisé par Sarah Marx, c’est la troisième fois que l’on te retrouve dans un film traitant de la délinquance après « Dheepan » et « Les derniers Parisiens ». Comment as-tu préparé ton personnage d’Ulysse dans « K contraire » ?
Elle a été beaucoup dans la discussion avec Sarah. On était dans un budget assez restreint en auto production et c’est hyper galère de monter un long-métrage quand tu n’as personne derrière toi pour t’aider. On a tout fait tout seul avec les galères que ça engendre.
Pour sa première réalisation, quel bilan pourrais-tu faire de la gestion des acteurs par Sarah Marx ?
On n’avait pas de marques au sol comme dans d’autres films plus académiques avec des plans larges et champs-contrechamps. On rentrait tout de suite à hauteur d’hommes sur du gros plan. Je sais que Sarah vient de la pop culture, de la musique donc il était souvent question de la bonne note, de la bonne prise comme celle pour un concert ou un enregistrement. La bonne prise n’était pas forcément la plus carrée.
Le public français a pu te découvrir dans « Noces », « Nico 1988 » ou encore « Nos vies formidables ». Quel apprentissage as-tu suivi pour faire ce métier ?
J’ai eu l’envie de faire ce métier à l’âge de 19 ans car j’ai tourné dans un court-métrage et ça m’a beaucoup plu. J’ai fait des écoles avec lesquelles ça n’a pas du tout fonctionné avec moi. Je ne comprenais pas ce que l’on me demandait ni les méthodes à appliquer. En tout cas, elle ne fonctionnait pas avec moi. Je me suis formé sur le tas avec des metteurs en scène sur des plateaux de tournage.
Que ce soit chez Abdellatif Kechiche dans « La vie d’Adèle », chez Jacques Audiard avec « Dheepan » ou dans « K Contraire » de Sarah Marx, tu as l’air d’être attiré par le cinéma d’auteur. C’est un cinéma que tu affectionnes particulièrement ?
C’est un cinéma qui est écrit. Je ne sais pas si c’est moi qui ai choisi ce cinéma indépendant puisque évidemment je suis cinéphile donc je pense que l’on attire ce qu'on affectionne. Si je n’ai pas fait une grosse comédie, ce n’est pas juste parce que je n’ai pas réussi le casting. C’est aussi parce que cela ne m’intéresse pas. Je ne fais pas ce métier pour ça. Je pense que c’est étroitement lié à ce côté indépendant. J’ai toujours respecté les indés, les gens qui ne font pas de concession et qui tiennent leur line up tout droit. Si c’est une question de faire de l’oseille et d’être connu, c’est une autre histoire.
Tu seras l’interprète du rappeur Kool Shen dans le film « Suprêmes » racontant les prémisses du groupe emblématique NTM. Qu’est-ce qui t’a séduit dans ce projet ?
Nous sommes en pleine répétition depuis septembre et on devrait tourner si tout se passe bien fin mars, début avril. On répète énormément les concerts de manière très méthodique en matant les vidéos. On a un coach en rap, deux chorégraphes en breakdance donc il y a une vraie mise en abyme avec aussi un langage des années 90 à retravailler. C’est un vrai travail artisanal.
Quels sont tes autres projets pour 2020 ?
Avec « Suprêmes » il y a deux mois de tournages. Ce qui va prendre beaucoup de temps et de travail. Sinon il y a d’autres projets en préparation mais rien de bien concret pour le moment.
Que peut-on te souhaiter pour le futur ?
De continuer à faire de mon mieux possible dans ce métier. »
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